samedi 18 mars 2017

Les féminisatrices 4: Doria (Création originale)

Liens vers les autres épisodes:

https://rosepourlesgarcons.blogspot.com/2017/03/les-feminisatrices-1-nicole-creation.html

https://rosepourlesgarcons.blogspot.com/2017/03/les-feminisatrices-2-yvette-creation.html

https://rosepourlesgarcons.blogspot.com/2017/03/les-feminisatrices-3-michelle-creation.html

https://rosepourlesgarcons.blogspot.com/2017/03/les-feminisatrices-5-alexie.html

Doria:
Les féminisatrices - épisode 4:

L'été était enfin arrivé. Les premiers jours, Agathe, Déborah, Michelle et Alexie restèrent sagement à la propriété pour se reposer. Elles bronzaient dans le jardin, et s'amusaient dans la piscine. De mon côté, j'aidais Yvette à tenir la maison, et je faisais le service, apportant des boissons fraîches et des sandwichs aux filles. Malgré l'insistance d'Agathe pour que je les rejoigne dans la piscine, je disais que je préférais ne pas laisser Yvette travailler seule. Le soir, quand elle rentrait, Doria était ravie de me voir en petite robe de soubrette. Elle me fit plusieurs fois des compliments:
"C'est très bien d'aider Yvette alors que personne ne t'y oblige. Je constate une fois de plus que tu es une personne de confiance. Je suis fière de toi!"
A chaque fois, je bredouillais un timide "merci", mais je n'osais pas lui avouer qu'en réalité, je ne cherchais pas vraiment à être généreuse avec Yvette, mais que je paniquais à l'idée de me mettre en maillot de bain. L'idée de me montrer dans le bikini qu'Agathe venait de m'offrir m'horrifiait. Je ne me sentais pas prête à exhiber des formes auxquelles je ne m'étais pas encore habituée.

Un soir, Doria m'observa longuement pendant que je faisais le service. Ses yeux suivaient chacun de mes mouvements, et j'étais très gênée d'être fixée ainsi. Au moment de retrouver Yvette dans la cuisine, je lui fis part de ma gêne. Elle me répondit avec un grand sourire:
"Oh, ne t'inquiète pas! Nous allons bientôt avoir une grande fête... Disons: 'familiale', et elle est entrain de te jauger. Je crois qu'elle voudrais que tu participes!"
"Une fête? Quel genre de fête?"
"Oh, c'est la réunion d'un club très sélect dont Doria est la présidente... Tu sais, il y a quelques mois, tu avais fait tout un drame parce que tu n'étais pas invitée!"
"Euh, oui je me souviens... et donc maintenant, elle veut m'inviter?"
Yvette laissa échapper un petit rire, mais avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, j'entendis la voix de Doria derrière moi:
"Non, tu ne seras pas invitée, mais je crois que tu es suffisamment stylée pour faire le service!"
"Oh! Et qu'est ce qui va se passer pendant cette fête?"
"Je crois que tu seras très étonnée! Il faut que tu saches que c'est normalement réservé aux adultes. Je n'y ai jamais amené personne d'aussi jeune que toi... A part bien sûr mes filles... Mais tu as démontré plusieurs fois qu'on pouvait compter sur toi. J'ai envie de te faire confiance!"
Très intriguée par la perspective de participer à cette mystérieuse fête, je ne pus que répondre:
"Ah!?"

Doria ne m'en dit pas plus, mais le lendemain matin, Yvette m'emmena en ville pour m'acheter un nouvel uniforme de soubrette. Elle m'expliqua que nous serions plusieurs à faire le service, et que nous aurions toutes la même tenue. Je compris que cette tenue serait très différente de celles que je portais d'habitude quand Yvette me fit entrer dans un sex-shop. Une dame blonde d'environ quarante ans nous accueillit et nous invita sans attendre à entrer dans l'arrière-boutique. Je compris immédiatement qu'elle savait déjà tout de moi quand elle commença à parler:
"Voici donc la petite merveille dont Doria m'a parlé! Tu es vraiment très jolie! Une vraie réussite!"
"Euh... Merci madame..."
"Appelle moi Martine, je t'en prie!"
"D'accord... Martine."
J'étais très intimidée devant cette très belle femme qui semblait douée d'une autorité naturelle impressionnante. Elle continua:
"Bien, ton uniforme est prêt, passons aux essayages... D'abord les sous-vêtements. Déshabille-toi... Entièrement!"
Un instant, je restais déstabilisée, mais Yvette me fit signe de m'exécuter. Très vite, je me retrouvais nue devant cette femme, la main droite cachant mon sexe, et le bras gauche devant mes petits seins. Elle me regarda un instant:
"Tu es vraiment superbe! Dommage que tu sois encore mineure, sinon j'aurais un emploi à te proposer!"
Yvette intervint:
"Martine! S'il vous plait!"
Et elles éclatèrent de rire toutes les deux. De quel emploi parlait-elle? J'avais discerné une gêne dans la voix d'Yvette, et j'imaginais donc qu'il s'agissait de quelque chose de "pas très net"... Peut-être strip-teaseuse ou même pire... Prostituée?


Je n'eus pas le temps d'y penser plus longuement. Martine me fit enfiler une guêpière blanche en dentelle lacée, qu'elle serrât très fortement autour de ma taille. J'avais le souffle coupé, j'avais la sensation c'était beaucoup trop serré. Martine me pris par la taille, semblant mesurer avec ses mains.
"Ce n'est pas suffisant, il faut serrer plus!"
Cherchant toujours à retrouver mon souffle, je ne réagis pas quand elle m'entraîna vers la porte, au-dessus de laquelle était fixée une barre métallique d'où pendaient deux anneaux. Elle me prit vigoureusement par les poignets et les attacha à ces deux anneaux. Avant que je ne comprenne ce qui m'arrivait, j'étais immobilisée, le corps tendu, la pointe de mes pieds frôlant à peine le sol. J'étais affolée, mais Yvette me dit doucement:
"Pas d'inquiétude, c'est normal, c'est la meilleure manière de serrer un corset..."
Elle n'avait pas encore terminé sa phrase que Martine tira encore plusieurs fois vigoureusement sur les lacets de la guêpière, avant de me détacher. Il me sembla que j'étais incapable de respirer pendant un long moment avant que mon corps ne commence à s'habituer à ce carcan. Martine me poussa devant un grand miroir. Ma taille était si serrée que j'avais l'impression que mes fesses et mes seins avaient doublé de volume. Pendant que je me regardais, essayant de recommencer à respirer normalement, je vis Martine ouvrir une pochette contenant une paire de bas blancs, avec des dentelles fleuries. Elle me les tendit pour que je les enfile, mais j'en fus incapable: avec la guêpière, je ne parvenais plus à me baisser! Yvette m'aida, fixa les bas aux six jarretelles, puis elle m'aida à enfiler une petite culotte  assortie à l'ensemble. En me regardant dans la glace, j'avais l'impression de voir une courtisane du XIXe siècle.
Martine me tendit ensuite une petite robe bleue, bordée de dentelles blanches, qu'Yvette m'aida à enfiler. Je fus choquée de voir que cette robe était très décolletée, et que si je ne prenais pas garde à mes mouvements, je laisserais voir la pointe de mes seins. Elle était aussi très courte, laissant deviner le début de mes fesses et montrant sans aucune ambiguïté  les jarretelles qui tenaient mes bas. Martine m'attacha également une jarretière blanche avec des rubans du même bleu que la robe en haut de ma cuisse droite.
Pour compléter la tenue, je devais porter un petit tablier blanc en dentelles, une coiffe bleue bordée de dentelle blanche, et des bottines blanches lacées, avec un talon de dix centimètres. En me regardant dans le miroir, je fus terriblement gênée à l'idée de me présenter dans cette tenue si provocante à des inconnus, et je me dis que j'avais été bien ridicule d'avoir peur de porter un simple bikini durant les jours précédents.

Peu après, Yvette m'aida à retirer cette tenue pendant que Martine empaquetait chaque article avec soin. Elle ajouta deux paies de bas identiques et quand je fus rhabillée, nous repartîmes de cette boutique, portant tous les paquets. Martine nous salua:
"Comme toujours, je mets ça sur le compte de Doria. Merci beaucoup, et à samedi!"
Je compris que je reverrais Martine le soir de la mystérieuse fête.
Sur le chemin du retour, un peu inquiète, je dis à Yvette:
"Je n'arriverais jamais à enfiler cet uniforme toute seule!"
"Oh, ne t'inquiète pas! Je serais là pour t'aider!... Et tu m'aideras à enfiler le mien!"
"Yvette, tu vas vraiment porter la même tenue?"
"Mais oui, bien sûr! La seule différence, c'est que chez moi, les dentelles, les bas, tout ça sera noir et pas blanc!"
"Ah?!"
"Oui, c'est une sorte de code... Les invités sauront tout de suite en voyant tout ce blanc virginal sur toi qu'ils ne devront pas te toucher!"
"... Qu'est-ce que c'est que cette fête? Une sorte d'orgie?"
Yvette ne répondit pas, se contentant de rire. Je continuais mes questions:
"Euh, et toi? Si tu portes du noir, ça veut dire que les invités peuvent te toucher?"
A voix basse, et avec un clin d'œil, Yvette répondit:
"Oui, ils auront le droit de me toucher, et j'espère bien que certains... Ou plutôt certaines, le feront!!!"
J'étais un peu choquée par ces révélations. N'osant quasiment plus poser de question sur ce qui m'attendait. Après un long moment de silence, je demandais encore à Yvette:
"Au fait, quel sera notre rôle dans cette fête?"
"Simplement faire le service... D'ailleurs ça me fait penser qu'il faut que je t'apprenne à servir les alcools. Tu feras le service au bar!

Le week-end suivant, Doria, ses trois filles, Yvette et moi sommes allées dans un grand hôtel où plusieurs chambres et un grand salon avaient été réservés. En fin d'après-midi, Yvette me montra ce grand salon, où la fête devait se dérouler. C'était une salle qui me paraissait immense, avec une piste de danse entourée de nombreuses tables. Le personnel de l'hôtel achevait la mise en place d'un buffet froid avec une variété impressionnante de plats. Yvette me montra le bar situé dans un angle de ce salon, où j'allais être chargée de faire le service, avant de me raccompagner jusqu'à ma chambre, où elle m'aida à enfiler ma tenue. Je l'aidais également à lacer sa guêpière, puis nous nous sommes maquillées, avant de rejoindre le grand salon. Six autres 'filles' allaient faire le service avec nous. Yvette me les présenta rapidement. Une seule d'entre elles portait comme moi des bas et des dentelles blanches. Cette blonde platine s'appelait Nadia et semblait très intimidée... Il me semblait même discerner une lueur de panique dans ses yeux. Elle allait m'aider à faire le service au bar, pendant que les autres se postèrent autour du buffet.
Je n'eus pas le temps pour discuter et faire connaissance avec Nadia. La soirée commença très vite. Au début de la soirée, je fus très surprise en  observant les invités. Ils étaient une bonne centaine, dont plus des trois quarts étaient des femmes. Je compris vite que cette soirée était une assemblée de femmes dominatrices. Il y avait toutes sortes de styles différents. Il y avait des femmes très distinguées en robe du soir, et d'autres, vêtues de cuir, qui tenaient en laisse des hommes à demi-nus, ou enfermés dans une combinaison intégrale en latex. Après un long moment d'observation, je compris qu'il y avait également beaucoup de travestis ou de transsexuels, à différents stades de transition.
Au début de la soirée, Doria se tenait près de l'entrée avec ses trois filles, saluant tous les invités. Doria, Déborah et Agathe portaient des robes du soir bleues sublimes. Elles avaient l'air d'une reine et de deux princesses... Seule Alexie était un peu à l'écart, dans son uniforme d'écolière, mais je n'eus pas le temps de m'en étonner, j'étais occupée à servir de nombreux apéritifs.
Dans les nombreux invités, je reconnus Michelle, avec sa mère qui découvraient comme moi ce milieu pour la première fois. Dans l'assistance, je reconnus aussi Martine, ainsi que les jumelles, les secrétaires de Doria et de Sylvie. Bien entendu, Sylvie était également présente.

J'eu la surprise de voir arriver ma mère, dans une très jolie petite robe noire. Elle ne m'avait pas prévenue de sa présence. Doria la prit par la main et ne la lâcha pratiquement pas de toute la soirée. Si j'avais eu précédemment des doutes sur leurs rapports, je ne pouvais plus en avoir. Je les vis s'embrasser plusieurs fois au cours de la soirée.
Ma mère ne vint au bar qu'une seule fois au cours de la soirée. Elle me demanda de lui servir une coupe de champagne, et me complimenta pour ma tenue... Mais elle resta très distante avec moi, comme si elle ne voulait pas montrer aux autres invités qu'elle me connaissait. Heureusement, j'avais trop de travail pour avoir le temps de me poser des questions, ou pour être blessée par le comportement de maman.

Les invités mangeaient, buvaient, dansaient... Je servais des boissons et j'étais effarée par certaines bribes de conversations que j'entendais. Toutes ces femmes dominatrices comparaient leurs différentes méthodes pour contrôler les hommes de leur entourage. Certaines parlaient avec mépris des hommes et les brutalisaient, d'autres expliquaient qu'elles obtenaient tout ce qu'elles voulaient par la simple force de leur séduction... Toutes avaient pour point commun d'avoir un contrôle total de leurs vies et de leur entourage.
L'espace d'un instant, je me demandais ce que je faisais là... Etais-je moi aussi dominée au point de ne plus avoir d'autre choix que d'obéir aveuglément à Agathe... Ou à Doria?
Une rencontre étrange me permit de penser à autre chose et d'évacuer ces doutes. Une femme avec un look de maîtresse d'école sévère, c'est-à-dire le tailleur strict, le chignon, les petites lunettes, vint me demander de servir un verre de lait à son élève. En disant cela, elle désignait derrière elle, un gros homme rougeaud d'environ cinquante ans, habillé d'une robe de poupée rose, et d'une perruque blonde, avec deux grosses couettes. Il avait l'air si grotesque dans cette tenue que je fus curieusement vite rassurée sur mon sort. Même si Agathe me dominait totalement, j'avais la certitude que je ne serais jamais dans une situation aussi humiliante que cet homme.

La soirée évolua doucement vers une ambiance de boîte de nuit. La musique se fit plus forte, les danses plus endiablées. Parfois, tout le monde s'écartait pour laisser la piste de danse à un homme qui faisait un strip-tease sous les cris de l'assistance. Certaines fois, je crus que des femmes allaient à leur tour se déshabiller en public, mais à chaque fois, je pus constater après l'effeuillage qu'elles étaient des hommes... Ou plutôt de magnifiques transsexuels hormonés.
Peu après minuit, une femme que je ne connaissais pas, mais qui semblait très proche de Doria, se plaça au milieu de la piste de danse avec un micro. Elle annonça qu'elle avait une importante nouvelle:
"Chères amies, j'ai une excellente nouvelle. Vous savez toutes que j'ai recueilli il y a quelques années mon neveu!"
Des cris venant de l'assistance lui répondirent:
"Ouiiiiiii!"
"Et bien ça y est, c'est son anniversaire, il a dix-huit ans depuis quelques minutes!"
"Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire!..."
 "Merci, merci beaucoup... Il est temps que je vous le présente, et que suivant notre tradition, je mette aux enchères ses services!"
"Ouiiiii!"
J'étais effaré par ce que cette femme disait. Je me demandais de quoi son neveu avait l'air quand elle continua en appelant:
"Nadia! Nadia, viens ici, c'est le moment de te présenter à mes amies!"
Incrédule, je vis la petite blonde qui m'avait aidée jusque-là à faire le service au bar s'avancer, la tête basse. Nadia était donc le neveu de cette femme! Et de plus, il avait été féminisé... Et si j'en jugeais par ses grands yeux pleins de larmes, il avait été féminisé contre son gré!
Nadia prit place à côté de sa tante, et les enchères commencèrent... J'étais sous le choc en observant cette scène qui me paraissait irréelle. L'assistance semblait enthousiaste et les enchères montèrent rapidement jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'Euros!
J'étais effaré en observant cette scène, et je me demandais dans quelle mesure Nadia était volontaire, ou si on lui avait forcé la main d'une manière ou d'une autre... Je me demandais surtout si un tel sort me serait réservé... Comme pour répondre aux questions que je me posais, j'entendis la voix d'Agathe derrière moi qui me dit:
"Ne t'inquiète pas, ma chérie... J'ai l'intention de te garder auprès de moi."
Elle était venue me rejoindre. Elle s'approcha de moi et m'embrassa fougueusement tout en me caressant les fesses. Elle me parla avec beaucoup de douceur, disant que j'étais très excitante dans mon uniforme de soubrette, et m'invita à la rejoindre dans sa chambre à la fin du service.
Elle m'embrassa avec tant de fougue que je ne vis pas le dénouement des enchères. Peu après, elle me laissa seule, alors que plusieurs personnes venaient pour se faire servir au bar.

Vers la fin de la soirée, une jeune femme brune d'environ trente ans vint s'asseoir au bar et me commanda un whisky. Je l'observais longuement pendant qu'elle buvait en silence. Elle avait l'air un peu déprimé. Quand elle me commanda un second verre, j'osais lui demander si quelque chose n'allait pas. Elle me regarda, elle semblait surprise. Jusque-là, elle n'avait pas vraiment fait attention à moi... Comme si je faisais partie du décor. Après un court instant, elle me fit un sourire un peu triste:
"Je vous remercie, ça va..."
Après un silence, elle continua:
"C'est juste que... J'ai souvent un moment de blues dans ce genre de soirée..."
Elle eut un petit rire nerveux avant d'avaler une nouvelle gorgée, puis de lever son verre, comme pour me le montrer:
"C'est la seule chose qui me reste de mon ex-mari: ce goût immodéré et malsain pour les boissons fortes!..."
"Il vous a quitté?"
"Oui... Oh, c'était il y a longtemps, mais j'y repense toujours quand je suis dans une soirée avec ma famille... Ce salaud m'avait larguée pour ma petite sœur!"
"Votre sœur?"
"Oui, Adeline..."
Elle se retourna pour me montrer un petit groupe:
"Vous voyez les jumelles là-bas? Ce sont mes petites sœurs, Adeline est celle qui porte la robe bleue..."
"Les jumelles? Mais ce sont les secrétaires de Doria et Sylvie!"
"Oui! Oh je vois que vous les connaissez!... Eh oui! Adeline m'a piqué mon mec!"
Elle avala une nouvelle gorgée, puis eut un grand rire:
"... Et elle l'a largué au bout de quelques jours! C'est une vraie croqueuse d'hommes... C'est dingue quand on sait comment elle était il y a quelques années à peine!"
"Euh, pardon... Mais j'avais cru comprendre..."
Elle me regarda, un instant surprise, puis continua:
"Oh, je vois que vous savez!... Remarquez, ce n'est pas étonnant... Dans ce genre de soirée... Je suppose que vous êtes aussi un garçon?"
Je me contentais de baisser la tête. Même si je m'habituais petit à petit, le fait de révéler mon identité à une étrangère m'intimidait toujours beaucoup. Elle continua:
"Vous êtes très jolie, quel est votre nom?"
"Nicole"
"Enchantée, je m'appelle Amélie... Et oui, Adeline et Alice sont mes petites sœurs... Et il y a quelques années, elles étaient mes petits frères!"
Je ne disais rien, j'avais les yeux braqués sur les jumelles. Elle me demanda:
"Vous voulez que je vous raconte?"
Je fis oui de la tête, et elle commença à me raconter l'histoire de ses deux "petites sœurs".

"Au début, mes deux petits frères n'étaient pas destinés à être féminisés. Ma mère voulait simplement leur apprendre l'obéissance et le respect... Surtout le respect pour les femmes... Elle appliquait donc une méthode d'éducation qui date de l'Angleterre Victorienne: Le 'petticoat punishment'."
"Oui, je crois que j'en ai entendu parler... On habille les garçons en fille pour les humilier et les punir."
"En fait, au départ, ce n'est pas destiné à humilier, ni à punir. Ma mère a appliqué la même méthode avec moi. Elle m'obligeait à porter toutes sortes de tenues peu pratiques: des bas avec porte-jarretelles, des jupons, des corsets... Toutes ces choses gênent les mouvements, et donc empêchent plus ou moins les enfants de faire certaines bêtises. On était continuellement comme emprisonnés dans un carcan, et donc nos activités étaient forcément limitées... Et plus calmes."
"Oui, je suis bien placée pour comprendre ça!"
Répondis-je en désignant ma tenue. Amélie eu un petit rire, et continua:
"Oui, je vois!... Comme cette méthode avait bien fonctionné avec moi, ma mère a appliqué la même à mes petits frères. Dès qu'ils revenaient de l'école, ils devaient se changer en enfiler corsets, bas, jupons, et robes. Ma mère disait que c'était normal, que dans l'Angleterre Victorienne, tous les petits garçons étaient habillés en filles... Mon père ne s'y est pas opposé, il faut dire qu'il n'était pas souvent à la maison..."
"Oh, je vois, ils ont vécu en fille depuis tout petit... C'était donc normal pour eux!"
"Ce n'étais pas si évident. Alain a plutôt bien accepté, et s'est bien adapté à ce mode de vie, par contre Abel s'est constamment rebellé... Il comprenait bien que ses camarades de classe n'étaient pas éduqués de la même manière. Il a toujours été un petit garçon très vif, et très agité. Je ne compte plus le nombre de fois où il a été puni... Les jumeaux ne se ressemblent pas toujours! Surtout au niveau de leur caractère! En fait, Abel n'a jamais accepté d'être habillé et traité comme une fille."
"Pourtant, aujourd'hui, il... Pardon, elle est très féminine... Elles sont toutes les deux très féminines!"
"Oui, Alain est devenu Alice, et Abel est devenu Adeline."
"Comment? C'est le petit garçon qui n'acceptait pas d'être en fille qui est devenue 'une croqueuse d'hommes'?"
"Eh oui, hélas pour moi! Les gens changent en grandissant!... Et je suppose que les hormones féminines que ma mère leur a fait prendre ont eu une influence non seulement sur leur physique, mais aussi sur leur comportement! Leurs caractères et leurs goûts ont évolué."
"Oui, je connais les effets des hormones... Mais vous disiez qu'au départ, vos frères n'étaient pas destinés à être féminisés?"
"Oui, mais les choses ont changé. D'abord, il y a eu le décès de papa, après quoi nous sommes allés nous installer chez ma tante, la sœur de maman... D'ailleurs, quand j'y repense, si ça ne s'était pas déroulé dans de telles circonstances, ça aurait été comique! Ma tante n'était pas au courant des méthodes d'éducation de ma mère, et il fallait voir sa tête quand elle a vu pour la première fois ces deux petits garçons en robes et jupons!"
"Ils avaient quel âge à l'époque?"
"Oh, environ... Neuf ou dix ans... Je ne sais plus trop, il faudrait que je calcule... Mais je n'en ai plus envie à cette heure-ci... Et j'ai déjà beaucoup trop bu!"
Elle vida son verre, le regarda un instant, semblant hésiter à m'en demander un autre, puis le repoussa sur le côté.

Après un long moment de silence, voyant que je la regardais avec insistance, Amélie repris son histoire:
"Ma tante nous a accueilli avec beaucoup de générosité. Elle vivait seule, avec sa fille, ma cousine Marie, qui a douze ans de plus que moi. Elle s'est très vite adaptée aux méthodes d'éducation de ma mère. Marie, par contre, ne s'est pas seulement adaptée, elle a participé avec beaucoup d'enthousiasme! Elle a toujours été une ardente féministe, et l'idée d'éduquer des garçons comme des filles était pour elle révolutionnaire. Parfois, elle réunissait ses amies pour prendre le thé, elle m'invitait à rester avec elles, et faisait faire le service aux jumeaux."
"Ils étaient habillés en fille pour faire le service?"
"Oui, c'est justement ce qui plaisait à Marie et à ses amies... Si j'ai bien compris leur histoire, elles s'étaient connues au lycée, et avaient créé un petit club de féministes... Elles parlaient même de gynarchie!"
"Gynar... Quoi?"
"Gynarchie! On dit aussi Gynocratie, c'est un régime utopique gouverné par les femmes... Bref, ces jeunes femmes avaient énormément d'idées utopiques sur la domination du monde par les femmes... Qu'elles essayaient d'appliquer au quotidien. D'ailleurs, elles sont toutes ici! Regardez la dame en robe de cuir noir là-bas, le type en slip de cuir qu'elle tient en laisse est son mari! C'est un grand chef d'entreprise. Il faut voir ce type en costume trois pièces, dirigeant son entreprise de main de maître, et une fois revenu à la maison, se mettre nu à part un petit tablier pour servir sa femme! Mais je m'égare... Revenons aux jumeaux..."

Après un bref instant de silence, elle reprit son récit:
"Oui, les jumeaux étaient en fille pour faire le service. Ma cousine et ses amies étaient à chaque fois enthousiastes, quand elles les voyaient. Elles complimentaient ma mère pour leur tenue et leurs manières... Puis petit à petit, elles émettaient des idées, souvent sur le ton de la plaisanterie, pour l'éducation des jeunes garçons en général, et des jumeaux en particulier.
Petit à petit, je crois que ma mère s'est laissé influencer par ces idées. D'abord, elle a retiré les jumeaux de l'école, et Alexandra, l'une des amies de Marie, est devenue leur préceptrice. Puis, comme ils restaient désormais à la maison, elle leur a laissé pousser les cheveux, leur a percé les oreilles... Bref, je crois que c'est à partir de ce moment-là qu'ils n'ont plus jamais porté aucun vêtement de garçon... C'est aussi dans cette période que nous avons commencé à les appeler Alice et Adeline, au lieu d'Alain et Abel.
"Ils avaient quel âge à l'époque?"
"Entre onze et douze ans... C'est aussi dans cette période que la question de la puberté des garçons s'est posée. Ma mère s'était habituée à n'avoir que des filles, et elle se désolait à l'idée de devoir leur rendre leur identité de garçons quand leurs voix commenceraient à muer, et que leurs barbes commenceraient à pousser... La discussion qui a suivi a été très animée. Quelqu'un (je ne sais plus qui) a proposé en riant de les castrer! Mais très vite, tout le monde est redevenu sérieux quand Doria a proposé de leur donner des hormones féminines..."
"Doria? Elle était là?"
"Oui, elle faisait partie de ce groupe d'amies. Elles se sont toutes connues au lycée. Donc, je disais que Doria a proposé de donner des hormones aux jumeaux. Au départ, ce n'était pas une idée très sérieuse, mais tout le monde semblait intéressé et a demandé à Doria d'en dire plus. Elle a expliqué qu'elle avait déjà rencontré quelques transsexuels, qu'elle en traitait quelques-uns dans le cadre de sa profession. Elle a également que plus le traitement débutait jeune, plus ses effets étaient spectaculaires. Ma mère n'a pas écouté plus longtemps, elle a demandé à Doria de lui procurer des hormones pour les jumeaux."
"Et Doria a accepté?"
"Oui, mais pas tout de suite. Elle n'avait aucune idée des effets des hormones sur quelqu'un d'aussi jeune. Elle a essayé de mettre en garde ma mère sur le fait que ça pouvait être très dangereux, mais maman n'écoutait plus. Elle voulait féminiser les deux garçons de manière définitive... Doria a donc fait appel à son amie Sylvie, la gynécologue qui pouvait facilement accéder à toutes sortes de traitements hormonaux..."
"Et les jumeaux? Est-ce qu'ils étaient d'accord?"
"On ne leur a pas demandé leur avis. Au départ, ma mère leur a fait croire que c'étaient des vitamines... J'ai participé au mensonge. Je venais de commencer à prendre la pilule, et je leur ai fait croire que je suivais le même genre de traitement vitaminé qu'eux."
"Mais j'imagine qu'ils ont fini par se rendre compte de ce qui leur arrivait?"
"Oui, et Alain, qui a toujours été un peu efféminé, a accepté avec docilité de devenir Alice. Par contre, Abel s'est rebellé quand il a compris..."
"Et alors? Que s'est-il passé?"
"Il a été souvent puni, il restait enfermé dans sa chambre... Ma mère exigeait qu'il avale ses pilules avant de manger... Après avoir sauté quelques repas, il a fini par se soumettre... Mais il a toujours dit qu'au fond, il resterait toujours un garçon, quoiqu'on pourrait lui faire!"
"Et finalement, il... Elle a changé!"
Dans un petit rire nerveux, Amélie répondit en baissant la voix:
"Oui et non... Elle est devenue une vraie garce... Garce-garçon: jeu de mots!"
Après un nouveau petit rire nerveux, elle s'arrêta de parler pendant un long moment, puis finit par me dire:
"Voilà, vous connaissez l'étrange histoire de ma famille... Je crois que mes deux frères ont été les premiers que Doria et Sylvie ont féminisés sans leur accord... Mais il me semble qu'il y en a eu beaucoup d'autres depuis..."
En disant cette dernière phrase, Amélie me regardait dans les yeux... Je sentais qu'elle cherchait à deviner si j'avais été moi aussi féminisé contre mon gré... Mais elle ne me demanda rien. Peu après, elle se leva de sa chaise, puis s'éloigna après m'avoir dit:
"Merci, ça m'a fait du bien de parler avec vous... J'ai un peu trop bu... Je vais me coucher. Bonsoir."

Peu après, le salon commença à se vider. La soirée se terminait et je fus chargée de ranger la salle avec les autre serveuses avant de pouvoir aller me coucher... J'étais très fatiguée, et je fus désespérée en constatant que nous n'étions que trois pour ranger. J'appris le lendemain qu'Yvette avait été 'enlevée' pour la nuit par une jeune femme qui voulait assouvir certains fantasmes. Je ne sais pas où étaient les autres serveuses, mais je suppose qu'elles avaient, comme Yvette, suivi quelqu'un...
Après le rangement, j'étais totalement épuisée quand je vins enfin rejoindre Agathe dans sa chambre. Je la suppliais de m'aider à me déshabiller, ce qu'elle accepta seulement après que je sois parvenue à lui donner plusieurs orgasmes avec ma langue...
Le lendemain, nous avons retrouvé une partie des invités au petit déjeuner dans le restaurant de l'hôtel. C'était très étrange de revoir toutes ces personnes, désormais habillées de manière plus classique, et se comportant normalement après la fête de la veille. C'était surtout amusant de reconnaître ces hommes en costumes et cravates, que j'avais vus, la veille, portant un slip de cuir et une laisse, ou encore une robe de poupée! Je cherchais Nadia des yeux, espérant la revoir pour en apprendre plus sur son sort, mais elle n'était plus là.
Je ne mangeais pas grand-chose ce matin-là. J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. Agathe avait exigé que je remette ma guêpière de la veille, car elle adorait la manière dont elle mettait mes formes féminines encore discrètes en valeur. Par-dessus, je portais une petite robe d'été avec une ceinture. Ma taille était si douloureusement affinée que, même en bouclant ma ceinture dans le dernier cran, elle ne me serrait pas du tout.
Heureusement, le soir même, Agathe me récompensa pour cette nouvelle journée de torture par une de ces nuits d'amour torride dont elle avait le secret.

Quelques jours plus tard, tout le monde prépara sa valise pour aller passer trois semaines de vacances sur la côte, où Doria possédait une villa. Maman allait nous accompagner. Elle et moi étions très heureuses, car c'était la première fois que nous allions partir en vacances depuis plusieurs années. Michelle et sa mère vinrent aussi avec nous.
La villa était immense, avec un grand jardin, et une plage privée en bord de mer. Un couple de domestiques habitait là en permanence pour entretenir la maison. René, l'homme s'occupait du jardinage et des réparations, tandis que Gisèle, sa femme, faisait la cuisine et le ménage. C'était presque étrange de voir un couple si traditionnel parmi nous. J'étais habituée depuis plusieurs mois à n'être entourée que de femmes... Même si certaines, comme moi, n'étaient pas des femmes de naissance. Les seuls hommes que je croisais parfois étaient les chauffeurs dont Doria louait régulièrement les services.
Yvette semblait ravie de la présence du couple de domestiques. Pour elle aussi, ces quelques jours allaient être des vacances.

Le lendemain de notre arrivée, nous étions toutes sur la plage. J'étais allongée sur ma serviette, sous un parasol, essayant de dormir un peu après le voyage épuisant de la veille. J'étrennais le bikini que j'avais enfin osé mettre. Maman et Doria étaient à côté de moi et discutaient. J'entendis maman demander à Doria:
"D'où te viennent ces goûts si... Particuliers?"
"Tu veux parler de la domination féminine? Ou de la féminisation des garçons?... Oh c'est une longue histoire. J'étais encore jeune étudiante quand j'ai découvert ce penchant. A cette époque, j'étais bien innocente. Pourtant, j'avais déjà un petit côté "féministe" bien développé. J'avais déjà créé un club féministe avec quelques amies... Tu les as toutes rencontrées!"
"Oui, je me souviens, la soirée de la semaine dernière..."
"Oui, au départ, c'était un petit club d'étudiantes dans lequel nous 'refaisions le monde' en imaginant prendre le pouvoir... A cette époque, ce n'était qu'un rêve... Ou un fantasme! Dans le monde privilégié dans lequel j'ai grandi, les femmes se montrent encore soumises à leurs maris... Au moins en apparence. C'était un vrai bol d'air de nous réunir de temps en temps, loin de nos familles, de leurs manières et de leurs convenances... A cette époque, j'étais fiancée à Charles, un jeune homme issu d'une famille de la vieille noblesse Française. Notre union avait été planifiée par nos parents respectifs."
"Un mariage arrangé? C'est incroyable que ce genre de choses existe encore de nos jours!"
"Oui, depuis toute petite, j'avais été élevée pour devenir la parfaite épouse d'un homme de la haute société, comme la plupart de mes amies... Et intérieurement, j'en était révoltée, même si dans un premier temps, cette révolte se limitait à de vaines discussions utopistes autour d'une tasse de thé!"
"Comment est-ce que tu as fait changer les choses?"
"Au départ, c'est Geneviève, une de mes amies, qui a été la première à passer des idées aux actes... Elle a été la première à se marier, et durant sa nuit de noces, elle a découvert les penchants masochistes de son mari. Dans un premier temps, elle en a été choquée... Mais au bout de quelques semaines, elle avait compris qu'elle avait un pouvoir illimité sur son mari, et elle ne s'est pas privé d'en profiter!...
Dans les mois et les années qui ont suivi, d'autres amies se sont inspirées de son exemple, et de diverses manières, ont pris le pouvoir dans leurs couples respectifs. Au mieux, certaines ont même obtenu de diriger les affaires de leurs maris, et au pire, leurs mariages se sont terminés par un divorce lucratif!"
"Et toi? Ton mariage?"
"Moi? A cette époque, j'étais encore très 'fleur-bleue', j'aimais mon fiancé... Et je ne me sentais pas capable de le dominer... Ou de prendre le risque de lui faire du mal... De plus, je ne m'imaginais pas vêtue de cuir, avec une cravache à la main!... En fait, je cherchais autre chose... Quelque chose de plus... Doux, de plus féminin, bref de plus subtil..."
"La féminisation!"
"Oui, et j'ai découvert que c'était possible alors que j'étais encore étudiante!"
Doria s'arrêta de parler un instant... Je crois qu'elle a vérifié si je dormais avant de poursuivre son histoire.

Après un instant, elle continua:
"Ma famille a toujours été très aisée... Je devrais dire très riche... Mais je tenais à mon indépendance. Pour financer en partie mes études, je donnais donc des cours de maths à Damien, un jeune lycéen de quinze ans. Je le voyais chaque semaine pendant une à deux heures. C'est Damien qui m'a fait accidentellement découvrir ma plus grande passion.
Cet après-midi-là, on était comme souvent dans sa chambre, assis à son bureau, à travailler sur un exercice qui lui paraissait particulièrement ardu. Je commençais à perdre patience car Damien ne semblait pas vraiment concentré sur son travail. Dans un geste d'encouragement, j'ai passé une main dans son dos, et soudain j'ai arrêté mon geste. Rien chez ce jeune garçon un peu précieux et naïf ne m'avait laissé imaginer ce que je venais de découvrir. Lui s'est raidi, il n'osait plus bouger. J'ai repris mon geste, intriguée, en passant ma main dans son dos, je venais de sentir ce qui était sans aucun doute possible un soutien-gorge!"
"Oh, je vois, tu étais tombée sur un petit travesti!"
"Eh oui, il se travestissait en cachette!"
"Comment as-tu réagi?
"Ma première réaction a été de rire... C'était un petit rire incrédule, et je le confesse, un peu moqueur. Damien, lui, était pétrifié, je voyais son visage devenir écarlate, puis très vite, j'ai vu dans ses yeux qu'il était terrifié. Je sentais qu'il était sur le point pleurer. A ce moment-là, tout ce que je trouvais à dire, c'est:
'Tu es un travelo?'
Ce qui l'a fait fondre en larmes.
Aujourd'hui, avec l'expérience, je sais que cette question était cruelle, d'abord par le ton moqueur que j'ai employé alors, mais aussi par le terme péjoratif de 'travelo'."
"C'est vrai que ça n'était pas très gentil!"
"Oui, et j'ai vite compris qu'il était inutile de poursuivre le cours de math ce jour-là. Damien était bien trop bouleversé pour se concentrer. Tout ce que j'ai réussi à lui dire, c'est qu'on devrait continuer une prochaine fois... Et je l'ai quitté pour rentrer chez moi. Au moment de franchir la porte, je me suis  retournée une dernière fois pour le regarder. Il était rouge et tremblant. Il avait l'air terrorisé."
"Et tu l'as laissé comme ça?"
"Oui, sur le moment, je ne savais pas comment réagir... Mais j'y ai énormément pensé, et j'ai très peu dormi la nuit suivante. J'étais très troublée par cette situation. Je ne m'expliquais pas l'état d'excitation dans lequel je me trouvais... J'ai décidé de chercher à comprendre pendant le cours de math suivant!"
"Comment cela?"
"Oh, très simplement! Quand je suis retourné le voir la semaine suivante, j'ai attendu d'être seule avec lui dans sa chambre, et je lui ai demandé de se changer devant moi!"
"Ça a dû être un choc pour lui... Le pauvre! Il devait être terrorisé!"
"Oui, j'ai dû le menacer de révéler son secret à ses parents pour qu'il accepte... Il a pris un sac de voyage qui était caché sous une pile de draps dans son armoire, et en a sorti un ensemble de sous-vêtements féminins et une robe qu'il a enfilé après avoir longtemps hésité..."
"Et ça lui allait bien?"
Doria pouffa de rire, et continua son récit:
"En fait, non! Il était assez ridicule... Il avait volé ces affaires à sa mère, et elles étaient bien trop grandes pour lui!... Mais j'ai immédiatement vu qu'avec des affaires à sa taille, et ses longs cheveux coiffés, il ferait une fille tout à fait présentable... Même sans maquillage!... Mais surtout, il avait un regard qui m'a littéralement fait craquer! Quand j'ai vu dans ses yeux ce mélange de peur, de soumission, mais aussi de plaisir..."
"De plaisir?"
"Oui, j'ai compris plus tard que beaucoup de garçons qui se travestissent fantasment de se retrouver dans une telle situation... D'être obligés de se travestir par une femme...
Donc, je disais que quand j'ai vu son regard, j'ai eu un sentiment de pouvoir qui m'a donné un plaisir que je n'avais jamais ressenti!"
Doria s'arrêta un bref instant, puis dit à voix basse:
"J'en ai mouillé ma petite culotte!"
Doria et ma mère éclatèrent de rire, après quoi reprit son récit:
"J'avais décidé d'aider Damien. Je me suis arrangé pour rester seule avec lui le plus souvent possible, et je lui ai offert plusieurs tenues qu'il portait en cachette. Petit à petit, je l'ai encouragé à se féminiser de plus en plus. Il s'est fait percer les oreilles, il s'épilait, y compris les sourcils... Je l'ai même emmené faire plusieurs après-midis de shopping en fille!... D'une certaine manière, je jouais à la poupée avec lui."
"Tu as couché avec lui?"
"Non! Qu'est-ce que tu vas imaginer? C'était un gamin!"

Doria baissa à nouveau la voix:
"Mais j'étais si excitée de le voir se féminiser que je prenais énormément de plaisir avec lui!... J'y prenais tant de plaisir que j'ai commencé à féminiser Charles, mon fiancé."
"Comment?"
"Oh, très simplement, pour faire l'amour avec lui, je portais des dessous de plus en plus sexy... Il a commencé à me faire de plus en plus de compliments sur mes tenues. Je voyais d'ailleurs qu'elles ne le laissaient pas insensible... Et un jour, j'en ai profité pour les lui faire essayer... D'abord, c'était un jeu entre nous, puis petit à petit, c'est devenu de plus en plus sérieux!"
"Sérieux à quel point?"
"Le jour de notre mariage, il portait un ensemble avec bas, porte-jarretelles, et soutien-gorge cachés sous ses vêtements d'homme. Puis, quand nous étions seuls à la maison, je l'ai persuadé de s'habiller entièrement en femme. Il se sentait si bien dans cette tenue qu'il s'est occupé de Déborah, notre premier bébé, habillé en femme, comme une maman!"
"Déborah s'en souvient?"
"Oui, Charles a continué à s'habiller en femme jusqu'à notre divorce... Je crois d'ailleurs qu'il continue encore aujourd'hui!"
"Et, sans indiscrétion, pourquoi avez-vous divorcé?"
"Il n'a pas accepté de prendre des hormones... Ou, plus exactement, il n'a pas supporté que je lui en ai fait prendre en cachette!"
"C'est vrai que les hormones, c'est un peu radical! Au fait, comment as-tu découvert qu'on pouvait féminiser un garçon avec des hormones?"
"Grâce à Damien, encore une fois! Je l'avais perdu de vue depuis deux ou trois ans... Ses parents m'avaient interdit de le revoir un jour où ils nous ont surpris tous les deux alors qu'il était travesti et que je le maquillais...
Un jour, j'avais rendez-vous chez Sylvie, ma gynécologue. J'étais dans sa salle d'attente quand une jeune femme sortit de sa consultation. Elle m'a regardé avec insistance et m'a demandé si j'étais bien Doria. C'était Damien! Il... Elle se faisait appeler Lydia. Elle avait fugué de chez ses parents peu après mon renvoi, et se prostituait pour vivre. Je n'ai pas eu le temps de parler plus longuement avec elle, un homme est entré dans la salle d'attente, et elle est immédiatement repartie avec lui..."
"Son mac?"
"Oui, malheureusement... D'après Sylvie. J'en ai parlé avec elle. C'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'elle fournissait illégalement des hormones à plusieurs transsexuels dans la situation de Lydia. C'est aussi là que Sylvie te moi sommes devenues amies... Et même un peu plus...
Un peu plus tard, je lui ai demandé si elle pourrait me fournir des hormones à moi aussi... Et notre... Disons: association, dure depuis ce temps-là."
"Oh, mais alors, dans tout ce temps, combien as-tu féminisé de garçons?"
"J'avoue que je n'ai pas compté... Mais si je compte Michelle et Nicole, qui ont plutôt été féminisés par mes filles... Disons... Plus de vingt!"
"Quoi? Tant que ça? Et tu ne t'es jamais demandé si c'était mal?"
"Pas vraiment... En fait, je crois au contraire que c'est bien! J'offre à des garçons la possibilité de vivre une vie de femme... Je leur fait le plus beau cadeau qui soit!"
"C'est vraiment ce que tu penses?"
"Oui, bien sûr ma chérie... Et j'ai des arguments pour te prouver que j'ai raison!"
Au bout de quelques secondes, n'entendant plus rien, je me risquais à ouvrir un œil pour voir Doria en train d'embrasser ma mère. Heureusement, personne n'a prêté attention à moi à ce moment-là. Je crois que j'ai énormément rougi en voyant ma mère se laisser caresser par Doria. J'étais bien entendu contente de la savoir heureuse, mais en même temps, j'étais gênée qu'elle ait trouvé ce bonheur auprès de Doria...

Le lendemain, Valérie m'emmena avec Michelle, Déborah et Agathe pour un après-midi de shopping. Je portais une mini-jupe à volants blanche et un petit top rose. J'étais un peu rêveuse en entendant claquer les talons aiguilles de mes sandales sur les pavés des rues piétonnes. Amusée, j'observais du coin de l'œil les garçons qui se retournaient sur nous. Je me rappelais de l'époque, à peine quelques mois auparavant, où moi aussi, je me retournais systématiquement quand j'entendais ce même bruit si caractéristique de talons sur le sol...
Perdue dans mes pensées, je suivais Agathe et les autres sans me mêler aux conversations. Agathe me posa une question, mais, rêveuse, je n'y prêtais pas attention. Je répondis un vague: "oui, oui, bien sûr!" sans même avoir compris de quoi elle m'avait parlé. C'est ainsi que quelques minutes plus tard, j'étais assise sur le siège d'une boutique spécialisée, où Agathe me fit faire un piercing au nombril.
Sur le coup, j'étais très surprise, et je n'eus pas le temps de protester. Avec le recul, je crois que c'est mieux que les choses se soient passées de cette manière. Si j'avais compris ce qui m'attendait, je crois que j'aurais paniqué, tant j'étais effrayée par l'idée d'une aiguille me transperçant. Avant même que je me sois rendue compte de ce qui m'arrivait, mon nombril était orné d'un bijou incrusté d'une pierre aux reflets bleutés. Agathe se pencha à mon oreille pour me chuchoter:
"Avec ça, tu penseras toujours à moi... Cette pierre est une agate!"
Je me regardais longuement dans un miroir de la boutique, essayant de me remettre de ma surprise, pendant que Michelle se faisait percer le nombril à son tour.
Une heure plus tard, nous étions toutes dans un salon de coiffure. C'était amusant de nous voir toutes les cinq, alignées face aux miroirs. A nous seules, nous mobilisions tout le personnel de ce salon. Chacune d'entre nous fut relookée, mais c'est chez Michelle et moi que les changements furent les plus spectaculaires. Mes cheveux furent décolorés en blond platine, et ma coiffure allongée jusqu'au milieu du dos par des ajouts. Michelle eut droit aux ajouts elle aussi. Elle était heureuse d'avoir les cheveux vraiment longs pour la première fois. Plus tard, dans la rue, je l'observais alors qu'elle marchait entre sa mère et Déborah, les tenant toutes les deux par la main. Elle semblait radieuse.

Ce soir-là, Agathe, Déborah, Alexie, Michelle et moi sommes sorties en boite de nuit. C'était ma première 'vraie' sortie depuis que je vivais en fille. Je restais longtemps timidement assise dans mon coin, pendant que les autres dansaient. J'avais peur que mes gestes et mes pas de danse ne soient pas suffisamment féminins, et qu'ils ne montrent ma vraie nature. J'observais mes copines à partir de ma place. Déborah et Michelle, amoureuses, ne se lâchaient pas, comme toujours. Alexie, qui était d'habitude si réservée et morose, dansait comme une folle au milieu de trois garçons qui rivalisaient pour la séduire.
Je cherchais des yeux Agathe, qui était allée au bar pour nous chercher à boire. J'eu un choc quand je la vis danser avec un garçon.
Je commençais à avoir l'habitude des fantaisies d'Agathe, mais quand je vis la manière suggestive dont elle minaudait devant ce type, la jalousie ma submergea. J'allais immédiatement la rejoindre, essayant de contenir ma colère:
"Agathe, je t'attends, tu avais dit que tu allais chercher à boire!"
Sa réaction me prit par surprise, elle m'enlaça et m'embrassa devant les yeux hagards de son cavalier. Il semblait très surpris:
"Quoi? Vous êtes des gouines?"
Agathe, très calmement, lui répondit:
 "Grossier personnage! D'abord, on dit 'lesbienne', ou 'homosexuelle'!... Et, non, nous ne sommes pas des 'gouines'!... Nous sommes bisexuelles! Nous aimons prendre du plaisir de plein de manières différentes!"
En finissant sa phrase, Agathe se retourna encore une fois vers moi pour m'embrasser. Du coin de l'œil, j'observais le jeune homme qui rougissait, et dont le regard trahissait un désir décuplé. Agathe s'amusait aux dépends de ce type...
Elle me tendit de l'argent:
"Vas te prendre quelque chose à boire, amuses-toi!"
Puis, en chuchotant à mon oreille, après m'avoir embrassé une nouvelle fois:
"S'il te plait, ma chérie, épargne moi les scènes de jalousie, je ne fais que m'amuser, et tu devrais en faire autant de ton coté!"

Je pris l'argent, et je m'éloignai, toujours jalouse, les yeux au bord des larmes... Mais n'osant rien ajouter. Je m'installais au bar avec un verre de jus de fruit. A cet instant, je me sentais seule. Je songeais à rentrer me coucher quand j'entendis la voix d'un garçon derrière moi:
"Vous dansez, mademoiselle?"
Sans même me retourner, je lui dis sèchement:
"Non merci!"
Il prit place à côté de moi et continua à me parler:
"Permettez-moi de me joindre à vous jusqu'au retour de votre copain!"
"Je n'ai pas de copain!"
Un instant, je fus excédée par sa manière si maladroite de savoir si j'étais seule... Je me risquais à poursuivre, d'abord pour le faire fuir:
"... J'ai une copine!"
"Oh, je comprends! Pardon, je ne veux pas vous importuner... Si vous voulez que je vous laisse tranquille, dites-le franchement! Mais vous avez l'air si triste..."
Pour la première fois, je le regardais dans les yeux, prête à lui dire qu'effectivement, il m'importunait... Et, sans savoir pourquoi, je me calmais immédiatement:
"Non, vous ne m'importunez pas... C'est juste que ma copine danse avec un type là-bas, et que j'aurais voulu rester avec elle..."
"Je comprends, mais vous ne devriez pas rester seule... Je peux vous offrir un verre?... Au fait, je m'appelle Christophe!"
"Enchantée, Christophe, je veux bien un verre, le mien est presque vide... Moi, c'est Nicole."
Avec un large sourire, Christophe fit signe au barman, puis se retourna vers moi pour poursuivre notre conversation.
Nous avons parlé longuement de diverses banalités. C'était la première fois que je parlais avec un garçon depuis que je vivais en fille, et c'était agréable. Amusée, je me rendais lentement compte que notre conversation était très différente de celles que j'avais avec mes copains avant... Petit à petit, je compris que Christophe me draguait... Et bizarrement, cette situation me plaisait. J'étais convaincue que pour rien au monde, je n'aurais accepté de coucher avec un garçon... Mais le fait de sentir que je lui plaisais me troublait énormément!
Après un long moment, je finis par accepter de danser avec Christophe. Il me fit tournoyer longuement dans une série de danses endiablées... Durant lesquelles je dus m'excuser plusieurs fois de lui avoir marché sur les pieds. Lui s'amusait de ma maladresse, puis quand la musique se fit soudain plus calme, il m'entraîna doucement vers lui, me pris dans ses bras, me regarda un instant dans les yeux avec une douceur incroyable, et se pencha pour m'embrasser. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne fis aucun geste pendant que ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je me surpris même à lui rendre son baiser!
Peu après, nous fûmes interrompus par Agathe:
"Nicole, ma chérie, il se fait tard, nous devrions rentrer!"
J'eu soudain le sentiment qu'Agathe était jalouse à son tour. L'espace d'un instant, j'eu envie d'en profiter, de continuer à m'amuser avec Christophe et de la pousser à bout... Mais je renonçais très vite. Je dépendais trop d'elle pour prendre le risque de la perdre. Je remerciais Christophe pour l'agréable soirée, le saluai brièvement, et suivais Agathe sans un mot...
Cette nuit-là, au moment de nous coucher, Agathe me gifla violemment avant de me pénétrer sans préliminaire avec le plus gros godemiché de sa collection. Pendant qu'elle s'activait, elle ne cessait de me répéter:
"Tu veux te taper des mecs? C'est comme ça, les mecs! Brutal... Sans aucune tendresse..."
Soumise, je subissais sans rien dire... Des larmes coulaient sur mes joues, à cause de la douleur, mais aussi, je crois, à cause de la honte que je ressentais à y prendre du plaisir!
Quant à Agathe, si elle fut au départ colérique et jalouse, elle finit par se laisser vaincre par l'excitation et le plaisir qu'elle prenait à me dominer ainsi.

Le lendemain, Michelle et moi nous reposions sur la plage pendant que les autres se baignaient. On nous avait déconseillé de nous baigner à cause de notre nouveau piercing. Comme souvent depuis le début de notre amitié, nous parlions beaucoup. Je lui parlais d'Agathe, de sa jalousie, de la brutalité dont elle fit preuve à mon égard... Mais aussi du sentiment trouble que j'avais ressenti dans les bras de Christophe. Je m'étonnais que je puisse être attirée par un garçon.
Michelle me confia qu'elle aussi regardait de plus en plus souvent les garçons. Je demandais à Michelle, pendant cette conversation, si les hormones que nous prenions agissaient sur nos envies, ou nos goûts sexuels... Elle ne sut pas me répondre...
Après un instant de silence, Michelle me demanda:
"Tu aimes toujours Agathe?"
"Euh, oui, bien sûr!... Pourquoi?... Parce que je t'ai avoué avoir été troublée par un garçon?"
"Oui... Non, en fait, j'ai des problèmes avec Déborah en ce moment..."
"Pourtant, quand je vous vois ensemble, vous avez l'air très amoureuses!"
"Oui, mais... Comment dire... As-tu déjà songé à te faire opérer pour devenir une vraie fille?"
"Euh, non... Il faut dire que pour l'instant, je n'ai pas vraiment eu le choix... Je ne sais pas... Pourquoi cette question?"
"C'est à cause de ma mère. Tu sais, elle est très enthousiaste..."
"Oui, c'est surprenant de voir à quel point elle a changé!"
"Oui, c'est vrai, j'ai de la chance... Elle dit qu'elle veut ce qui serait le mieux pour moi... C'est elle qui m'a dit que ce serait bien d'aller jusqu'au bout, et de me faire opérer..."
"Oh, et toi? C'est ce que tu veux?"
"Euh... J'avoue que je suis tentée... J'ai vraiment envie d'être une vraie fille!... Mais..."
"Quel est le problème?"
"Déborah ne veux pas! Elle dit qu'elle m'aime parce que je suis un garçon... Un garçon très féminin, mais un garçon tout de même..."
"Elle te quitterais si tu te faisais opérer?"
"... Oui... Elle a dit que nous serions toujours amies... Mais... Je ne sais pas quoi faire!"
Notre conversation fut interrompue par les autres qui vinrent nous rejoindre. Sur le coup, je fus soulagée, car j'étais gênée de ne pouvoir donner le moindre conseil à Déborah... Mais je continuais à penser à son dilemme pendant les jours suivants...
En réalité, je pensais surtout à ma situation. Est-ce que je devais moi-même envisager une opération? Est-ce que je resterais avec Agathe pour la vie? Et si nous nous séparions, est-ce que je continuerais à vivre en fille? Ou pourrais-je peut-être revenir à une vie de garçon... D'homme?
Je n'avais jamais songé à mon avenir... Et toutes ces questions se bousculèrent dans ma tête pendant longtemps, sans que je ne trouve la moindre réponse.

La suite des vacances se déroula de la même manière. Durant la journée, nous bronzions sur la plage ou nous faisions du shopping et le soir, nous allions danser. Le plus souvent, je restais avec Agathe, mais parfois, elle allait danser de son coté, et moi, du mien. Parfois, je dansais avec des garçons. Pour rien au monde, je n'aurais trompé Agathe avec l'un d'entre eux, et pourtant, je sentais dans leurs regards, dans leurs gestes, qu'ils me désiraient. A chaque fois, je ressentais le même trouble...
Je ne comprenais pas, ni comment ni pourquoi je ressentais soudain de l'attirance pour les garçons, mais c'était très agréable pour moi quand ils me serraient dans leurs bras musclés. Bien entendu, à aucun moment, les choses n'évoluèrent au-delà d'un innocent flirt... Sauf la veille de notre départ.
Ce soir-là, j'étais seule au bar depuis quelques minutes, me reposant d'une danse endiablée que m'avaient imposée Agathe et ses sœurs, quand une main se posa sur mon épaule. C'était Christophe. Il me fit gentiment la bise avant de m'offrir un verre. Nous avons parlé pendant un moment, puis nous sommes sortis prendre l'air. L'atmosphère dans la boîte de nuit était étouffante ce soir-là.
Nous parlions de banalités en marchant au hasard le long d'une allée bordée de broussailles. Soudain, je me rendis compte que nous nous étions beaucoup éloignés de la boîte, et je voulus rebrousser chemin. Christophe me retint par la main, d'abord en douceur, puis, comme j'insistais pour repartir, plus fermement. Il s'approcha, me pris dans ses bras, puis m'embrassa. Je sentais très bien ce qui allait m'arriver, et pourtant, je restais là, avec lui, pendant qu'il m'embrassait et me caressait de manière de plus en plus pressante. Il me fit m'allonger dans l'herbe, derrière des broussailles. Très vite, il m'avait enlevé mon haut, et dégrafé mon soutien-gorge. Ses caresses sur mes seins me rendaient folle. Dans ma tête, mes idées se bousculaient. J'avais envie de prendre la fuite, et en même temps, je voulais qu'il continue. Quand sa main commença à remonter le long de ma cuisse, je réalisai soudain que les choses étaient allées trop loin. Dans un mouvement de panique, je le repoussai violemment... Mais il ne se laissa pas faire. Il me maintenait au sol tout en ouvrant son pantalon. Dans un dernier instant de lucidité, je parvins à lui mentir en disant que j'avais mes règles. Il eut une légère hésitation, puis me força à me retourner sur le ventre. Il m'arracha ma petite culotte, et après avoir pris le temps d'enfiler un préservatif, il me pénétra sans ménagement. A ma grande honte, je pris du plaisir alors qu'il allait et venait brutalement entre mes reins. Après un moment qui me parut interminable, il éjacula tout en me mordant la nuque, puis, sans un mot, se releva. Pendant un instant, je n'osai pas bouger. J'avais peur qu'il ne voit que j'étais un garçon.
Après s'être rajusté, il devint à nouveau très gentil. Il m'aida à me relever, ce que je fis en cachant mon entre-jambe avec ma jupe. Heureusement, l'obscurité m'aidait à me dissimuler. Je restais silencieuse en me rhabillant, je crois que j'étais choquée par ce qui venait de se produire... Mais ce qui me choqua encore plus, c'est quand Christophe se pencha vers moi pour me chuchoter:
"Allons, ne fais pas semblant de ne pas avoir aimé! J'ai bien senti que tu as pris ton pied!... Et que ce n'était pas la première fois que tu te faisais enculer!"
Je le giflai, puis retournai en courant vers la boîte. Après de longues minutes de recherche, je retrouvai Agathe et je lui demandai de rentrer.
Je ne lui ai pas raconté ce qui venait de m'arriver, mais je crois qu'elle l'avait deviné. Elle m'a ramenée à la maison sans un mot. Ce soir-là, je ne pus m'endormir qu'après avoir longtemps pleuré dans les bras d'Agathe.
Je pleurais d'avoir été violée... Je pleurais parce qu'Agathe avait eu raison quand elle m'avait décrit la brutalité des garçons... Je pleurais parce que j'avais eu peur... Mais surtout, je pleurais parce que j'avais honte d'avoir pris du plaisir durant ce viol...

Le lendemain, j'étais soulagée, parce que nos vacances étaient terminées, et parce que nous allions repartir... Et nous éloigner de ce lieu... Et surtout de Christophe...
Je n'étais pas seule à accueillir le retour avec soulagement. Les rapports entre Déborah et Valérie s'étaient tendus. Valérie insistait pour que Michelle se fasse opérer, et Déborah s'y opposait.

Sur le chemin du retour, Doria me rappela que nous avions rendez-vous la semaine suivante pour mon inscription dans le lycée privé où Alexie suivait ses études. J'avoue que je n'étais pas très enthousiaste à l'idée de retourner à l'école, et j'en parlai avec ma mère un peu plus tard, lorsque nous étions seules:
"Maman, est-ce qu'il faut vraiment que j'aille dans ce lycée?"
"Mais oui, ma chérie, on en a déjà parlé! Doria va financer toutes tes études. C'est une vraie chance pour toi! Il ne faut pas la laisser passer!"
"Oui, bien sûr... Mais est-ce qu'il faut vraiment que j'aille dans ce lycée-là?"
"Et pourquoi pas?"
"Euh... Je serais obligée de porter un uniforme!"
"Et alors? Quand tu fais la soubrette, tu portes aussi un uniforme!... Et puis il est joli, cet uniforme! La petite jupe plissée, le chemisier, la veste..."
"Mouais, mais je serais en internat... On ne se verra presque plus... Et je ne verrais presque plus Agathe!"
"Allons, ce ne sera pas long... Le temps de décrocher ton Bac..."
"Le Bac? Il me faudra trois ans pour avoir le Bac! Trois longues années!"
"Elles passeront vite, ces trois années, tu verras... Et puis tu seras avec Alexie! Doria m'a dit que vous serez dans la même chambre!"
"Ouais, génial!... Je ne me suis jamais entendu avec Alexie... Elle est bizarre..."
"Maintenant ça suffit, jeune fille! J'ai tout accepté de Doria pour te donner la chance d'avoir une bonne éducation! Je t'interdis de laisser passer cette chance! Est-ce que c'est compris?"
"... Oui maman..."

La suite des aventures de Nicole et de ses amies, dans le dernier épisode des féminisatrices:
"Les féminisatrices - épisode 5: Alexie"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire