Voici l'histoire qui est à l'origine de ce blog.
Il y a déjà trois ans, j'ai écrit et publié cette histoire sur fictionmania.
L'année dernière, j'ai eu la surprise de lire un livre en Anglais, écrite par un certain KK, trouvé sur le site http://www.sixpacksite.com/
L'intégralité de ce livre, sauf la fin, était une traduction littérale de mon histoire. Après quelques échanges de mails, j'ai accepté que cette traduction continue à être publiée, à condition que mon nom soit ajouté sur la couverture...
Je songeais depuis longtemps à publier mes histoires dans un blog personnel, mais je n'avais pas suffisamment de temps pour écrire régulièrement. Mon blog menaçait d'être désespérément vide... Puis je me suis dit: et pourquoi ne pas faire comme KK et traduire les histoires qui me plaisent? C'est moins long que d'écrire moi-même. Je pourrais ainsi sans dépenser trop de temps alimenter régulièrement mon blog, et de temps en temps, quand le temps et l'inspiration me le permettraient, y publier mes propres récits.
Voilà comment est né ce blog...
Et maintenant, l'histoire:
Un destin bouleversé.
Récit d'Evan.
Que
m'est-il arrivé? Des mois après le début de cette histoire sordide, je n'ai
toujours pas compris. J'ai beau essayer d'expliquer que c'est une erreur, que
quelqu'un m'a fait une blague de mauvais goût, personne ne me croit. J'en suis
arrivé à douter de moi-même.
Mes
meilleurs amis, le coach de mon club de foot, et même ma famille m'ont traité
comme si j'étais un monstre. Emilie, ma copine, que j'aimais par-dessus tout,
m'a aussi laissé tomber!
C'est un
cauchemar. Pourtant, en me regardant dans la glace, je vois les transformations
de mon corps, de mon visage. Je suis bien obligé de me dire que tout cela est
bien réel.
Une fois
de plus, je me remémore le début de cet enfer pour essayer de comprendre. Soit
je suis fou, soit quelqu'un m'a piégé. Mais qui? Et pourquoi?
Il y a
quelques mois, j'étais Evan, un garçon normal. Pas très grand, pas très musclé,
pas très beau… Normal, quoi!
Je
vivais encore chez mes parents. Ma grande sœur Emma avait quitté la maison
depuis peu pour étudier à la Fac. Etant le seul enfant resté à la maison, mes
parents me chouchoutaient. Ils me payaient des cours de code pour préparer mon
permis de conduire. A la maison, je me sentais comme un coq en pâte.
J'allais
au lycée, je devais passer le baccalauréat l'année suivante. Je voyais Emilie
le plus souvent possible. Le week-end, je jouais au foot dans un petit club.
Gilbert, le coach, était comme un second père pour moi. Bref, tout allait bien
dans ma vie, quand, soudainement, tout changea.
J'ai vu
les premiers signes un week-end, pendant un match de foot. Ce jour-là, malgré
mes efforts pour me démarquer, aucun de mes coéquipiers ne me passaient le
ballon. J'avais bien remarqué qu'ils me regardaient bizarrement avant le match,
dans les vestiaires, et à l'échauffement. Au bout d'une demi-heure de jeu,
Gilbert me fit sortir du terrain. Il me demanda ce qui n'allait pas, pourquoi
mes copains semblaient m'en vouloir. Mais je ne comprenais pas. Après le match,
je m'approchais de Matthieu, mon meilleur pote, pour essayer de discuter avec
lui. Il me repoussa avec violence:
"Ne
t'approche pas, pédale!"
Voyant
les choses s'envenimer, Gilbert intervint et nous emmena tous les deux dans son
bureau. Là-bas, il demanda à Matthieu de s'expliquer. Celui-ci répliqua que
personne dans le club ne voulait plus jouer avec un pervers comme moi, que
toute l'explication était sur ma page "Facebook". Je ne comprenais
pas. J'avais bien une page sur ce réseau social, mais je ne m'en servais que
rarement, et uniquement pour publier des photos de nos matchs, ou pour
dialoguer avec Emilie. Matthieu insista furieusement, et en haussant le ton, il
parla de mon "autre page". Je comprenais encore moins. Je niais avoir
plusieurs comptes "Facebook". Voyant qu'il était de plus en plus
nerveux, Gilbert demanda à Matthieu de sortir. Ensuite, il me recommanda de ne
pas revenir au club tant que les choses ne seraient pas plus claires.
Les
jours suivants, c'est au lycée que les choses s'envenimèrent. Personne
n'acceptait plus de s'assoir à côté de moi pendant les cours. Tout le monde
semblait m'éviter. Un matin, j'entrais dans les toilettes du lycée. J'y
croisais Jérôme, un type que je connaissais vaguement. Il m'agressa
littéralement:
"Toi,
la pédale, c'est pas parce qu'on est seuls dans les toilettes qu'il faut
t'imaginer pouvoir m'enculer!"
"Ça
va pas?"
Je n'eus
pas le temps de dire autre chose. Il m'envoya un coup de poing en pleine
figure. D'abord surpris, j'essayais de me défendre face à cette agression. Le
bruit de la bagarre attira plusieurs camarades qui nous séparèrent. En me
reconnaissant, tous prirent le parti de Jérôme, et certains commencèrent à me
frapper à leur tour. Je tombais à terre sous leurs coups. Ils frappèrent de
plus belle. Je reçus même des coups de pieds dans le ventre ou dans le dos.
C'est l'arrivée d'un surveillant qui me sauva.
Je me
retrouvais avec Jérôme dans le bureau du proviseur. Après que l'infirmière nous
eut examinés, il nous expliqua avec un ton autoritaire qu'il allait faire une
enquête pour comprendre ce qui avait déclenché un tel accès de violence, mais
aussi qu'il allait réunir un conseil de discipline pour nous faire renvoyer du
lycée. J'essayais de bredouiller quelque chose pour ma défense, mais le
proviseur m'interrompit en me disant qu'en attendant la décision du conseil de
discipline, il nous interdisait, à Jérôme et à moi, de revenir au lycée!
Mon père
vint me chercher. A son air, je voyais bien que je ferais mieux de me taire,
même si je n'avais rien à me reprocher. C'est donc dans un silence angoissant
que nous sommes rentrés à la maison.
Le
lendemain matin, j'eu du mal à me lever. J'avais mal partout. Mes parents
travaillaient. Je restais seul à la maison. Je m'installais devant mon
ordinateur, j'ouvrais ma messagerie pour n'y trouver que des messages
insultants. Tous me traitaient de "pédale", de "tantouse",
"d'enculé". Certains me menaçaient de me casser la figure s'ils me
revoyaient. Sur ma page "Facebook", c'était pareil. Je ne comprenais
pas ce déchainement de violence et de haine. J'étais désemparé. C'était un
cauchemar.
Ce n'est
que le lendemain que je compris. Gilbert vint à la maison le soir, pour parler
à mes parents. Nous nous installâmes devant l'ordinateur et Gilbert nous fit
découvrir un site Internet que Matthieu lui avait montré. Au premier abord, il
s'agissait d'une page "Facebook" normale, au nom d'une certaine
"Elodie". Curieusement, il y avait des photos de moi qui dataient de mardi-gras.
Ce jour-là, des amis m'avaient déguisé en fille et m'avaient emmené à une fête.
Je me souvenais de cette soirée où nous nous étions bien amusés. On me voyait,
en fille, accepter en riant de danser avec un grand type. Je crois me souvenir
qu'il s'appelait Régis. On me voyait danser avec lui. Je me souvenais de ces
moments. C'était un gag.
En
continuant d'explorer la page, nous découvrîmes des choses dont je ne me
souvenais absolument pas. Sur les photos suivantes, on me voyait, ou plutôt on
voyait quelqu'un qui portait la même tenue que moi, et la même perruque,
embrasser ce Régis sur la bouche. On voyait ce Régis peloter les fesses de
cette personne qui me ressemblait, puis l'entrainer vers les toilettes. Après
cette photo, une phrase disait:
"C'est
là que j'ai découvert ma vraie nature de femelle soumise!"
Je ne
comprenais pas. Sur une page "Facebook", quelqu'un avait utilisé des
photos de moi, puis des photos truquées, pour me faire passer pour ce que je ne
suis pas!
La suite
de cette page était encore plus terrible. On voyait des photos manifestement
prises dans ma chambre. Quelqu'un dont on ne voyait pas le visage se prenait en
photos dans la glace de ma grande armoire. Cette personne portait toujours la
même perruque et des vêtements de fille. Elle se déhanchait dans des tenues et
des poses suggestives. Parfois, des gros plans montraient une main masturber un
sexe de garçon en érection, ou enfoncer un godemiché dans un anus. Le montage
était clairement fait de manière à faire croire que c'était toujours la même
personne qui était représentée. Entre les photos, des liens renvoyaient vers des
sites pornos de transsexuels, ou sadomasochistes. Quelques textes écrits par
l'auteur du site parlaient de transsexualité. Ces textes disaient qu'il était
un garçon qui voulait devenir une fille, qu'il désirait qu'on l'appelle
désormais "Elodie".
Il y avait
encore bien pire, ils disaient "qu'Elodie" voulait faire l'amour avec
des mecs, et ils citaient des noms, des noms que je connaissais, des noms de
camarades de classe ou du club de foot. Il y avait même le nom de mon copain
Matthieu!
Le gag
de mardi-gras se transformait en cauchemar pour moi. Avec les premières photos
où l'on pouvait me reconnaître, personne ne doutait que j'avais créé ce site de
toutes pièces… Et que j'y exprimais mes désirs les plus pervers. Bien entendu,
je niais être l'auteur de ce site!
Mon père
et Gilbert étaient face à l'écran, incrédules, et ils semblaient ne pas
m'entendre. Ma mère, quant à elle, se mit à fouiller ma chambre. Sur le côté,
derrière un rideau, il y avait un débarras dont je ne me servais jamais. Des
tas d'affaires oubliées de toute la famille étaient rangées là. Maman y trouva
un sac de voyage que je n'avais jamais vu. Elle le posa sur le lit, et
l'ouvrit. Elle trouva à l'intérieur les sous-vêtements et les vêtements de
fille qu'on voyait sur les photos du site. Elle trouva aussi la perruque… Et un
godemiché!
J'essayais
de protester, quand, soudain, mon père se redressa et me gifla. Je restais sous
le choc. Il ne m'avait jamais touché jusque-là!
"Jusqu'à
nouvel ordre, tu es consigné dans ta chambre!"
Et il
sortit en grommelant:
"Mon
fils est une tapette… Quand les collègues vont savoir ça…"
Gilbert
le suivit, non sans me dire qu'il valait mieux que je ne me présente plus au
club.
Pendant
quelques instants qui me semblèrent une éternité de silence, je me tournais
vers maman. Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche. D'un geste, elle me fit
signe de me taire, et sortit sans un mot, emportant le sac et son contenu.
Ce n'est
qu'une fois seul que j'éclatais en sanglots. Quelqu'un m'avait joué un bien
mauvais tour… Mais qui? Et pourquoi?
Je
restais longtemps assis sur mon lit, à regarder, incrédule, l'écran de mon
ordinateur qui montrait toujours ce site immonde. La porte de ma chambre
s'ouvrit brusquement. C'était maman. Elle n'était jamais entrée sans frapper. Emilie
l'accompagnait. Pendant quelques secondes, j'eus l'espoir qu'elle, au moins,
m'écouterait, me ferait confiance. Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche. Elle
se mit à crier:
"Ta
mère m'a tout montré. Le site, le sac… Le gode! Et dire que j'étais amoureuse
d'un pervers! Non seulement tu m'as trompée, mais en plus, tu m'as trompée avec
des mecs! Et en plus, tu m'as piqué des fringues pour assouvir tes fantasmes
répugnants! J'ai reconnu plusieurs petites culottes, et même ma jupe préférée,
que je ne trouvais plus depuis des semaines! Tu n'es vraiment qu'un porc!"
Puis, au
moment de sortir, elle ajouta dans un sanglot:
"Inutile
de chercher à me revoir. "
Je me
levais pour tenter de la rattraper, mais maman referma la porte… Et tourna la
clef dans la serrure! J'étais seul, enfermé dans ma chambre.
Récit de
Martine.
J'étais
choquée de découvrir le secret de mon fils Evan, et surtout de le découvrir de
cette manière. Je crois que j'aurais pu essayer de comprendre s'il m'avait
parlé de ses désirs homosexuels, ou de ses envies de se travestir… Mais là, ce
que nous avions découvert était bien trop grave, trop incompréhensible, trop
pervers.
Pendant
plusieurs jours, Evan resta enfermé dans sa chambre. Il n'en sortait que pour
aller dans la salle de bains. Je lui apportais à manger. Bien entendu, c'était
pour le punir, mais aussi pour le protéger. J'étais effrayée par tous les
messages de haine et de menace qu'il avait reçus.
J'essayais
plusieurs fois de parler avec Evan, mais il niait toujours être l'auteur de ce
site.
Le
lendemain de la découverte, Guillaume, mon mari alla dans la chambre d'Evan
pour lui confisquer son ordinateur. Avant cela, il exigea que notre fils se
connecte sur son site pour l'effacer, mais Evan persistait à nier, disant même
qu'il ne connaissait pas le mot de passe. Guillaume le gifla une nouvelle fois,
et je dus intervenir avant que la violence de Guillaume ne devienne
incontrôlable.
Quelques
jours plus tard, je repris le sac dans lequel notre fils avait caché ses
affaires de travesti. Dégoûtée, je jetais à la poubelle le godemiché. Après
avoir examiné la perruque, je la jetais également. Elle était bien trop abimée.
Après cela, je triais machinalement les sous-vêtements et les vêtements pour
les laver. Je trouvais au fond du sac un papier chiffonné sur lequel étaient
griffonnés quelques mots. Je montrais ce papier à mon mari, qui eut l'idée
d'essayer ces mots pour accéder à la page "Facebook" de notre fils.
Le mot "Elodietrav" fonctionna. Nous pûmes enfin effacer ce site
honteux!
Malheureusement,
la pression ne baissa pas dans les jours qui suivirent. Dans notre petite
ville, où tout le monde se connaissait, j'avais l'impression que l'air était
devenu irrespirable. Certains de mes voisins ou de mes amis ne me parlaient
plus. D'autres, qui essayaient d'être plus charitables, venaient me voir pour
me dire qu'ils étaient "tristes pour moi", que cela devait être dur
d'avoir "un enfant comme ça". Tout cela était très douloureux pour
moi. Nous avons connu beaucoup de moments pénibles.
Notre
fils, avec son répugnant site Internet, avait apporté l'opprobre sur toute la
famille.
Je
téléphonais régulièrement à Emma, notre fille aînée, pour lui parler de nos
soucis. L'effet de surprise passé, elle se montra très tolérante avec son
frère. Elle m'expliqua qu'il n'était qu'un adolescent attardé, qu'il n'avait
sans doute pas mesuré la portée de ses actes. Les longues discussions avec Emma
me firent beaucoup de bien. Au bout de quelques jours, je me calmais, et
j'entamais des recherches pour comprendre mon fils.
Je
découvris de nombreuses pages Internet qui parlent sérieusement de
travestissement, de transsexualité, d'homosexualité. J'ignorais tout de ces
phénomènes. A chaque fois que j'évoquais mes recherches avec mon mari, il
refusait d'en parler. Il agissait comme si Evan avait cessé d'exister.
Heureusement,
Mes conversations téléphoniques avec Emma me redonnaient du courage. Elle me
proposa de chercher un psychologue qui pourrait aider Evan.
Quelques
jours plus tard, Emma me parla de quelqu'un qu'elle avait rencontré à la fac.
Cette personne connaissait une spécialiste de l'identité de genre. Une
psychologue nommée Doria M. Cette spécialiste habitait loin de chez nous, dans
une autre ville… Mais je me disais que quelques jours au loin nous feraient du
bien.
J'appelais
cette Doria pour lui parler, puis prendre rendez-vous avec elle. J'avais à
peine raccroché que j'allais acheter deux billets de train pour mon fils et
moi. Nous allions rencontrer cette psychologue…
Récit
d'Evan.
Pendant
des jours, j'étais resté reclus dans ma chambre. Je cherchais qui avait pu me
faire une telle blague. Je pensais d'abord à la petite bande d'amis avec qui
nous avions fêté mardi-gras, des mois auparavant. Mais aucun d'entre eux
n'aurait pu faire les photos prises dans ma chambre. Plus je cherchais, plus
j'étais désemparé.
Seul,
assis par terre au pied de mon lit, je pleurais beaucoup. En très peu de temps,
ma vie s'était écroulée. Mes parents me prenaient pour un pervers et un
menteur. Je n'étais plus accepté dans mon club de foot. J'allais sans doute être
renvoyé du lycée. Et pire que tout, Emilie m'avait laissé tomber!
Les
nuits étaient épuisantes. Je dormais peu. Des cauchemars me réveillaient
souvent.
Avec
l'accumulation de fatigue, la déprime, j'en arrivais à douter de moi-même.
Est-ce que j'étais fou? Avais-je fait toutes ces choses, et les avais-je oubliées?
Je me
demandais même si je ne souffrais pas de schizophrénie, d'un dédoublement de ma
personnalité. Petit à petit, j'en arrivais à croire que j'étais vraiment ce
pervers dont j'avais si brutalement découvert les fantasmes…
Je
pensais au suicide…
Quand
maman est venue m'apporter mon repas, ce jour-là, elle souriait. C'était la
première fois que je la voyais sourire depuis le début de cette histoire. Elle
me dit qu'elle avait trouvé une psychologue qui pourrait m'aider, que nous
allions quitter la maison pour quelques jours.
Dans
l'état d'épuisement dans lequel j'étais, j'acceptais avec soulagement de la
suivre pour rencontrer cette spécialiste. Quelques jours auparavant, je me
croyais "normal" et nerveusement solide. J'aurais repoussé sans
hésiter la proposition de rencontrer une psychologue. Désormais, j'étais prêt à
tout pour sortir de cet enfer.
Quelques
jours plus tard, après quelques heures de train, maman et moi avons emménagé
dans un hôtel. Le lendemain, nous sommes allés dans le cabinet de cette
spécialiste. Cette dame me demanda de l'appeler Doria. C'était une belle femme
d'environ quarante ans, souriante, sympathique. Elle demanda à ma mère de nous
laisser seuls, puis elle m'écouta lui raconter mon histoire. Pour la première
fois depuis le début de ces événements, quelqu'un m'écoutait. Doria ne
m'interrompait que pour demander des précisions, mais jamais sans me donner
l'impression qu'elle me jugeait. Quand je parlais des moments les plus
douloureux, mes larmes coulaient, mais là, ces larmes me faisaient du bien.
Très vite, grâce à l'écoute de Doria, je retrouvais l'espoir.
Au bout
d'un long moment, Doria interrompit notre conversation, et me proposa de
revenir le lendemain. Ainsi, nous nous sommes revus durant plusieurs séances.
Lors de
l'une de ces séances, Doria insista beaucoup sur la journée du mardi-gras. Elle
me demanda d'abord ce que j'avais ressenti quand je m'étais travesti en fille.
Puis, elle me demanda si j'avais bu, ou pris de la drogue. J'avais bien un peu
bu ce soir-là, mais je n'avais pas pris de drogue… Sauf si quelqu'un avait
versé quelque chose dans mon verre.
Au cours
de cette conversation, je commençais à avoir de gros doutes sur la fin de cette
soirée. J'avais l'impression de bien m'en souvenir. Pourtant, je commençais à
me demander si je n'avais pas, sous l'emprise d'une drogue quelconque, fait ce
que l'on pouvait voir sur les photos. Est-ce que j'avais embrassé ce garçon, ce
Régis? Est-ce que je l'avais suivi aux toilettes pour… Pour y faire quoi?
Fleureter avec lui? Lui faire une fellation? Coucher avec lui?
Je
n'arrivais plus à être sûr de moi. Je ne me souvenais pas. Avais-je couché avec
ce type? Et pire, avais-je aimé cela?
Avais-je
aimé cela au point de créer un site Internet dans un état second?
Cette
conversation me faisait douter, mais Doria me rassura en me disant que de toute
façon, je n'avais rien fait de mal, que j'avais peut-être refoulé ces souvenirs
en raison d'une éducation traditionnelle un peu trop rigoureuse. Doria
m'expliqua que de nombreuses personnes étaient homosexuelles, ou
transsexuelles, que beaucoup d'entre elles l'ignoraient et se sentaient mal
sans savoir pourquoi. Elle me dit que nous devions travailler ensemble pour
savoir quelle était ma personnalité profonde, et que, si ma personnalité était
bien celle qu'elle supposait, elle allait m'aider dans ma transition.
Sans
vraiment comprendre ce que signifiait ce mot de "transition",
j'acceptais de suivre un traitement proposé par Doria, même si j'étais effrayé
par ce que je pouvais découvrir… Après tout, je n'avais plus rien à perdre.
Récit de
Martine.
Au bout
d'une semaine, nous devions rentrer chez nous. Je devais reprendre mon travail.
Avant de repartir, Doria et moi avons eu une conversation en tête à tête. Elle
m'expliqua qu'elle devrait longuement revoir Evan, qu'elle devait être certaine
de la nature exacte de mon fils. Elle m'expliqua qu'il fallait sans doute
envisager chez lui un cas de transsexualité refoulée. Elle disait craindre
qu'Evan ne soit "une fille prisonnière dans un corps de garçon", mais
que, du fait de son éducation, il refusait de le reconnaître.
Je
n'étais pas sûre de comprendre tout ce qu'elle me disait, mais elle parlait
avec calme. Elle semblait si bien maîtriser son sujet que je lui faisais
confiance. Pourtant, quand elle parlait de l'éducation d'Evan, je me sentais
mal. Avais-je fait quelque chose de mal?
Nous
devions revenir voir Doria le mois suivant.
En
attendant, elle prescrit à Evan un traitement d'anti-androgènes. Elle
m'expliqua qu'un tel traitement allait diminuer chez lui les excès de sa
personnalité masculine, sa libido, le côté sexuellement agressif qu'ont tous
les hommes, ou même tous les mâles. Cela
devait lui permettre d'être plus calme, plus réfléchi… Il allait avoir besoin
de beaucoup de temps et de calme pour réfléchir à son avenir, à son choix de
vie future.
Les
semaines qui suivirent notre retour à la maison furent encore pénibles. Nous
avons dû nous présenter au lycée pour le conseil de discipline qui décida du
renvoi définitif d'Evan. Après cela, les rapports entre Evan et son père se
sont encore plus tendus. Guillaume voulait que notre fils quitte la maison.
De mon
côté, je voulais aider Evan. Doria m'avait redonné de l'espoir. Quand j'étais à
la maison, je consacrais la majorité de mon temps à mon fils. J'étais soulagée
de voir que le traitement qu'il prenait semblait effectivement le rendre plus
calme. Avant cela, il était très nerveux quand il ne faisait pas de sport. Il
avait presque été un enfant hyperactif.
Malheureusement,
Guillaume et moi nous disputions tous les jours. Après une nouvelle violente
altercation avec mon mari, j'en parlais avec Doria au téléphone. Deux jours
plus tard, elle me rappela pour me proposer une solution. Une de ses amies, une
certaine Solange, pouvait héberger Evan. Ainsi, Doria pourrait le voir très
souvent, mieux diagnostiquer son problème, et plus efficacement encadrer son
traitement. De plus, Solange possédait une grande boutique de prêt-à-porter, où
Evan pourrait avoir un petit emploi.
J'en
parlais à mon fils, qui refusa d'abord la proposition de Doria.
Récit
d'Evan.
Quitter
la maison? Pour combien de temps? Pour toujours?
Cette
idée me glaçait, même si je ne me sentais de plus en plus mal chez moi.
J'évitais de croiser mon père, depuis quelques temps, il me faisait peur. Mais
j'étais encore plus terrorisé de partir seul.
Un
week-end où mon père était à la maison, je sortis me promener. Mes pas
m'amenèrent au bord du terrain de foot où mes anciens copains s'échauffaient.
Quand ils me virent, la plupart m'ignorèrent. Quelques-uns m'insultèrent:
"Casses-toi,
pédale!"
Je
quittais précipitamment l'enceinte du stade quand je tombais nez-à-nez avec
Matthieu, qui était en retard. Il était avec Emilie, et les deux se tenaient
par la main! Quelques semaines auparavant, j'aurais cassé la figure à Matthieu
pour oser s'approcher ainsi de ma copine, mais là, je ne pus qu'éclater en
sanglots. Emilie se moqua de moi:
"T'es
vraiment devenu qu'une gonzesse!"
A ces
paroles, je m'approchai d'elle, furieux, mais je n'eus pas le temps de faire
quoi que ce soit. Matthieu s'interposa et me frappa violemment au visage.
Je me
réveillais dans une chambre d'hôpital. Mon nez était cassé, et mon visage boursoufflé.
Ma mère était à côté de moi et m'expliqua que c'était Gilbert qui m'avait
sauvé. Encore sonné par les médicaments antidouleur, je dis à ma mère que je
voulais quitter la ville… Que j'acceptais la proposition de Doria.
Récit de
Martine.
J'étais
soulagée quand Evan me dit qu'il acceptait de partir. Trop de gens le
détestaient, et son propre père ne voulait plus le voir. J'appelais
immédiatement Doria pour lui demander si sa proposition était toujours valable.
Elle me répondit que oui.
Et,
après un instant de silence, avec un ton que je ne lui connaissais pas, elle me
demanda si j'étais d'accord pour tenter une expérience. Je n'osais rien répondre.
Elle poursuivit en me demandant si j'avais déjà souhaité avoir une autre fille.
Je me mis à pleurer en entendant cette question… Je devais admettre que oui,
j'aurais adoré avoir une autre fille. J'avais souvent regretté de ne pas être
suffisamment proche d'Emma, mon aînée…
Soudain,
j'étais effrayée. Avais-je inconsciemment une part de responsabilité dans le
comportement de mon fils? C'est dans un état second que j'écoutais la
proposition de Doria… Et que je lui donnais mon accord.
Deux
jours plus tard, Evan sortit de l'hôpital. Je l'emmenais à la gare pour qu'il
prenne son train vers Doria, Solange, et une nouvelle vie, que je lui
souhaitais heureuse. Je le serrais dans mes bras, et lui tendis son sac de
voyage.
C'était
le sac que j'avais trouvé dans sa chambre ce terrible jour. J'y avais remis
toutes ses affaires de travesti, et j'y avais ajouté quelques anciens vêtements
de sa sœur, qu'Emma ne mettait plus…
Récit
d'Evan.
Sur le
quai de la gare, Doria m'attendait avec une autre dame. Je m'approchais
d'elles. Doria eut un léger mouvement de recul quand elle me vit. Il faut dire
qu'avec mon pansement sur le nez et mes yeux au beurre noir, j'avais une mine
affreuse. Doria me présenta la dame qui l'accompagnait. Elle s'appelait
Solange. C'était une dame de plus de cinquante ans, mais qui semblait n'en
avoir que quarante. Elle ressemblait vraiment à l'idée que je me faisais de la
directrice d'une boutique de prêt-à-porter prestigieuse. Elle ne portait que
des vêtements et accessoires de grandes marques. Tout sur elle semblait
luxueux, son tailleur impeccable, son sac à main, ses bijoux. J'étais d'emblée
très impressionné par cette femme. Sa coiffure stricte remontée en chignon
tressé lui donnait un air sévère, adouci par une mèche qui semblait rebelle sur
le côté. Quand elle s'avança vers moi pour me serrer la main, je demeurais
admiratif devant son aisance à se déplacer sur des talons démesurément hauts.
J'avais
encore les yeux fixés sur ses chevilles cambrées dans des escarpins à brides qui
lui faisaient des jambes interminables quand elle me prit délicatement par le
menton pour regarder mon visage:
"Mon
dieu, ils ne vous ont pas raté! Est-ce que vous avez mal?"
"Juste
un peu, madame."
"Bien,
est-ce qu'on vous a expliqué comment les choses vont se dérouler?"
"Heu,
assez vaguement, Mad…"
"Il
faut que vous compreniez que nous voulons vous aider, mais il faudra y mettre
du votre, n'est-ce-pas?"
"Oui,
je…"
"Pendant
les prochains mois, vous habiterez chez moi, j'ai une chambre pour accueillir
des stagiaires. C'est d'ailleurs ce que vous serez dans un premier temps. Vous
travaillerez comme stagiaire dans mon magasin… Bon d'abord dans
l'arrière-boutique. On ne peut pas présenter quelqu'un dans votre état aux
clientes, n'est-ce-pas?"
"Je
suppose que non."
"Très
bien! Vous apprendrez à vous 'occuper des stocks, de l'entretien, vous ferez
plus ample connaissance avec nos articles, et ainsi, plus tard, vous pourrez,
si vous vous débrouillez bien, et si vous souhaitez rester, démarrer un
apprentissage en vente avec moi."
"Je
ne sais pas, oui, on verra… Mais pour l'instant, je n'ai pas vraiment d'autre
choix."
Doria
s'avança à son tour pour examiner mon visage.
"Je
vais contacter un ami, il est chirurgien-plasticien, il pourra arranger ton
nez. Ton travail à la boutique permettra de financer tout ce qui n'est pas
remboursé par la sécurité sociale."
"Merci
Doria."
"Bien,
nous étions d'accord, n'est-ce-pas? Tu vas poursuivre le traitement que je t'ai
prescrit, et je vais y ajouter de nouveaux cachets."
En
disant cela, elle me tendit une boîte sur laquelle était écrit: "deux
cachets à chaque repas". Elle poursuivit:
"Nous
nous verrons en consultation une à deux fois par semaine. Il te faudra de la
patience, mais fais-moi confiance. Dans deux ou trois mois, tout ira beaucoup
mieux."
"Je
vous fait confiance, Doria."
"Très
bien! Surtout, prends tes cachets régulièrement… Et ne t'inquiètes pas
d'éventuels effets secondaires. Je vais te prendre rendez-vous chez un
spécialiste qui suivra l'évolution de ton traitement, et qui te dira s'il doit
évoluer."
"Des
effets secondaires?"
"Tu
me fais confiance, tu l'as dit!"
"Euh…Oui
Doria, bien sûr…"
Je
n'étais pas très rassuré quand Doria nous salua, me laissant seul avec Solange.
Solange
m'amena dans une voiture de luxe de marque Allemande jusqu'à chez elle. C'était
un grand immeuble de type haussmannien dont le rez-de-chaussée et le premier
étage étaient occupés par un magasin de prêt-à-porter féminin. L'appartement de
Solange occupait tout de deuxième étage. Elle nous fit entrer par derrière, en
prenant un ascenseur. Une jolie petite brune en tenue de soubrette nous
accueillit. Solange nous laissa seuls pour reprendre son travail.
La charmante
bonne dit s'appeler Célia, elle me guida vers ma nouvelle chambre. C'était une
chambre deux fois plus grande que celle que j'avais chez mes parents, avec une
salle de bain privative. J'étais très impressionné, même si les meubles, la
décoration et les couleurs pastelles de la chambre étaient incontestablement
féminins. Si cette chambre était celle d'une "stagiaire", comment
devait être la chambre de la patronne?
Celia me
prit mon sac et le posa sur le lit, et me guida jusqu'à la salle de bain. Elle
me dit de me déshabiller. Devant mon hésitation, elle commença à me déboutonner
mon jean, tout en se penchant pour me chuchoter à l'oreille:
"Laisse
toi faire, j'ai l'habitude!"
Complètement
sous le charme, je la laissais faire, même si j'eus un mouvement de recul peu
après, quand elle entreprit de baisser mon caleçon. Je me retrouvais vite nu
comme un ver devant cette inconnue. Je cachais ma nudité comme je le pouvais
avec mes mains. Depuis le début de mon traitement d'anti-androgènes, je n'avais
plus beaucoup d'érections, mais là, j'avais l'impression que mon sexe était
prêt à exploser. Célia me fit entrer dans la baignoire, et désignant mon sexe,
elle me chuchota:
"Si
tu es sage, on s'occupera de lui après!"
Sans
rien dire je la laissais enduire tout mon corps d'une crème malodorante,
qu'elle me demanda de garder pendant une dizaine de minutes. Puis elle
s'éloigna avec mes vêtements. Elle revint quelques instants plus tard, et
m'aida à me doucher. J'eus la surprise de voir tous mes poils disparaître sous
le jet d'eau. Celia me prit par la main, et me guida devant une glace dont elle
essuya la buée. J'étais sous le choc en découvrant mon corps épilé pour la
première fois. J'avais l'impression d'être encore plus nu. Célia m'aida à me
sécher, puis massa mon corps avec une crème. A chaque fois que j'essayais de
dire quelque chose, elle mettait vite un doigt sur ma bouche et chuchotait:
"Chut,
tu as promis d'être sage!"
Je me
laissais faire. Cette fille me troublait énormément. Chacun de ses gestes était
une caresse. Chacun de ses mots étaient doux à mon oreille. Au bout d'un long
moment, je me retrouvais à nouveau debout devant elle. Elle me chuchota
simplement:
"C'est
bien, tu as été sage!"
Puis
elle prit soudain mon sexe dans sa main. Depuis de longues minutes, mon
excitation n'avait cessé de grandir, et son simple geste me fit éjaculer dans
un orgasme d'une intensité que je n'avais jamais atteinte!
Après
m'avoir essuyé, Célia me guida jusqu'à la chambre en me disant qu'il fallait
m'habiller. J'ouvris mon sac de voyage et je fus atterré de n'y découvrir que
des sous-vêtements et des vêtements féminins!
"Mais,
je ne peux pas porter ça! Ce n'est pas possible!"
Célia
choisit une petite culotte dans le sac, et s'approcha de moi.
"Non,
je ne veux pas!"
"Allons,
il faut être sage. Tu as vu que quand tu acceptais d'être sage, tu n'avais pas
à le regretter!"
Partiellement
résigné, je laissais Célia m'aider à enfiler la culotte de dentelle.
C'est à
ce moment que Solange fit son entrée dans la chambre. Elle échangea un sourire
complice avec Celia et me demanda si tout se passait bien.
"Non,
ça ne va pas du tout, je ne peux pas porter ces vêtements… Je…"
"Allons,
calmez-vous! Doria a été parfaitement claire, vous devez essayer. Il faut
absolument que vous sachiez si vous êtes plutôt fille ou plutôt garçon. C'est
pour cela que vous êtes ici! Nous allons tenter l'expérience, et si vous ne vous
sentez pas bien dans quelques semaines, Doria devra revoir son diagnostic et
nous tenterons autre chose!"
"Mais…"
"Chut,
vous devez nous faire confiance! A moins que vous ne préfériez rentrer chez vous?"
J'éclatais
en sanglots:
"Non,
je ne peux plus rentrer chez moi, mon père me déteste, je n'ai plus
d'amis…"
"Bien
sûr que si. Vous avez des amis, et ils sont ici, avec vous. N'est-ce-pas Célia?"
Célia me
fit un grand sourire et un clin d'œil. Vaincu, je regardais dans le sac où je
ne trouvais que trois jupes et une robe.
"Je
ne peux pas porter ça… Il n'y a même pas un pantalon… "
"Je
comprends, tout cela est un peu brutal, mais il faut vous faire à cette idée…
Nous allons vous appeler Elodie. C'est le prénom que vous aviez choisi,
n'est-ce-pas?"
"Non,
je… Je ne sais plus!"
Je
sanglotais de manière incontrôlée.
Célia me
pris dans ses bras:
"Allons,
sois sage! Tu sais que tu es récompensée quand tu es sage!"
Je me
calmais quelque peu…
"Je
ne peux pas remettre mon ancien jean? Où est mon jean?"
Solange
me répondit:
"D'accord
Elodie, vous pouvez remettre votre jean… Pour commencer! Celia, ma petite,
allez donc lui chercher son jean!"
Celia
quitta brièvement la pièce, et revint avec mon jean… Ou plutôt ce qu'il en
restait. Elle avait découpé les jambes du pantalon pour le transformer en
minishort!
Avec mes
jambes épilées, j'avais presque l'air plus féminin avec ce short que si j'avais
porté une jupe. Mais cela me rassura de remettre ce vestige de mes vêtements de
garçon. Célia m'aida à compléter ma tenue avec un tee-shirt encore assez
neutre, des socquettes blanches, et mes baskets.
Solange
me regarda avec un air hautain:
"Nous
allons avoir du travail, mais c'est un début!... Bien, c'est l'heure de dîner.
Allons manger!"
Pendant
le repas, je fis connaissance des autres personnes qui vivaient dans cet
appartement luxueux. Celia fit le service, mais c'est l'autre employée de
maison, Geneviève, une dame plus âgée, qui s'occupait de la cuisine. Solange me
dit qu'en attendant que mon nez soit guéri, je devrais aider Célia et Geneviève
à s'occuper de l'appartement. Je fis également connaissance de Rose, la fille
de Solange, une superbe blonde de vingt-trois ans qui travaillait avec sa mère.
J'étais
entourée de femmes, et aucune d'entre elles ne semblait gênée par ma présence
ou par ma tenue. A peine j'étais installé, Solange me fit prendre mes cachets,
puis prit la parole:
"Elodie
est ici parmi nous parce que Doria a détecté chez elle un problème d'identité.
Pour vraiment se connaitre et trouver le bonheur, Elodie va devoir expérimenter
la vie d'une jeune femme pendant quelques mois. Nous espérons toutes que cela
lui permettra de trouver sa place dans la société! Je vous demande donc de la
traiter à tout instant comme une jeune femme!
Les mots
de Solange semblaient expliquer ma présence à tout le monde, mais son ton me
fit comprendre qu'elle s'adressait surtout à moi. Je songeais à me rebeller, à
dire, ou plutôt à crier que j'étais un homme… Mais aucun son ne sortit de ma
bouche. Quel autre choix avais-je? Rentrer chez mes parents? Vivre comme un
sans domicile fixe, dans la rue?
Je repensais
à mes conversations avec Doria. J'avais confiance en elle. Depuis quelques
temps j'avais même plus confiance en elle qu'en moi-même. Elle m'avait prévenu
que ce serait difficile, mais que nous allions trouver la meilleure solution
pour mon avenir ensemble. De plus, toutes ces femmes étaient si gentilles avec
moi. Je n'avais plus connu tant de gentillesse depuis plusieurs semaines. Je
baissais la tête, résigné.
Rose,
qui était assise en face de moi, voyait bien à mon regard que j'étais en plein
doute. Elle me fit un large sourire:
"Tu
sais, tu n'es pas la première à venir ici en stage."
"Oui,
je sais, mais je suppose que d'habitude, vous n'employez que de vraies femmes
dans votre boutique."
Solange pouffa:
"En
effet, j'emploie des femmes dans ma boutique. Les clientes préfèrent cela. Mais
comme le disait Simone de Beauvoir, on ne nait pas femme, on le devient!"
Je
restais silencieux, essayant de comprendre ce qu'elle cherchait à me dire. Elle
poursuivit:
"Vous
êtes le troisième garçon qui vit ici, et que nous allons aider!"
Rose
intervint en me faisant un clin d'œil:
"Le
quatrième, si on compte mon ex-fiancé!"
Très
étonné, je demandais:
"Oh,
et que sont devenus les autres?"
Solange
me dit avec un sourire énigmatique:
"Tous
les trois sont maintenant des jeunes femmes épanouies. L'une d'entre elles travaille
aujourd'hui dans le magasin d'une amie. La deuxième autre est… Employée de
maison."
Rose
ajouta:
"Quant
à Thomas, mon ex, il, ou plutôt elle se fait appeler Anaïs et a épousé un
noble!"
Après le
dîner, je passais le reste de la soirée seul dans ma chambre. J'explorais ce
qui allait être mon univers pendant plusieurs semaines. Tout était si féminin
dans cette pièce. J'avais déjà vu et utilisé ma salle de bain. Je découvrais en
face du grand lit, une table de maquillage, et une porte qui donnait sur un
dressing-room. Dans cette petite pièce étaient rangées de nombreuses tenues
exclusivement féminines. Certaines portaient encore des étiquètes. J'allais
apprendre plus tard qu'une partie de ces vêtements étaient des invendus de la
boutique. Sur une étagère, il y avait également des dizaines de paires de
chaussures de femme.
J'étais
perdu dans mon exploration et mes pensées quand Célia vint me rejoindre.
"Elodie,
il faut aller te coucher. Demain, nous allons nous lever tôt, tu commences ton
stage! Tu vas aider Geneviève à préparer le petit déjeuner pour tout le
monde!"
En me
dirigeant vers le lit, je vis que Célia avait préparé une chemise de nuit ornée
de dentelles. J'eus un mouvement de recul, mais Célia commença à me déshabiller
en me caressant:
"Tu
sais qu'il faut être sage!"
En peu
de temps, j'étais nu et Célia m'aida à enfiler la chemise de nuit. Elle me fit
me coucher, et je découvris la sensation de mes jambes épilées en contact avec
les draps en satin. Elle m'embrassa avent d'éteindre la lumière et de me
laisser seul.
Dans le
noir, je retrouvais mes doutes et mes angoisses. Je repensais à Emilie, à tout
ce que j'avais perdu, je me mis à pleurer. Je mis de longues heures à trouver
le sommeil.
Les
jours suivants, je n'eus que peu de temps pour penser à mon sort. Célia et
Geneviève faisaient tout pour que je sois constamment occupé. Le matin,
j'aidais Geneviève à préparer le petit déjeuner, puis, quand j'avais terminé de
faire la vaisselle, c'est Célia qui me demandait de l'aider dans son travail.
Nous faisions les lits, le ménage, la lessive. Célia me faisait laver toute la
lingerie délicate à la main. C'était très troublant pour moi de toucher de si
près l'intimité de plusieurs femmes. Celia m'apprit également à repasser les
vêtements.
A chaque
fois que je croyais en avoir fini, une autre tâche m'attendait. Quand Célia me
laissait, Geneviève me donnait un tablier, et je l'aidais dans la cuisine.
A chaque
repas, je poursuivais mon traitement, sans vraiment savoir en quoi il
consistait. Pourtant, je sentais bien que quelque chose se passait. J'avais des
nausées presque tous les matins.
Au
niveau de mes vêtements, les choses évoluaient aussi très vite. Un matin, je ne
trouvais plus mes baskets, qui furent bien vite remplacées par des tongs très
fines, très féminines. Le lendemain, après une nuit de pluie, il faisait bien
plus frais. Je demandais à pouvoir porter un pantalon, mais Célia me dit qu'il
n'y en avait pas dans la maison et me tendit un collant fin de couleur chair.
En tremblant, je l'enfilais sous mon short. Ne pouvant pas remettre mes tongs,
Célia me trouva une paire de ballerines à ma taille dans le dressing. Le
lendemain, je dus renoncer au short. Il fallait bien finir par le laver. C'est
ainsi que Célia me poussa à essayer une jupe, toujours en me demandant
"d'être sage". Elle sortit de mon sac l'ancienne jupe d'Emilie.
C'était une petite jupe droite noire qui m'arrivait à mi-cuisses. Je ne pus
retenir une larme en enfilant cette jupe et en repensant à Emilie, mais Célia
ne me laissa pas le temps de me lamenter. Elle me fit enfiler une veste, cacher
mon visage encore tuméfié par un foulard, puis elle m'accompagna pour un
rendez-vous avec Doria.
Doria me
complimenta pour ma tenue, me demanda ce que je ressentais en jupe et collant.
J'admettais que les collants étaient très agréables à porter, mais que je me
trouvais quelque peu ridicule. Doria me répliqua qu'une fois mon visage
rétabli, je ne serais pas ridicule du tout… Que je serais même plutôt jolie!
Je lui
fis part de mon malaise à cette idée, mais elle reprit toujours le même
discours. Selon elle, j'étais une "fille dans le corps d'un garçon",
mes actes l'avaient démontré. Elle me parla de nombreux cas d'amnésie,
d'actions oubliées, ou inconsciemment refoulées. Elle pensait que dans mon cas,
ma vraie nature féminine était refoulée en raison d'une éducation trop stricte
dans un milieu trop traditionnel. Elle semblait si convaincue que j'avais
l'impression qu'elle avait raison, que tout était vrai, que j'avais bien pris
plaisir à me travestir, mais que je ne m'en souvenais pas…
Ensuite,
elle me demanda si je prenais régulièrement le traitement qu'elle m'avait
prescrit. Je lui répondis que oui, mais que mes nausées matinales
m'inquiétaient. Doria m'expliqua qu'il s'agissait de symptômes courants lors
d'un traitement hormonal. Elle me dit que mon corps allait bientôt s'habituer,
que je me sentirais bien mieux, et que, dans quelques semaines, mon corps
serait "en adéquation avec mon cerveau". Elle m'expliqua que ma peau
allait s'adoucir, que mes formes allaient s'arrondir.
Très
inquiet, je lui demandais si les effets seraient permanents. Elle m'assura que
si on arrêtait le traitement, quelques courtes semaines suffisaient à en faire
disparaître les effets.
Après
cette consultation, Doria m'accompagna chez un de ses amis, le chirurgien dont
elle m'avait parlé. Il me fit faire une radiographie, examina mon nez et
m'expliqua qu'il ne se ressoudait pas correctement, et qu'il devait m'opérer.
Il m'offrit un rendez-vous pour la semaine suivante, me précisant qu'il devait
bien ce service à Doria, parce qu'elle lui apportait énormément de clientèle.
Les
jours et semaines qui suivirent furent éprouvants. Entre Geneviève et Célia qui
me faisaient travailler, mes rendez-vous avec Doria et avec une endocrinologue
de ses amies, l'opération de mon nez et la convalescence qui suivit
m'épuisèrent. Je n'avais plus vraiment de temps pour réfléchir ou pour douter.
Enfin,
le jour de mon rétablissement arriva. Doria, Solange et Célia étaient présentes
quand le chirurgien m'ôta les derniers pansements qui couvraient mon visage. En
me regardant dans le miroir, je fus sous le choc. Si le contour de mes yeux
restait encore enflé et sombre, mon nez était parfaitement droit, et d'une
finesse que je ne lui connaissais pas. Il était beaucoup plus fin qu'avant…
Plus féminin.
Célia,
toujours très gentille avec moi, m'ébouriffa les cheveux en me disant que je
devais songer à une nouvelle coiffure. Solange acquiesça et me dit qu'avec un
peu de maquillage, je serais très présentable, que je pourrais enfin commencer
à quitter l'appartement pour travailler dans la boutique.
Plus
tard dans la journée, dans ma chambre, Célia me fit asseoir devant la table de
maquillage et me couvrit le visage de fond de teint. Elle fit de même autour de
mes yeux en me montrant comment faire pour cacher mes derniers bleus. Avec ces
couleurs très naturelles, je retrouvais un visage humain, mais j'avais du mal à
me reconnaître. Pourtant, le soir, au dîner, tout le monde me complimenta.
Le
lendemain matin, Solange m'emmena dans un salon de coiffure. Mes cheveux, que
je n'avais pas coupés depuis des semaines, couvraient maintenant mes oreilles.
Je me retrouvais avec une coiffure encore courte, mais ondulée, très androgyne…
Ou plutôt, très féminine. A peine sortis du salon, Solange m'amena dans un
salon d'esthétique. Avant d'entrer, Solange me fit promettre de me laisser
faire sans discuter. Très vite, je découvris dans la glace le visage d'une
jeune femme aux cheveux courts, aux sourcils impeccablement taillés en deux
fines arches, au visage maquillé. J'avais même eu droit à une manucure. Mes
ongles avaient été taillés, puis vernis avec un rose assorti aux couleurs de
mes lèvres. J'étais muet de stupeur devant cette jolie femme, dont j'aurais pu
tomber amoureux. Cette jeune femme, c'était moi!
Solange
se plaça derrière moi, et me regarda dans le miroir.
"Magnifique!
Je supposais que vous aviez du potentiel, mais je n'imaginais pas à quel
point!"
"Euh,
je ne sais pas… Je ne me reconnais pas…"
"Oui,
vous avez raison, Elodie, il manque encore quelques détails. Il faut encore
faire des efforts sur votre tenue, et surtout, il vous faut une jolie paire de
boucles d'oreilles."
A peine
avait-elle dit cela que je me retrouvais avec les oreilles percées et des
pendentifs dorés.
L'après-midi
même, Solange m'emmena dans sa boutique et me présenta à toute l'équipe comme
"Elodie, la nouvelle stagiaire". Huit femmes m'entourèrent pour me
souhaiter la bienvenue dans l'équipe. Il y avait Solange et Rose, que je
connaissais déjà, mais aussi Anne, Nolwenn, Lara, Valérie, Agnès et Julie.
Elles étaient d'âges différents, mais toutes étaient impeccablement coiffées,
maquillées et habillées. J'étais impressionné par leur classe qui semblait si
naturelle, et leur aisance à se déplacer avec grâce, toutes sur des talons
hauts. En les admirant, je me regardais dans un grand miroir devant lequel nous
nous tenions. J'avais l'air d'une jeune adolescente ignorante face à une
assemblée de grandes dames. Mon tee-shirt et ma petite jupe noire semblaient
bien pauvres face aux tailleurs que portaient ces femmes. Avec mes ballerines,
j'avais l'impression d'être plus petit que chacune d'entre elles.
Nolwenn,
la plus jeune, fut chargée de m'accompagner au sous-sol pour me montrer mon
travail. Dans un premier temps, je n'allais pas rencontrer de clientes,
j'allais m'occuper des stocks, défaire les cartons, repasser les vêtements pour
faire disparaître les faux-plis… En même temps, Nolwenn m'expliquait la mode,
les ensembles coordonnés et les vêtements qu'il ne convenait pas de porter avec
d'autres.
Ainsi,
j'entrais dans une nouvelle routine, perdu dans un univers exclusivement
féminin. Petit à petit, je m'habituais à cette nouvelle vie.
Les
seuls moments où mes doutes me reprenaient, c'était le soir, quand j'étais seul
dans ma chambre, mais le plus souvent, Célia me tenait compagnie. Elle me
faisait découvrir et essayer de nouveaux vêtements. Elle me donnait des leçons
de maquillage, et me montrait comment me démaquiller. A chaque fois que je
faisais mine de me rebeller, elle me demandait "d'être sage"… Et à
chaque fois, elle me récompensait par des caresses d'une sensualité qui me
faisait fondre.
Un jour,
en me déshabillant, les mains de Célia glissèrent sur ma poitrine qui avait
légèrement grossi, et qui devenait très sensible. Elle s'en aperçut et
entreprit de la caresser. Surpris, j'eus un mouvement de recul et je tombais en
arrière sur mon lit. Célia se plaça au-dessus de moi et commença à me caresser,
me lécher et me mordiller les tétons. Lentement, elle me fit découvrir un
plaisir que j'ignorais. J'avais rarement connu un tel plaisir.
Tout en
continuant à me caresser, elle approcha de mon oreille pour me chuchoter:
"Tu
deviens femme. Tu vas voir, tu vas découvrir un bonheur que tu ne soupçonnais
pas!"
A ces
mots, mon corps se mit à trembler. Pour la première fois de ma vie, je
ressentais un orgasme sans toucher à mon sexe. A peine remis, je voulus offrir
les mêmes caresses à Célia, je voulais lui faire l'amour, mais elle me repoussa
avec douceur, puis me laissa seul.
Le
lendemain matin, Solange vint personnellement me réveiller. Elle écarta ma
chemise de nuit et examina ma poitrine:
"Célia
m'a prévenue. Je vois qu'effectivement, le traitement hormonal est efficace. Il
est temps pour vous d'avoir de nouveaux dessous… Et surtout, votre premier
soutien-gorge!"
Depuis
plusieurs jours, j'avais bien compris ce qui m'arrivait. Mes hanches et mes
seins s'arrondissaient. Pourtant, le fait de devoir porter un soutien-gorge fut
un choc pour moi. J'éclatais en sanglots incontrôlés. Solange sortit de ma
chambre et appela Célia. Celle-ci vint me prendre dans ses bras et me serra
longuement avant que je ne parvienne à me calmer.
Après le
petit déjeuner, Solange m'emmena dans une boutique de lingerie. Elle me fit
d'abord essayer un ensemble coordonné avec un shorty et un soutien-gorge
d'adolescente. En regardant attentivement mon corps en petite tenue, Solange
eut l'idée de me faire essayer un corset. Peu après, mon corps était sanglé
dans une guêpière lacée qui affinait ma taille et faisait ressortir mes fesses.
J'avais aussi l'impression que mes seins avaient doublé de volume!
La
vendeuse ne sembla nullement surprise ou gênée par la bosse qui déformait la
culotte assortie à la guêpière. Elle alla chercher une paire de bas nylon
noirs, qu'elle m'aida à enfiler et à attacher. Dans la glace, je voyais une
pin-up comme je n'en avais vu que dans des magazines… Et cette pin-up, c'était
moi!!!
Solange
me fit essayer d'autres ensembles avec cette même idée d'affiner ma silhouette.
Je découvris des quantités d'articles de lingerie dont je ne soupçonnais pas
l'existence. Je ressortis de la boutique avec plusieurs petites culottes et un
soutien-gorge assorti, la guêpière, sa culotte et trois paires de bas, ainsi
qu'un body sculptant en dentelle. Alors que nous rangions nos achats dans sa
voiture, Solange me dit:
"Bien!
Maintenant que vous possédez de vrais dessous de dame, allons essayer des
chaussures."
Peu
après, je me retrouvais à essayer des escarpins, sandales et bottines à talons.
A la demande de Solange, les talons étaient tous très fins et faisaient tous au
moins huit centimètres. Elle m'acheta une paire d'escarpins classiques noirs,
ainsi qu'une paire de sandales blanches. Pendant les essayages, j'avais beau
lui dire que je n'arriverais jamais à marcher avec de telles chaussures, elle
ne m'écoutait pas.
Une fois
rentrés à son appartement, elle me dit que je ne devais pas venir à la
boutique, mais m'entrainer à marcher avec mes nouvelles chaussures. Une fois de
plus, c'est Célia qui fut chargée de m'aider.
En
découvrant mes nouveaux dessous, Célia me demanda de les porter pour lui
montrer. J'enfilais à nouveau ma guêpière, et mes bas. Cette fois, avec les
escarpins à talons aiguilles, j'étais encore plus troublé de me découvrir dans
le miroir.
Célia
semblait troublée elle aussi. Elle s'empressa de compléter ma tenue avec une
petite robe noire trouvée dans le dressing. Cette fois, j'avais vraiment l'air
d'une femme, et de plus, d'une jolie femme! Célia me fit rester debout avec mes
talons, m'encouragea à m'entrainer à marcher. Pendant des heures, je marchais
en long et en large pour m'habituer à changer ma démarche. Célia me montra
comment poser mes pieds l'un devant l'autre, comment poser la pointe du pied
avant le talon pour marcher avec grâce. Alors que je me plaignais parce que
j'avais mal aux pieds, elle compliqua encore les exercices en me faisant monter
ou descendre des escaliers.
Alors
que je pensais que ces exercices étaient enfin terminés, Célia mit de la
musique et me fit danser, toujours en gardant mes talons. Au bout d'un long
moment de danse endiablée, un faux mouvement nous fit perdre l'équilibre et
nous nous retrouvâmes allongés sur mon lit en riant. Nos regards se croisèrent,
et nous arrêtâmes soudain de rire. Après un instant, j'approchais doucement ma
bouche de celle de Célia, et je l'embrassais longuement. Célia repris
l'initiative en m'enlevant ma robe. Chacun de ses gestes était accompagné de
caresses sur ma poitrine ou sur mes jambes gainées de bas. Alors que je me
redressais, Célia, me repoussa doucement sur le lit, se mit à genoux, et
m'enleva ma culotte. Elle me regarda un bref instant dans les yeux avec un
sourire coquin, puis elle plongea pour commencer à me sucer. Sa bouche experte
ne tarda pas à me faire gémir de plaisir. Ses mains partirent à l'exploration
de mes fesses. Alors que sa fellation faisait monter le plaisir en moi, elle
introduit un, puis lentement plusieurs doigts dans mon anus. Ma surprise ne
dura qu'un bref instant. Un orgasme gigantesque me submergea. Je restais un
instant anéanti par l'intensité de ce que je venais de ressentir, puis je me
redressais, pris Célia par les épaule, et, en me tournant, la fit tomber à son
tour sur le lit. Pendant que je caressais ses jambes et retroussais sa robe,
elle ne cessait de répéter:
"Non,
non, il ne faut pas…"
Mais
cette fois, je la tenais, avec douceur, mais fermement. J'avais enfin
l'initiative, et je voulais lui rendre un peu du plaisir qu'elle m'avait donné.
Malgré ses mains qui tentaient de replacer sa robe, je parvins à baisser sa
petite culotte de dentelle, et à y découvrir… Un sexe de garçon!
Sous le
choc, je restais immobile pendant que Célia se redressait et rajustait sa
tenue.
"Je
suis navrée, je crois que tu n'aurais pas dû voir ça…"
Elle
cacha son visage où je vis couler des larmes et se dirigea vers la porte. Je
parvins à la retenir d'une main, et je la fis se rassoir sur le lit. Je m'assis
à côté d'elle, et je pris ses mains dans les miennes. Elle posa sa tête sur mon
épaule:
"Je
suis désolée, je suppose que tu es très déçu."
"Euh…
Non, je suis seulement surpris."
"Maintenant,
tu sais pourquoi Solange tenais à ce que je m'occupe autant de toi. Je sais ce
que tu ressens… Je l'ai vécu avant toi."
"Tu
veux dire… Que tout ce que tu as fait, tu l'as fait parce Solange te
l'ordonnait?"
"Oui…
non… Enfin, au début, oui. Puis petit à petit, j'ai vraiment aimé être avec
toi…"
"Moi
aussi, j'aime bien être avec toi… Depuis qu'Emilie m'a quitté, je me sens perdu
et seul… Sauf quand tu es là. Je… Je suis désolé, je voulais te donner du
plaisir, je…"
"Oui,
je sais!"
"Euh,
Célia, tu peux m'expliquer? Je veux dire, qui es-tu? Comment en es-tu arrivée
là?"
"C'est
une longue histoire… Mais je dois dire que Madame Solange m'a énormément aidée.
Aujourd'hui, grâce à elle, je suis heureuse…"
Pendant
que Célia me disait cela, ses larmes coulaient. Je sentais bien qu'elle me
cachait des choses. Je parvins à mettre de côté la vision de son sexe masculin,
et je me penchais pour l'embrasser. Lentement, timidement, nous reprenions nos
caresses, puis, rapidement, nous étions allongés côte à côte sur mon lit, et
nous nous embrassions. En tremblant, je me glissais lentement entre ses jambes.
Même si cette idée me révulsait quelque peu, je ressentais que je devais lui
rendre ce qu'elle m'avait donné. Je retroussais sa robe, l'aidais à retirer sa
culotte, et après une dernière hésitation, en essayant d'oublier mon dégout, je
pris son sexe en bouche. Maladroitement, je commençais à sucer ce membre qui
prenait du volume, puis, encouragé par les gémissements de Célia, ma bouche
commença un lent mouvement de va-et-vient. Après un long moment, je reçus dans
la gorge un jet chaud et acre. Peu après, en silence, je m'allongeais à nouveau
à côté de Célia. Elle me sourit:
"Merci,
c'était très agréable… Tu ne me croiras peut-être pas, mais c'était la première
fois que quelqu'un m'a fait ça…"
"Euh,
tu ne me croiras peut-être pas… Mais c'était la première fois que je faisais
ça!"
Après un
bref éclat de rire, nous restâmes là, allongés, dans les bras l'un de l'autre.
Récit de
Célia.
Je n'ai
pas tout dit à Elodie. Je ne savais pas exactement pourquoi elle était là, mais
je savais bien qu'elle n'était pas complètement volontaire pour être féminisée
ainsi, et que madame Solange et Maîtresse Doria ne lui laisseraient pas le
choix, quoi qu'il arrive. C'était mieux pour elle que cela se passe en douceur,
comme ce fut le cas pour moi à partir du moment où j'avais finalement accepté
mon sort.
Je me
souviens de mon enfance difficile, de mon père en prison, de la maladie de ma
mère, du foyer dans lequel j'avais été placé avec une vingtaine d'autres
jeunes. Je me souviens de ma première rencontre avec Maîtresse Doria. Ce
jour-là, la directrice du foyer m'avait sélectionné avec trois autres camarades
pour rencontrer un groupe de six femmes. Maîtresse Doria était l'une d'entre
elles. Ces femmes nous posèrent des dizaines de questions, elles examinèrent
notre physique. C'est bien plus tard, en y repensant, que je me rendis compte
que nous étions les quatre garçons les plus petits et les moins virils du
foyer.
Le
lendemain, nous n'étions plus que trois à prendre la route vers ce que nous
pensions être un nouveau foyer. C'était une grande maison où nous fûmes
enfermés pendant près de deux ans. Maîtresse Abigaïl, la propriétaire, nous
forma pour devenir du "personnel de maison". Au départ, même si nous
n'étions pas très enthousiastes, nous acceptions bon gré mal gré d'apprendre ce
métier. Au moins, nous allions avoir une chance de nous en sortir dans la vie.
Ce n'est
qu'en constatant les changements dans notre physique que nous comprîmes que
quelque chose n'était pas naturel dans cette maison. Voyant que l'on avait
compris, Maîtresse Abigaïl nous révéla notre sort. Nous avions été sélectionnés
pour être féminisés et pour devenir les soubrettes de certaines grandes dames
de la haute bourgeoisie. Cyril, l'un d'entre nous, s'échappa pendant la nuit.
Les gendarmes le ramenèrent deux jours plus tard. Il nous raconta qu'on n'avait
aucune chance de s'échapper. Nous étions catalogués comme des jeunes issus d'un
foyer, comme des quasi-délinquants. Notre parole ne pesait pas lourd face à
celle de ces grandes bourgeoises. Il y avait parmi ces femmes des directrices
de grandes entreprises, des médecins, des avocates…
Nous ne
voyions que très peu Maîtresse Doria, mais nous comprîmes qu'elle était l'une
des principales dirigeantes de cette organisation. En tant que spécialiste de
l'identité de genre, elle traitait de nombreux cas de transsexualité. C'est
elle qui nous avait "diagnostiqués" comme transgenres, et qui
prescrivait de manière très officielle le traitement hormonal qui transformait
notre corps.
Quand je
me rebellais à mon tour, je fus enfermé pendant plusieurs jours, au pain sec et
à l'eau. Maîtresse Abigaïl me menaça, si je ne me soumettais pas, de me vendre
à un réseau de prostitution!
Vaincue,
j'apprenais ma nouvelle vie. J'étais désormais Célia, une fille et une
soubrette: le travail, la tenue et le maquillage toujours impeccables, j'allais
toujours être au service de ma Maîtresse. Au bout de quelques mois, je fus
déclarée "bonne pour le service", et je me retrouvais au service de
madame Solange. Ce n'est pas la vie que j'espérais, mais je vais bien, et
madame Solange est une patronne généreuse. Elle me donne même des jours de
congé, comme n'importe quelle employée. Je revois parfois Judith, l'une des
camarades qui avait été féminisée avec moi. Elle est heureuse, elle a même un
petit copain. Par contre, je ne sais pas ce qu'est devenu Cyril. Il n'accepta
jamais de se soumettre. J'espère qu'il, ou qu'elle va bien…
Récit d'Elodie.
Le
lendemain matin, c'est Solange qui nous réveilla. Elle semblait très en colère,
elle tenait une cravache à la main:
"Eh
bien Célia! Il y a déjà une heure que je vous cherche! Dépêchez-vous de
reprendre votre service!"
Célia,
la tête basse, sans un mot, rassembla ses affaires et partit en courant.
Je me
permis de prendre la parole:
"Madame
Solange, s'il vous plait, ne soyez pas trop sévère avec Célia, tout est de ma
faute, je…"
Solange
m'interrompit avec autorité et, avec sa cravache, écarta les draps qui me
couvraient encore. D'un geste, elle me fit signe de me lever. Je portais
encore ma guêpière. Je cachais de mes
mains mon sexe qui pendait passivement entre mes jambes gainées de bas.
Effrayé, je restais silencieux. En tournant autour de moi et en jouant avec sa
cravache, Solange commença à parler avec une fermeté qui me poussait à garder
le silence:
"Je
vous accueille sous mon toit, je vous nourris, je vous offre une formation, un
emploi… Je vous habille, et voilà comment vous me remerciez! Toute ma maisonnée
est sens dessus-dessous parce que ma bonne ne fait plus son travail!"
Du bout
de sa cravache, elle écarta doucement mes mains, puis souleva mon sexe:
"Il
suffit que je vous offre quelques jolis dessous, et vous ne contrôlez plus
votre… Petit vermisseau!"
Elle
continuait à tourner autour de moi. J'ouvris la bouche pour me défendre, mais
elle me frappa les fesses d'un coup de cravache si violent que j'eus le souffle
coupé. En montrant l'entrée de ma chambre, elle se mit à crier:
"Vous
n'êtes pas bien chez moi? Parfait! Vous êtes libre de partir! La porte est
là!"
Je ne
bougeais pas, des larmes coulaient maintenant sur mes joues. Un instant, je
songeais à me sauver… Mais pour aller où? Je ne parvins qu'à murmurer:
"Je
suis désolé."
"Bien,
nous en reparlerons ce soir! Pour l'instant, il y a du travail. Aujourd'hui, il
vous faudra être irréprochable si vous voulez rester! Je vous attend à la
boutique dans une demi-heure, et je compte vous voir dans une tenue
impeccable!"
A la
sévérité du ton de Solange, je sentais que je n'avais pas vraiment de droit à
l'erreur ce jour-là.
Je pris
une douche rapide, puis je me concentrais pour essayer d'appliquer au mieux les
rudiments de maquillage que Célia m'avait appris.
Je
choisis de mettre mes plus beaux dessous, avec des bas clairs, et je trouvais
dans le dressing un chemisier crème et un tailleur noir, avec une jupe stricte
qui m'arrivait à quelques centimètres au-dessus de genoux. J'enfilais mes
escarpins, et je n'eus que le temps d'avaler mes pilules sans petit-déjeuner
avant de rejoindre mon poste.
J'entrais
dans le magasin et saluais brièvement tout le monde avant de me diriger vers la
réserve. Solange m'arrêta:
"Elodie,
mais vous êtes plutôt jolie aujourd'hui! Comme quoi, un peu de sévérité ne nuit
pas. Il n'y a rien d'urgent à faire dans la réserve, et dans votre tenue, il
serait dommage de vous cacher à la clientèle. Vous allez rester avec Rose, elle
va vous montrer les rudiments de la vente!"
Cette
matinée fut épuisante, j'étais affamé, mais je m'efforçais de garder bonne
figure. Je fis ma première vente, et pas à n'importe qui! Deux jeunes femmes
entrèrent dans la boutique vers dix heures. Rose les accueillit en leur faisant
la bise. Elle me présenta ces deux jeunes femmes:
"Elodie,
Agathe est l'une des filles de Doria, et Nicole est sa fiancée. Veux-tu bien
leur montrer le rayon des robes de grossesse, Agathe attend un heureux
événement! Je finis avec une autre cliente, et je viens vous rejoindre."
Tandis
que je guidais ces deux superbes jeunes femmes vers le rayon, Agathe me posa
des questions:
"Vous
êtes la nouvelle stagiaire, n'est-ce-pas? Ma mère m'a parlé de vous."
Je compris
immédiatement que ces jeunes femmes savaient tout de moi. Je décidais de rester
prudente et très respectueuse dans mes propos.
"Oui,
en effet, je ne suis que stagiaire, j'espère que vous me pardonnerez si je fais
preuve de maladresse."
"Oh,
je suis convaincue que vous vous débrouillerez très bien! Je vous félicite pour
votre tenue! Est-ce vous qui l'avez choisie?"
"Oui,
mademoiselle. Merci beaucoup, mademoiselle."
"Vous
travaillez ici depuis longtemps?"
"Non,
mademoiselle, à peine quelques jours… Et c'est ma première fois avec des
clientes!"
"Eh
bien, voici des débuts prometteurs, qu'en dis-tu Nicole? Elle est très jolie,
n'est-ce-pas?"
"Oui,
très jolie."
"Ah,
si je vous avais connue avant Nicole!"
"Agathe,
je t'en prie!"
Agathe
me prit par le bras et approcha sa bouche de mon oreille:
"J'adore
la rendre jalouse!"
Nous
étions arrivés devant le rayon où je présentais à Agathe les derniers modèles
de robes de grossesse. J'avais de la chance, je les connaissais parce que je
les avais sortis des cartons moi-même à peine trois jours auparavant. J'osais
une question:
"Vous
êtes à quel mois? On ne voit pas du tout que vous êtes enceinte!"
"C'est
mon troisième mois, n'est-ce-pas ma chérie?"
Me
répondit-elle en embrassant Nicole. En montrant les différentes robes, je ne
pus m'empêcher de me demander qui était le père du bébé. Je suppose que mes
pensées se lisaient sur mon visage, car Agathe me dit à voix basse:
"Par
ma mère, je sais un certain nombre de choses sur vous!"
Elle me
fit un clin d'œil avant de poursuivre:
"Nicole,
ma fiancée, a quelques points communs avec vous… Si vous voyez ce que je veux
dire?"
Je
secouais la tête, n'osant comprendre. Elle ajouta:
"Eh
bien, c'est Nicole, le père du bébé!"
Alors
que je restais bouche bée, Rose nous rejoignit, et accompagna Agathe aux
cabines d'essayage avec les robes qu'elle avait choisi. Je restais pendant un
instant seul avec Nicole. Elle me fit un sourire gêné:
"Je
déteste quand Agathe fait ça!"
"Vous
voulez dire…"
"Oui,
quand elle parle de… Ces choses intimes avec tout le monde!"
"Je
crois que je peux comprendre… Euh, Nicole? Je peux vous demander si ce qu'elle
a dit est vrai? Vous êtes… Comme moi?"
"Oui,
en effet!"
"Euh,
je peux vous poser une autre question?"
"Oui."
"Euh,
comment dire? Etes-vous heureuse?"
Pour toute
réponse, Nicole me fit un grand sourire énigmatique et s'éloigna pour rejoindre
Agathe à la caisse. Je la suivis, et au moment de partir, Agathe me remercia,
comme si je l'avais parfaitement conseillé pour ses achats.
(Note de
l'auteur: Vous pouvez en apprendre plus sur Nicole, Agathe, mais aussi Doria en
lisant ma série "les féminisatrices")
Le soir,
après un dîner rapide, Solange me fit venir dans sa chambre. Elle était en
dessous noirs, juchés sur des talons démesurément hauts et avait à nouveau sa
cravache à la main.
"Elodie,
je ne sais pas encore si c'est la chance des débutants, ou si vous êtes
réellement douée… Ou peut-être étiez-vous particulièrement motivée aujourd'hui?
Je pense qu'on le saura bientôt! En tous cas, félicitations pour votre première
vente!"
"Merci
madame Solange."
"Du
coup, j'hésite, dois-je vous punir ou vous récompenser?"
En
disant cela avec une voix douce, elle tournait autour de moi avec sa cravache.
Je n'osais pas bouger. Elle me retira ma veste, et, en commençant à déboutonner
mon chemisier, elle poursuivit:
"Doria
me conseille d'être patiente avec vous, d'être gentille."
Elle me
retira mon chemisier, non sans passer sa main sur ma poitrine. Je tremblais. En
ouvrant ma jupe, elle se pencha vers mon oreille et murmura:
"Moi,
je crois que je dois être plus sévère!"
Ma jupe
tomba à mes pieds, et Solange me caressa les fesses du bout de sa cravache et
m'ordonna de retirer ma petite culotte. Elle était derrière moi, et je
l'entendis ouvrir un tiroir, puis le refermer. Après un long moment de silence
elle revint se placer devant moi:
"Après
réflexion, je crois que je vais choisir de vous récompenser!"
Horrifié,
je vis qu'elle s'était harnachée d'un godemiché à ceinture. Elle me fit me
mettre à genoux sur son lit, puis, avec deux doigts enduits d'une substance
grasse, elle prépara mon anus. J'osais seulement murmurer un "non"
quand elle présenta son sexe de latex contre mon sphincter. Juste avant de me
pénétrer, elle me dit de "pousser" pour que cela soit moins
douloureux. Je sentis une douleur intense quand l'objet entra lentement en moi.
Solange resta ensuite immobile un instant, ma douleur s'estompa. Puis, Solange
commença un long va-et-vient d'abord très lent, puis, progressivement de plus
en plus rapide. La douleur du début laissait progressivement la place à une
sensation qui m'était inconnue, mais qui était très agréable, et de plus en
plus forte. Je ne pus m'empêcher de gémir tant le plaisir qui montait en moi
était soudain devenu intense. Au bout d'un long moment, Solange se retira et je
m'effondrais sur le lit, épuisé.
Peu
après, Célia, que Solange avait appelée, entra dans la pièce. Elle fit une
rapide révérence, et ne sembla pas du tout surprise de me trouver là.
"Ma
petite Célia, il faut changer mon couvre-lit. Vous voyez? Votre petite amie
Elodie l'a souillé!"
"Oui
madame."
"Elodie,
ramassez vos affaires et regagnez votre chambre!"
Sans un
mot, et sans un regard de Célia, je sortais et regagnais ma chambre.
Après
une longue douche, je me couchais sur mon lit, nu, très choqué par les derniers
événements. Des dizaines d'images se bousculaient dans ma tête et se
mélangeaient. Je me revoyais en train de prendre du plaisir à essayer mes
nouveaux dessous, puis je revoyais avec horreur les photos de la page
"Facebook" qui avait déclenché tout cela. Je revoyais les images
obscènes de ce travesti d'Internet qui jouait avec un godemiché, et je
ressentais à nouveau le plaisir intense de la pénétration. Plaisir, honte,
désir, peur, tout se mélangeait dans ma tête.
Etais-je
vraiment cette "femelle soumise" que décrivait la page
"Facebook"?
Je
tremblais, allongé sur mon lit en position fœtale, et je ne parvenais pas à
retenir de terribles sanglots.
J'étais
là depuis un long moment quand la porte de ma chambre s'ouvrit.
C'était
Célia! Me voyant en larmes, elle vint s'allonger près de moi sans un mot et me
serra dans ses bras. Après un long moment, je parvins à m'endormir, réchauffé
par la douce chaleur du corps de Célia contre le mien.
Le matin
suivant, Célia était partie quand je me réveillais, mais je n'étais pas seul.
Solange était assise sur mon lit. Elle me caressait la joue:
"Il
est l'heure de se lever, ma petite Elodie. Préparez-vous et prenez votre
petit-déjeuner, une longue journée vous attend."
Pendant
toute la journée, Solange agit comme si rien ne s'était passé. Le soir, Célia
vint me rejoindre dans ma chambre, et dormit avec moi.
Les
jours suivants, je faisais énormément d'efforts pour éviter de déplaire à
Solange. Parfois, elle faisait quelques remarques sur ma tenue, ou mon
maquillage, mais elle semblait globalement satisfaite par mon travail et mon
apparence.
Etait-ce
pour compenser sa sévérité, ou simplement parce qu'elle voyait qu'elle ne
pouvait pas empêcher les sentiments naissants entre Célia et moi, Solange nous
laissait passer notre on temps libre ensemble. Je ne sais pas si c'était de
l'amour, ou simplement la rencontre intense de deux solitudes, mais mes moments
d'intimité avec Célia étaient très agréables.
Mes
rapports avec Célia n'étaient pas que sexuels. Nous faisions ensemble notre
apprentissage de filles. Nous progressions ensemble dans l'art de la coiffure,
du maquillage. Nous faisions du shopping, échangions nos vêtements, nous
faisions des "soirées pyjama". C'était comme si nous étions encore
des adolescentes en pleine découverte. Nos deux féminités s'influençaient et
progressaient ensemble.
Je
parlais désormais de moi au féminin.
J'étais
entrée dans une routine qui me convenait globalement. Pourtant, quand j'avais
le temps d'y réfléchir, je trouvais toute cette situation très bizarre, et cela
me mettait mal à l'aise. Malheureusement, ou heureusement, mon travail et mon
entourage ne me laissaient pas beaucoup de temps pour penser à tout cela.
Les
jours passaient, j'acceptais de mieux en mieux ma nouvelle apparence. Mes
cheveux étaient de plus en plus longs, mes seins grossissaient presque à vue
d'œil… Ce qui m'obligea à retourner à la boutique de lingerie, mais cette fois,
avec mon propre salaire.
Un
matin, je me rendis à ma consultation chez Doria. Elle m'accueillit, me fit
entrer dans son cabinet, où j'eus la surprise de trouver ma mère! Maman me
regarda un long moment en silence. Elle semblait très étonnée:
"Mon
dieu, mon petit Evan!"
Doria
intervint pour la corriger:
"C'est
Elodie, maintenant!"
"Oui,
c'est vrai, pardon. Tu as plus l'air d'une Elodie que d'un Evan! Il faut que je
m'habitue!"
En
pleurant elle me prit dans ses bras et me serra comme elle ne l'avait plus fait
depuis bien longtemps. Je pleurais moi aussi. Puis avec mes mains dans les
siennes, elle me regarda longuement:
"Mon…
Ma chérie! Tu es superbe! J'avais de tes nouvelles, mais je ne m'attendais pas
à une transformation si spectaculaire! Comment vas-tu? Es-tu heureuse?"
"Je
vais bien maman, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, mais je vais
bien."
Je lui
cachais les doutes qui continuaient à me hanter périodiquement. J'essayais de
changer de sujet:
"Et
papa? Comment va-t-il?"
"Oh,
il a demandé une mutation dans son
travail, il a quitté la maison. Il n'en pouvait plus des regards malveillants et
des quolibets des voisins et de ses collègues… Je crois que nous allons nous
séparer!"
"Oh
non, maman, je suis désolée! Tout ça à cause de moi!"
"Non,
mon… Ma chérie, il y a déjà longtemps que je trouvais que ton père n'était
qu'un horrible phallocrate. Il ne faut surtout pas t'en vouloir… Et puis, tout
n'est pas négatif. Emma revient plus souvent
me voir les week-ends, pour que je ne reste pas toute seule."
Elle me
regarda encore une fois longuement avant d'ajouter:
"Maintenant,
j'ai deux belles et grandes filles… Tu n'imagines pas à quel point cela me rend
heureuse!"
Elle me
reprit dans ses bras:
"Elodie,
tu devrais revenir à la maison… Au moins pour le week-end, de temps en temps."
"Je
ne sais pas, des tas de gens avaient l'air de me détester…"
"Oh,
mais la plupart des gens ne parlent plus de toi… Et puis, tu as tellement
changé! On n'aura qu'à dire que tu es… Je ne sais pas… Ma nièce, par
exemple?"
"Je
ne sais pas maman, je vais y réfléchir!"
Au
magasin, je prenais lentement mes marques. Je devenais petit à petit une vendeuse
confirmée. De temps en temps, le soir, Solange me demandait de venir dans sa
chambre. Parfois, c'était pour me punir parce que j'avais commis une erreur
dans la journée, parfois, c'était pour me "récompenser". Le plus
souvent, c'était seulement parce qu'elle prenait du plaisir à me dominer.
Petit à
petit, j'en arrivais à apprécier ces moments en tête à tête avec Solange. Je
prenais même du plaisir quand, parfois, elle me fessait avec sa cravache.
J'apprenais à aimer la fermeté du godemiché.
Solange
m'initia même à pratiquer le cunnilingus. Parfois, quand elle s'asseyait à son
bureau pour faire ses comptes, elle me demandait de me glisser entre ses jambes
pour lui donner ce plaisir. J'étais son jouet, et j'appris à aimer cette
soumission.
Le
lendemain, au travail, Solange agissait toujours comme si rien ne s'était
passé.
D'ailleurs,
au travail, je participais un jour bien involontairement à un petit événement.
Il n'y
avait que peu d'hommes dans notre clientèle. La plupart accompagnaient une
femme, et payaient ses achats. Quelques-uns venaient seuls pour offrir une robe
à leur femme ou leur petite amie. Dans ces cas, entre vendeuses, nous faisions
des petits paris. Nous nous demandions si nous allions revoir les robes
achetées parce que ces messieurs s'étaient "encore trompés" dans la
taille. Parfois, nous eûmes quelques joyeux fou-rires en voyant une dame
accompagnée de son mari un peu penaud, demander l'échange d'une robe.
Un jeune
homme sortait de l'ordinaire. Nous l'avions repéré car il venait de temps en
temps, toujours seul, circulait dans les rayons, mais n'achetait rien. D'abord,
il quittait la boutique en rougissant à chaque fois qu'une vendeuse venait vers
lui pour le conseiller. Un jour, il osa dire qu'il cherchait une robe
"pour sa sœur", mais se sauva sans rien acheter. Puis, quelques jours
plus tard, il revint. Je pus m'approcher de lui alors qu'il touchait du bout
des doigts le tissu d'une petite robe:
"Bonjour,
je peux vous aider?"
En
rougissant, le jeune homme me dit qu'il voulait offrir une robe à sa sœur. Je
devais dresser l'oreille car il parlait très bas. Alors que je lui demandais
quelle taille il cherchait, Rose arriva derrière nous et dit d'une voix assez
forte:
"Je
dirais que c'est un petit 38, que monsieur cherche!"
Je vis à
son regard qu'il était soudain affolé et qu'il voulait se sauver.
Malheureusement pour lui, Rose et moi bloquions le passage, et il était trop
intimidé pour nous demander de nous écarter. En prenant deux ou trois modèles
de robes, Rose commença à lui parler d'une voix douce.
"Je
crois que cela devrait beaucoup plaire à votre sœur. Monsieur."
"Oui,
oui, sûrement!"
Le
pauvre garçon rougissait de plus en plus. Rose prit sa main et lui fit caresser
le tissu:
"Voyez
comme cette matière est douce au toucher, comme elle est agréable à porter…
Votre sœur a beaucoup de chance!"
Je
devinais le petit jeu de Rose. J'avais pitié de ce pauvre garçon, mais en même
temps, j'étais curieuse de voir jusqu'où Rose allait le pousser. Elle continua,
toujours avec sa voix douce:
"C'est
dommage que votre sœur ne vous accompagne pas. Ce serait plus simple, pour
l'essayage!"
Le jeune
homme sortit un mouchoir pour s'essuyer le front. Avec un sourire complice,
Rose enfonça le clou:
"Mais
vous êtes de la même famille, je suis sûre que vous avez la même taille que
votre sœur. Vous devriez essayer pour elle!"
Le jeune
homme secouait la tête, mais ses yeux qui étaient fixés sur la robe le
trahissaient.
"Nous
avons l'habitude, rassurez-vous. Venez, suivez-moi jusqu'aux cabines
d'essayage, personne ne le saura."
Puis, en
le guidant par la main, Rose entraina le jeune homme vers le fond de la
boutique. Je les suivais avec les trois robes que Rose avait sorties du rayon.
Une fois que le jeune homme avait enfilé la première robe, Rose ne fut pas
longue à lui faire admettre qu'il n'avait pas de sœur. Rose lui proposa de
revenir à la fermeture de la boutique. C'est ainsi que, comme elle le disait
elle-même, Rose trouva son "nouveau jouet".
Peu de
temps après, le jeune homme vivait avec nous, et j'assistai à sa lente évolution
vers une créature qui avait l'apparence d'une jolie jeune femme prénommée
Sandra.
En étant
témoin de la transformation de Sandra, mes doutes et mes angoisses me
reprenaient. En voyant ce jeune homme se faire piéger, même si sa nouvelle vie
semblait correspondre à ses fantasmes les plus secrets, je repensais à la
manière dont je m'étais retrouvée là.
Un peu
perdue, je cherchais à trouver une trace du jeune homme que j'avais été en me
regardant à la moindre occasion dans un miroir. Je n'y voyais qu'une jolie
jeune femme, à la chevelure blonde et bouclée qui lui tombait sur les épaules, aux
sourcils finement épilés en forme d'une élégante arche, aux grands yeux bleus
fardés. En regardant plus bas, je voyais un décolleté décent, mais qui ne
laissait aucun doute sur la présence d'une poitrine incontestablement féminine.
Plus bas encore, des jambes lisses et gainées de bas émargeaient d'une jupe
droite, et leur galbe était accentué par des chevilles cambrées par le port de
chaussures à talons aiguilles.
Je ne me
reconnaissais pas, mais en même temps, je me trouvais belle et désirable.
Je
décidais de demander quelques jours de congé à Solange. Je devais rentrer chez
moi, revoir ma mère… Je devais savoir si vraiment je ne pourrais pas revenir en
arrière vers mon ancienne vie.
Quelques
jours plus tard, maman vint me chercher à la gare. Ma sœur Emma était avec
elle. Il y avait plus d'un an que nous ne nous étions pas vues. A cette époque,
j'étais encore Evan, un garçon, sportif, et fier de sa virilité. Quand Emma me
vit, ses yeux s'embuèrent. Elle me prit dans ses bras en pleurant:
"C'est
dingue, maman m'avait tout raconté, mais je n'imaginais pas retrouver une
petite sœur si jolie! Laisses-moi te regarder… "
Je
portais une petite robe d'été légère à fleurs rouges et de fines sandales à
très hauts talons qui me rendaient plus grande qu'Emma. Mes cheveux blonds
ondulaient dans la brise. J'étais maquillée avec des couleurs très discrètes,
très naturelles. Les ongles de mes mains et de mes pieds portaient un vernis
rouge vif assorti aux tons de ma robe. Emma me reprit dans ses bras:
"Tu
es plus jolie que moi!"
Après
m'avoir débarrassé de mon sac, maman m'embrassa. Elle nous guida vers sa
voiture pour nous ramener à la maison. Emma me tenait par la main, elle
semblait ne pas vouloir me lâcher. J'étais très heureuse de la revoir moi aussi…
C'était très agréable, et très surprenant d'être accueillie avec tant
d'enthousiasme.
Arrivées
à la maison, je me précipitais vers mon ancienne chambre. J'avais besoin de
savoir ce que je ressentirais en retrouvant ce qui avait été mon univers depuis
ma plus tendre enfance. Je fus choquée de découvrir une pièce totalement
inconnue. Tout avait changé. Les meubles, la décoration, les couleurs, tout
indiquait qu'une jeune fille habitait là!
Maman
vint me rejoindre.
"Mais,
maman, où sont mes affaires? Mes meubles, mes vêtements?"
"Tu
n'en avais plus besoin, ma chérie, j'ai tout donné à Emmaüs!"
J'avais
envie de pleurer, mais je retins mes larmes:
"Tu…
Tu as bien fait maman. Merci beaucoup!"
Je n'en
pensais pas un mot, j'aurais voulu revoir mes anciennes affaires. J'aurais
voulu savoir si j'aurais des regrets en retrouvant tous ces objets qui
symbolisaient mon ancienne vie. J'espérais découvrir un indice, n'importe
lequel, qui me permettrait peut-être de me dire que je pouvais reprendre ma vie
de garçon. Mais là, c'était un peu comme si ce garçon qui avait habité dans
cette pièce était mort!
Il n'y
aurait plus de retour en arrière…
Récit de
Martine.
Il y
avait bien longtemps que je n'avais pas été si heureuse.
J'avais
connu une période très difficile en découvrant la personnalité cachée de mon
fils. Je ne le comprenais pas. Mon mari avait très mal réagi. Alors qu'il ne
décolérait pas, de mon côté, je cherchais à comprendre mon enfant.
Je
faisais de nombreuses recherches sur Internet, je lisais énormément de livres
qui traitaient de la transsexualité. Toutes ces lectures me firent comprendre à
quel point Evan devait être malheureux. Avec l'aide de Doria, j'avais décidé de
tout faire pour qu'il, ou plutôt elle, soit heureuse.
Mon mari
n'a jamais accepté. Nous ne faisions plus que nous disputer. Finalement, il
quitta la maison. Ayant appris cela, Emma revenait de plus en plus souvent possible
à la maison pour que je ne sois pas seule. Nous étions devenues plus proches,
ma fille ainée et moi.
Alors,
quand je vis sur le quai de la gare le sourire éclatant de la splendide jeune
femme qui avait été mon fils, je compris instantanément qu'elle avait enfin
trouvé sa voie, qu'elle était heureuse. Pour la première fois, j'allais passer
quelques jours avec mes deux filles. Pour la première fois, nous étions
vraiment réunies toutes les trois. Malgré mes lectures, je ne comprenais
toujours pas, mais le plus important était là: Elodie, mon enfant, avait trouvé
le bonheur!
Récit
d'Elodie.
Maman
nous invita, Emma et moi, au restaurant pour le déjeuner. Ma mère et ma sœur me
posèrent des quantités de questions. Elles voulaient bien évidemment savoir comment
je vivais, à quel point j'étais "heureuse de pouvoir enfin vivre en
femme". Ma mère me répétait sans cesse qu'elle s'en voulait de ne pas
avoir vu que j'étais si malheureux dans ma vie de garçon. Je mentais dans mes
réponses la plupart du temps. Je ne voulais pas les inquiéter avec mes doutes,
mes angoisses ou mes regrets. Après tout, elles n'étaient pour rien dans ce qui
m'était arrivé.
Après le
déjeuner, nous sommes allées "entre filles" en ville pour faire du
shopping. Avec mes formes qui s'étaient encore arrondies, j'avais besoin de
nouveaux dessous. Maman insista pour me les offrir:
"Normalement,
j'aurais dû être à tes côtés pour ton premier essayage de soutien-gorge, comme
je l'avais été pour ta sœur…"
Dans une
bijouterie, Emma m'offrit de nouvelles boucles d'oreilles fantaisie et un
collier assorti.
Le soir,
ma sœur me proposa de m'emmener boire un verre. Elle me demanda de l'aider à
choisir sa tenue, et à se maquiller. C'était incroyable. Moi, le petit frère,
j'appris à ma sœur à coordonner ses vêtements, et à se faire un maquillage
lumineux pour le soir! J'avais appris tant de choses depuis toutes ces semaines
chez Solange. De mon côté, je passais une simple petite robe noire sans manche,
avec une veste courte, les bijoux qu'Emma m'avaient offerts, et une paire
d'escarpins classiques noirs. J'avais aussi enfilé une paire de bas noirs car
la soirée s'annonçait fraîche.
Nous
passâmes toute la soirée dans un bar très chic, à boire des cocktails, et à
parler, pendant des heures. Je n'avais jamais autant parlé avec Emma! En fin de
soirée, je vis avec angoisse un garçon entrer dans le bar. C'était Philippe, le
gardien de but de mon ancienne équipe de foot. En nous voyant, il s'approcha et
fit la bise à Emma, ils se connaissaient depuis des années. Puis regardant vers
moi, commença à se présenter, puis s'arrêta soudain. Il me regardait avec
insistance dans les yeux:
"Ce
n'est pas possible! Evan, c'est toi?"
Je lui
fis signe de parler moins fort.
"Oui,
pardon… Comment dois-je t'appeler?"
"Elodie."
"Je
suis enchanté de te rencontrer, Elodie."
J'étais
terrorisée. Comment allait-il réagir?
"Euh,
Ev… Elodie, je suis désolé pour ce qui t'es arrivé. La plupart des copains se
sont comportés comme des salauds avec toi!"
"Merci,
Philippe."
"Je
vais être franc avec toi, c'est vrai que je trouve ce que tu as fait assez…
Comment dire? Bizarre… Mais j'estime que nous sommes dans un pays libre, que
chacun doit pouvoir faire ce qu'il veut de sa vie… Alors, si tu préfères être
une femme… Libre à toi!"
"Euh,
merci…"
Il me tendit
la main:
"On
peut être amis?"
J'acceptais
avec plaisir de lui serrer la main. Enfin, je rencontrais un de mes anciens
amis qui ne me prenait pas pour une espèce de monstre pervers.
Après un
instant de silence gêné, Philippe me demanda si nous pouvions nous rencontrer
en tête à tête "un de ces jours". Je lui répondis que je n'allais
sans doute pas rester longtemps, que je devais reprendre mon travail, mais
comme Philippe insistait, j'acceptais de le voir pour prendre un café dans
l'après-midi du lendemain.
Le
lendemain, je passais toute la matinée à chercher quoi porter pour mon
rendez-vous avec Philippe. Je ne voulais pas avoir l'air trop "sexy".
Je demandais à Emma de me prêter un pantalon, mais je ne pus pas le fermer.
Avec les hormones, mes fesses avaient un peu trop grossi.
Je me
décidais finalement pour un kilt sage qui m'arrivait juste au-dessus des genoux,
un tee-shirt, et une petite veste. J'avais fait un maquillage le plus discret
possible, juste suffisant pour camoufler les traits qui pouvaient encore me
faire identifier comme un mâle. Comme il faisait frais, je complétais ma tenue
par une paire de bas "dim-up" de couleur chair, et enfin, j'enfilais
une paire de ballerines très sages elles aussi.
Philippe
vint me chercher en début d'après-midi. Il me tendit d'abord la main, puis, se
ravisant, il me fit la bise. Il m'emmena dans un salon de thé. Après quelques
silences gênés, nous nous sommes détendus. Philippe me parlait des dernières
performances de notre équipe, me racontait des histoires drôles. J'avais
l'impression de retrouver un peu de mon ancienne vie.
A un
moment, alors que venions de rire à l'une de ses histoires drôles, il
s'approcha de moi, passa son bras autour de mes épaules, et m'embrassa sur la
joue. Soudain, j'étais très gênée de cette situation. Je voulus lui dire
d'arrêter, mais il m'embrassa encore, et cette fois, sur la bouche.
Je me
levais immédiatement, mais ne voulant pas me faire remarquer, je lui dis que je
devais aller au petit coin. Peu après, j'étais seule dans les toilettes des
dames, à chercher une solution pour me sortir de cette situation, quand la
porte s'ouvrit. C'était Philippe qui m'avait suivi! Je voulus le repousser,
mais il était plus grand et bien plus fort que moi. Il m'embrassa, et cette
fois, sa langue parvint à forcer le passage entre mes dents. Il me prit par la
taille, me souleva, et me fit asseoir sur le plan de toilette, entre deux
lavabos. Il continuait à m'embrasser, et entre deux baisers, il me dit qu'il
rêvait depuis longtemps de "se taper un travelo".
J'essayais
de lutter, mais il troussa ma jupe, et arracha ma petite culotte. Il m'ordonna
de ne pas bouger… J'étais terrorisée en le regardant enfiler un préservatif. Il
souleva ensuite mes jambes, cracha sur mon anus, et me pénétra brutalement.
J'avais envie de hurler, mais il reposa sa bouche sur la mienne pendant qu'il
allait et venait en moi. Au bout d'un moment que je trouvais interminable, il
grogna avant de se retirer doucement. Il se rajusta rapidement, et m'aida à me
remettre debout. Sous le choc, je rajustais ma tenue, et ramassais ma culotte
déchirée.
Philippe
me prit par la main et m'entraina vers la sortie, non sans avoir laissé un gros
billet sur notre table au passage. Sur le chemin du retour, il me tenait par la
main en commentant fièrement le plaisir qu'il avait éprouvé. Je restais
silencieuse. Arrivés devant chez moi, il me demanda si on pouvait se revoir.
C'était incroyable, ce salaud était persuadé que j'avais pris du plaisir à me
faire violer ainsi par lui. Sous le choc, je me contentais de secouer la tête.
Il se pencha pour m'embrasser une nouvelle fois, et il me laissa là, seule
devant la maison.
Peu
après, Emma, qui nous avaient vus nous embrasser par la fenêtre, me fit un clin
d'œil en me demandant si cela s'était bien passé. Je ne pus que m'effondrer en
pleurant dans ses bras.
J'avais
pensé rester plus longtemps, mais dès le lendemain, je quittais ma mère et ma
sœur pour retourner chez Solange. Plus que le viol, j'en voulais à Philippe
parce qu'il avait brisé mon dernier espoir d'avoir encore une vie normale et de
retrouver mes anciens amis.
A peine
revenu chez Solange, je lui demandais si je pouvais continuer à travailler chez
elle, et habiter chez elle en attendant d'avoir les moyens de m'offrir un
appartement.
J'avais
les yeux pleins de larmes, elle vit tout de suite que quelque chose s'était mal
passé. Je lui racontais la brutalité de Philippe, sans lui dire qu'il m'avait
violée, mais je crois qu'elle le devinait. Elle me prit dans ses bras et me dit
que je pouvais rester aussi longtemps que je le souhaitais. Elle m'accorda deux
jours de repos avant de reprendre le travail, et autorisa Célia à rester avec
moi.
Plus
tard, je repris le travail et je me remis lentement de cette expérience
traumatisante. Je retrouvais rapidement la vie à laquelle je m'étais finalement
adaptée.
Le
travail, les moments d'intimité avec Célia… Et les passages dans la chambre de
Solange, tout avait repris "normalement".
Je ne sais pas si je serais heureuse un jour… Mais au moins, je ne suis pas malheureuse.
Récit
d'Emma.
Dès que je
vis la créature si féminine qui avait été mon frère pour la première fois, je
voulais connaître la personne qui avait rendu ce miracle possible. Sans rien
dire, ni à Elodie, ni à maman, je pris rendez-vous avec Doria. Pendant les
heures de train qui me menaient à cette rencontre dont l'idée me fascinait, je
me posais des centaines de questions.
Au
premier abord, Doria se révéla très sympathique, mais, sous des prétextes de
"secret professionnel", elle ne voulut d'abord pas me révéler comment
s'était passée la transformation de mon frère. Hantée par mes questions, je
perdais mon calme:
"Comment
avez-vous pu faire ça à mon frère? Le féminiser ainsi contre son gré?"
Doria me
répondait avec une tranquillité déconcertante:
"Je
suis une spécialiste de ce genre de cas. J'ai traité des dizaines de
transsexuels. Je peux vous affirmer que votre frère montrait clairement son
désir de devenir femme, même s'il ne le comprenait pas lui-même!"
"Mais
comment pouvez-vous affirmer cela?"
"Pour
commencer, il se travestissait… Et puis, il y avait sa fameuse page
"Facebook"!"
"Mais
non! Il a toujours nié être l'auteur de cette page!"
"Il
pouvait mentir… Ou avoir oublié!"
"Non,
c'est impossible!"
"Je
comprends que vous ayez confiance en sa parole, mais je peux vous affirmer
qu'il était bien l'auteur…"
Je
l'interrompis brutalement:
"Non!
Il n'a pas créé cette page "Facebook"! Ce n'est pas lui!"
"Alors
qui est-ce?"
A bout
de nerfs, je hurlais:
"C'est
moi!!!"
A ma
grande surprise, Doria ne sembla pas étonnée du tout. En souriant, elle me dit:
"Je
m'en doutais depuis votre coup de téléphone. Désolé si je vous ai quelque peu
menti, mais je devais vous pousser à bout pour obtenir la vérité!
"Vous…
Vous voulez dire que vous saviez qu'Evan n'avait pas créé cette page
"Facebook"?"
"Oui,
c'était évident!"
"Mais
alors, pourquoi? Pourquoi avoir poussé mon frère à se transformer ainsi?"
"Et
si vous me disiez d'abord pourquoi vous avez mis votre petit frère dans cette
situation?"
Soudain,
je me sentis coupable. Je craquais complètement et me mis à pleurer, entre mes
sanglots je parvins à raconter mon histoire:
"Je
voulais me venger, lui faire du mal. Depuis qu'il est né, mes parents ne se
sont plus occupés que de lui! Mon père voulait un fils. Il ne m'a jamais aimé!
C'est Evan qui avait les plus beaux cadeaux. Quand on se disputait, mes parents
lui donnaient toujours raison. Depuis toujours, je le déteste!"
Doria
m'écoutait calmement, je poursuivais:
"Il
y a quelques mois, j'avais rendez-vous avec Paul, mon petit copain, mais mes
parents m'ont interdit de sortir! Ils m'accusaient d'avoir abimé leur voiture,
une aile était froissée. Le lendemain, j'apprenais que Paul avait rencontré une
autre fille ce soir-là. Je l'aimais! Et je l'ai perdu à cause de cette maudite
voiture! J'ai appris plus tard que c'était Evan qui avait emprunté la voiture
alors qu'il n'avait même pas encore le permis de conduire! C'est lui qui avait
abimé la voiture de mes parents!... Pendant des semaines, j'ai cherché un moyen
de me venger, de faire en sorte de salir la réputation de mon frère…"
"Et
vous avez trouvé?"
"Oui,
par hasard. Un jour, Régis, un bon copain, me raconta sa soirée de mardi-gras.
Il m'expliqua que, pour rire, il avait dansé avec un garçon déguisé en fille,
et qu'il avait appris plus tard que ce garçon était mon petit frère. Il me
montra des photos prises ce soir-là. C'est en voyant les photos que j'eus
l'idée de ma vengeance. Si mon père, ce mec si fier de sa virilité, pouvait
croire que mon frère était travesti et homosexuel, il allait peut-être lui
faire moins confiance. Il me restait à trouver comment faire croire cela à mon
père. Je fis des recherches sur les travestis sur Internet et je découvris de
nombreuses pages dont je m'inspirais, ou dont je copiais des extraits pour
créer la fausse page "Facebook". Je retrouvais également les
vêtements et la perruque du déguisement de mon frère au grenier. Je demandais à
Régis de faire quelques photos avec moi pour "faire une bonne
blague". Je lui demandais de remettre son déguisement de mardi-gras, et je
mettais le déguisement de mon frère et sa perruque. Ainsi, en me faisant passer
pour mon frère, nous avons fait les photos qui allaient compléter le mensonge…
En m'inspirant des sites de travestis que j'avais trouvés, je pris des photos
de moi déguisée, en cachant mon visage… Tout cela dans la chambre de mon frère,
pour qu'on reconnaisse le décor sur les photos. Avec, en plus, l'ajout de quelques
photos trouvées sur Internet, l'ensemble semblait toujours montrer la même personne:
mon cher petit frère Evan!"
"C'est
machiavélique! Et comment avez-vous fait pour le sac, où se trouvaient les
articles de travestissement?"
"C'était
la partie la plus facile. J'ai caché dans un sac le déguisement et la perruque
de mon frère. J'y ajoutais un godemiché, trouvé en sex-shop, qui ressemblait à
celui qu'on voit sur des photos que j'avais téléchargées. Pour le reste, il se
trouve que toute la famille était un jour invitée chez les parents d'Emilie, la
petite amie de mon frère. Je profitais de l'occasion pour voler à Emilie
quelques affaires que j'ajoutais dans le sac. Il me restait à y ajouter
également le code d'accès à la page "Facebook", et à attendre que
quelqu'un découvre soit le sac, soit le site Internet…"
"Et
tout cela fut retrouvé."
"Oui,
mais pas tout de suite. Les jours, puis les semaines avaient passé. Entre temps
j'avais quitté la maison pour la fac, et je ne pensais plus vraiment à tout
cela… Je n'imaginais pas que cela allait prendre de telles proportions! C'est
au téléphone que ma mère m'a raconté la découverte, et le scandale que cela
avait causé. J'étais effrayée par la gravité de la situation. C'était allé
beaucoup trop loin. Je fis de nouvelles recherches pour trouver un spécialiste…
Quelqu'un qui se rendrait compte de la supercherie, sans avoir à me dénoncer.
"
"Et
vous m'avez trouvé!"
"Oui,
je pensais que vous étiez une professionnelle, que vous alliez immédiatement
voir que tout cela n'était qu'une mauvaise blague! Que mon frère n'avait rien
d'un travesti… Ou d'un homosexuel…"
"Oui,
je m'en suis effectivement aperçu!"
"Mais,
mais alors pourquoi? Pourquoi avoir entamé la féminisation de mon frère?"
"Parce
que c'est ce que je fais! Parfois pour de l'argent… Vous n'imaginez pas le
nombre de personnes qui sont prêtes à payer des fortunes pour un garçon soumis
et féminisé! Et parfois, je le fais juste pour le plaisir!"
"Mais
c'est… Horrible! Je devrais vous dénoncer à la police!"
"Oui,
vous pourriez le faire… Mais vous ne le ferez pas!"
Doria
avait un étrange sourire en disant cela.
"Pourquoi
croyez-vous que je ne le ferais pas?"
"Parce
que vous devriez vous aussi répondre de vos actes… Mais aussi, et surtout,
parce que vous avez pris du plaisir à découvrir la féminisation de votre frère.
Parce que vous adorez votre nouvelle petite sœur!"
Je ne
disais plus rien, Doria avait vu juste… Après un moment de silence pendant
lequel elle me regarda longuement dans les yeux, cherchant certainement à
deviner mes pensées secrètes, elle ajouta, toujours avec le même sourire:
"Il
y a une autre raison pour laquelle vous garderez le secret!"
"Ah,
laquelle?"
"Maintenant
que vous connaissez cette possibilité, vous désirez participer. Vous désirez,
vous aussi, soumettre quelques garçons à votre volonté et les féminiser… Vous
désirez ressentir ce pouvoir!"
En
écoutant Doria, je sentais monter une grande excitation en moi. Des images se
formaient dans ma tête. Je voyais quelques garçons que je connaissais et je les
imaginais transformés en filles, soumis à ma volonté… Ma culotte était trempée…
Bientôt,
Doria allait m'initier. Bientôt, je serais comme elle, une
"féminisatrice".
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