mardi 23 mai 2017

Petites soeurs (création originale)


Je ne vais pas tarder à faire mon entrée solennelle dans l'église. Maman est à mes cotés. Plus nerveuse que moi, elle ne cesse de réajuster ma coiffe. Elle veut que je sois parfaite pour mon mariage. Mais en ce moment, je suis nerveuse pour d'autres raisons...
Et d'abord, parce que Daniela, ma sœur, est en retard... Comme toujours. Pour la dixième fois en moins de deux minutes, je demande à maman de me donner l'heure. J'entends la marche nuptiale qui débute, je vais faire mon entrée, et toujours aucun signe de Daniela. Au moment où je m'avance vers la porte, elle arrive enfin avec Gilles, son compagnon. Elle porte une robe courte en satin de couleur bleu électrique dont le décolleté ne cache pratiquement rien de ses seins siliconés. Ses longues jambes sont gainées de bas en dentelle noire et perchées des escarpins rouges à talons vertigineux. Ses longs cheveux roux sont attachés en un invraisemblable chignon, et elle est maquillée comme une voiture volée. Décidément, malgré mes efforts pour lui apprendre un minimum de bon goût, elle gardera toujours un petit coté pute! Mais, après tout, si cela plait à Gilles!
Celui-ci me regarde avec un grand sourire et son regard semble dire:
"Désolé!"
Malgré ses cheveux gris, cet homme a un charme fou. Daniela et lui forment un bien étrange couple. Il a trente ans de plus qu'elle, il est toujours en costume impeccable. On dirait le chef d'une grande entreprise (ce qu'il est) en train de s'encanailler avec une prostituée des plus vulgaires.
Avant de reprendre ma marche vers le cœur de l'église et mon futur mari, j'échange un dernier sourire avec Daniela tandis que Gilles l'entraîne pour rejoindre les autres invités... Elle a énormément changé en deux ans... Il y a deux ans, elle était encore mon frère Daniel!
En avançant au son de la marche nuptiale, tous les événements me reviennent en mémoire.
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Il y a trois ans, ma famille était en grandes difficultés. Mon père était parti depuis longtemps avec une autre femme. Ma mère s'épuisait dans son travail de femme de ménage pour que nous ne manquions de rien. Nous étions trois enfants. J'étais l'aînée, j'allais débuter mes études après avoir réussi mon baccalauréat, non sans difficultés. Il faut dire que je passais plus de temps à essayer d'aider ma mère qu'à me concentrer sur mes leçons. Mes deux petits frères nous causaient bien des soucis.
Il y avait Daniel, qui avait seize ans à l'époque, et qui passait plus de temps à fumer et à boire avec sa bande de copains louches qu'à aller au lycée, et Kévin, onze ans, qui idolâtrait son frère et qui entrait de plain-pied dans la pré adolescence et "l'âge bête".
A cette époque, je réussis à obtenir une bourse d'études, et maman me poussa à chercher un appartement. Elle voulait que je consacre tous mes efforts à mes études de droit et ne voulait plus que je me sacrifie pour ma famille... Ce que j'acceptais de bonne grâce, non sans une sensation de malaise à l'idée de la laisser se démener seule avec mes deux frères.

A la fac, je regardais le panneau d'affichage réservé aux petits annonces quand je fis la rencontre qui allait changer la vie de toute ma famille. Je pestais tout haut sur les prix exorbitants des logements pour étudiants quand j'entendis une voix derrière moi:
"Salut, pardon, je t'ai entendue... Tu cherches un logement?"
Je me retournais pour me retrouver face à une jolie brune souriante.
"Euh, oui, mais ils sont tous si chers... J'ai peur de devoir rester loger chez ma mère... Et avec mes frères..."
Elle eut un petit rire étrange dont je compris la signification que bien plus tard:
"Ah oui, les mecs! Tous insupportables, n'est ce pas?"
"Oui, enfin, non, ils ne sont pas insupportables... Ils sont justes... Gamins!"
"Bien sûr, je comprends... Bon, je te trouve sympa, alors j'ai une proposition à te faire: je cherche une coloc'... Est-ce que tu serais intéressée?"
"Euh, oui, bien sûr! Euh... Je m'appelle Nathalie."
"Moi, c'est Déborah... Voilà, j'ai la chance d'avoir un grand appartement avec plusieurs chambres... Il était prévu que je l'occupe avec mes sœurs, mais elles ont d'autres projets... Alors si tu es intéressée, je t'emmène le visiter, et on en parle. OK?"
C'est ainsi que j'emménageais dans un immense quatre pièces avec Déborah, qui allait devenir ma meilleure copine... J'avais une chambre somptueuse pour un prix symbolique. En fait, l'appartement avait été acheté par sa mère, et Déborah voulait simplement ne pas y vivre seule.

Au début, j'eus de nombreuses hésitations à accepter la générosité de Déborah, d'autant plus qu'un petit détail me troublait chez elle. Dans sa chambre, elle avait affiché de nombreuses photos d'une jeune fille aux cheveux courts. Lorsqu'elle me fit visiter, je lui demandai:
"C'est l'une de tes sœurs?"
"Non, c'est Michelle, mon ex!"
"Oh!"
Je fus soudain très gênée. J'étais tombée sur une lesbienne. Est-ce qu'elle voulait que j'emménage chez elle pour...?
Dans un petit rire, elle me fit comprendre qu'elle avait deviné mes pensées:
"Non, non, tu n'as rien à craindre! Je suis sincère, je veux simplement ne pas rester seule dans ce grand appartement... Je suppose que tu aimes les garçons?"
En rougissant, j'avouais que oui, j'aimais les garçons... Mais que j'attendais encore "mon prince charmant"... Bref, elle compris à demi-mot que j'étais encore vierge.
Elle me regarda avec un sourire qui me mit en confiance:
"Ne t'inquiètes pas, tu es jolie, tu le trouveras sans doute bientôt, ton 'prince charmant', mais ne te fais pas trop d'illusions... Il n'aura rien de princier... Et ne sera peut être pas si charmant que cela! Mais il te plaira, et c'est ce qui compte!"
A mon tour je souriais. Bien entendu, je n'étais pas une ingénue, je savais bien qu'elle avait raison. J'en eu bientôt la confirmation. Lors d'une soirée étudiante, je rencontrais mon premier petit copain.
Très vite, je m'installais dans une nouvelle routine ma foi très confortable. Entre mes études, les fêtes entre étudiants, mon petit copain... Pas toujours le même... J'en oubliais presque les soucis de ma famille.

Cependant, mon frère Daniel passait régulièrement me voir. J'étais devenue quelque peu sa confidente. Il me racontait ses conflits avec notre mère, certaines bêtises qu'il faisait... Je sais qu'il m'en cachait également beaucoup. J'essayais parfois de lui donner des conseils, je lui demandais de se calmer, mais il refusait de m'écouter. Parfois même, il réagissait avec violence, comme le jour où il lança contre le mur la tasse de café que je venais de lui servir.
A chaque fois qu'il repartait, j'étais effondrée, parfois je pleurais, tant je me sentais impuissante à le raisonner. Déborah n'était jamais intervenue, mais le jour où Daniel brisa la tasse en tachant le papier peint et la moquette, elle le jeta dehors avec une autorité et une force que je ne soupçonnais pas chez elle. Puis, elle se calma immédiatement et vint me prendre dans ses bras:
"Tu ne peux pas continuer comme cela. Il faut arrêter de voir ce mec!"
"Je ne peux pas... C'est mon frère!"
"Oui, mais un frère qui est en train de te démolir... Et peut être de démolir toute ta famille!"
"Il n'y peut rien, c'est de la faute de mon père... Il nous a abandonnés!"
"Mouais, je te trouve bien compréhensive avec ce petit connard... Mais je comprends, c'est ton frère... La famille, c'est sacré, n'est ce pas?"
Je pleurais dans les bras de Déborah pendant un long moment avant de parvenir à me calmer. Entre deux sanglots, je bredouillais:
"Tu as raison, c'est un petit connard... Mais, au fond, tous les mecs sont pareils!"
"N'exagérons rien! J'en connais un ou deux qui sont biens... Ton petit copain, il est pas mal, non?"
Je secouais timidement la tête en signe d'approbation, essuyant mes larmes. Déborah poursuivit avec un petit rire:
"Et de toutes façons, on ne peut malheureusement pas s'en passer, des mecs!"
A ce moment là, je ne pus retenir un petit rire:
"Tu t'en passes bien, des mecs, toi!"
"Oh, c'est juste momentané, il me faut encore un peu de temps pour me remettre de la séparation d'avec mon ex..."
"Oui, bien sûr, mais... C'était une fille... Tu m'as montré les photos!"
Déborah sembla hésiter un instant, elle voulait me dire quelque chose, mais se ravisa, se contentant de me reprendre dans ses bras.

Quelques jours plus tard, le matin, en sortant pour aller à la fac, je trébuchais sur mon frère qui était endormi sur le paillasson de l'appartement. Il sursauta immédiatement et se réveilla:
"Daniel! Mais qu'est ce que tu fais là?"
"Ben... Je dormais... Je ne pouvais pas rentrer à la maison hier soir... Alors je suis venu ici... Il était tard, je ne voulais pas déranger!"
"Quoi? Et pourquoi tu n'es pas rentré à la maison? Maman doit être morte d'inquiétude!"
"Bof, je ne crois pas... On s'est engueulé!"
"Et pourquoi?"
"Je me suis fait virer du lycée..."
Le prenant fermement sous le bras, je le fis se relever et l'entraînais vers l'intérieur. Je lui préparais un café tout en prenant mon téléphone pour appeler ma mère. Déborah, qui avait tout entendu, intervint:
"Je ne veux pas qu'il reste ici!"
"Allons Déborah, c'est provisoire... Le temps de trouver une solution..."
Déborah se mit à hurler:
"Le temps de trouver quelle solution? Tu l'as entendu toi même, il s'est fait virer du lycée! Et ce n'est pas sa première connerie! Ce mec est irrécupérable!"
Mon frère gardait la tête basse en entendant Déborah crier. Je fis signe à Déborah de se calmer pendant que j'étais au téléphone avec maman.
Peu après, ma mère était là avec mon plus jeune frère. Elle semblait au bord de la crise de nerfs:
"Daniel, qu'est ce que tu vas devenir? On ne peut pas continuer comme ça!"
Mon frère restait la tête basse, sans rien dire. Maman continua:
"Tu ne veux plus aller au lycée? D'accord, c'est ton droit! Mais alors il faut que tu trouves du travail!"
"Oui, M'man..."
"Et qu'est ce que tu vas faire? Tu n'as aucun diplôme, aucune formation!"
Mon frère se contentait de secouer la tête. Il semblait perdu.
Déborah intervint:
"Je connais peut être quelqu'un... C'est une amie de ma mère. Son avocate, en fait... Elle embauche souvent des jeunes, elle les forme... Je l'appelle, elle acceptera peut être de vous aider!"

Plus tard, Cécile H. arriva, accompagnée d'une jeune fille. Cécile H. était une femme qui semblait avoir trente cinq ans, pourtant, j'appris plus tard qu'elle en avait plus de cinquante! Elle portait un tailleur strict de très grande marque, sa coiffure et son maquillage étaient impeccables, et ses bijoux étaient manifestement de grande valeur. Elle se déplaçait avec une aisance incroyable sur des escarpins à talons aiguille d'au moins dix centimètres. Il se dégageait d'elle une autorité naturelle et un charisme impressionnants.
La jeune fille qui l'accompagnait partout semblait avoir seize ou dix-sept ans. Elle portait une robe courte noire, ornée de volants, de rubans, serrée par un corset lacé. Son look "émo" très sophistiqué était complété par des cheveux noirs de geai qui tombaient sur ses épaules, et des traits noirs faisaient ressortir le bleu très clair de ses yeux. Elle portait des bottines à talons aiguilles, ainsi qu'un grand sac en cuir noir qui contenait tout ce dont Cécile pouvait avoir besoin à chaque instant, comme son téléphone ou un ordinateur portable.
J'appris plus tard que cette jeune fille, que Cécile appelait Lily, lui servait de secrétaire particulière, mais aussi de femme de chambre... Et parfois également d'amante!

Cécile ne perdit pas de temps en longues formules de politesse. Après avoir embrassé Déborah et nous avoir brièvement salués, elle désigna Kévin d'un geste de la tête:
"C'est lui?"
Déborah répondit en poussant Daniel dans le dos:
"Non Cécile, c'est lui!"
Cécile jeta un long regard de bas en haut sur Daniel en prenant un air dégoûté:
"Qu'est ce que je dois faire de lui? Il est bien trop vieux... et il est d'un vulgaire!"
"Cécile, il y a bien une solution? Vous êtes sûre de ne pas avoir de place pour lui? Je vous ai expliqué au téléphone... C'est vraiment très important!"
Cécile sembla réfléchir, elle me regarda moi aussi des pieds à la tête:
"Vous êtes sa sœur?"
"Oui madame!"
"Comment est-ce possible qu'un garçon aussi quelconque ait une aussi jolie sœur?"
Elle se retourna vers Daniel, lui saisit le menton pour lui faire lever la tête. Elle le regarda longuement dans les yeux en réfléchissant:
"Mmmmh, est-ce que tu sais travailler? Qu'est-ce que tu sais faire?"
"Euh... J'sais pas moi... J'me débrouille avec un ordinateur..."
"C'est tout? Bon, c'est bien parce que j'ai une dette envers Déborah! Et puis, tu plairas peut être à Gilles! Bien! Je vais peut être pouvoir te prendre à l'essai pendant trois mois!"
"Euh... Merci madame!"
"Mais attention! Tu n'as aucun droit à l'erreur! Je suis très exigeante!..."
"Oui madame!"
"Au fait, tu habites ici?"
Ma mère intervint:
"En fait... Il habite encore chez moi... Quartier de l'ancienne gare..."
Cécile secoua la tête:
"Oh, c'est si loin! Il ne sera jamais à l'heure... Et si j'ai besoin de lui pour une urgence... Ca ne va pas du tout!"
A ma grande surprise, Déborah intervint:
"Daniel peut loger ici, si il veut!"
"Parfait! Nous sommes d'accord, tu seras demain matin à mon bureau, à huit heures!... et ne soit pas en retard!"
"Bien madame!..."
Puis, se tournant vers Déborah et moi, Cécile ajouta:
"Je compte sur vous! Surveillez-moi ce jeune homme, et nous parviendrons peut être à en faire quelque chose ensemble!"
Déborah approuva en faisant un clin d'œil à Cécile. J'avais observé la scène en silence. Mon frère avait gardé les yeux baissés. Je ne l'avais jamais vu si docile. Il semblait très impressionné par cette femme.
Avant de sortir, Cécile se tourna une dernière fois vers Kévin:
"Toi, mon mignon, j'espère qu'on se reverra!"

Le lendemain soir, quand Daniel rentra, je lui demandai comment s'était passé sa première journée de travail au cabinet d'avocats de Cécile H.:
"J'en sais rien, c'était bizarre!"
"Bizarre? comment cela?"
"Ben, madame Cécile a voulu que je vois un docteur..."
"Ca n'a rien de bizarre! C'est même plutôt bien, de faire une visite médicale pour un nouvel emploi!"
"Ouais... Mais cette femme, ce docteur m'a examiné... Je ne savais pas qu'il fallait faire tous ces tests pour faire un travail de bureau... Elle m'a dit des tas de truc bizarres sur l'hygiène..."
"C'est important, l'hygiène! Qu'est ce qui est si bizarre?"
"Ben, différents trucs... Sous prétexte que je suis le seul mec, je dois pisser assis!"
"Ah ça, je trouve que c'est une bonne idée! Tu n'imagines pas comme c'est désagréable pour nous, les filles, quand le siège des toilettes est souillé... D'ailleurs, je crois que tu devrais faire pareil ici!"
Déborah, qui venait de rentrer à son tour, approuva avec force.
Mon frère me jeta un regard incrédule, mais j'insistais:
"Oui, je crois que c'est vraiment une bonne chose! Tant que tu habiteras ici, tu feras pipi assis!"
Après un instant, je repris mes questions:
"Tu vois? Nous sommes toutes d'accord, c'est important, l'hygiène!"
"Ouais, je veux bien comprendre pour les toilettes... Même si je trouve ça débile... Mais elle m'a aussi dit que je devais m'épiler le corps! C'est dingue, non?"
Déborah intervint:
"Excellente idée! j'ai justement une bombe de crème dépilatoire... Tiens, tu devrais l'utiliser tout de suite!"
Daniel fut si surpris de se retrouver avec cette bombe dans la main qu'il ne songea même pas à contester. Avant qu'il ne put se ressaisir, amusée, je le poussais vers la salle de bains et commençai à le déshabiller.
Il essaya de résister quand je baissais son pantalon, mais je lui dis que j'étais sa sœur, que je l'avais déjà souvent vu nu... Et c'est ainsi que quelques instants plus tard, son corps était recouvert de crème dépilatoire.
Cette scène était assez surréaliste: j'étais assise sur le siège des toilettes, en train de parler normalement de sa journée avec mon frère qui lui était nu, debout dans la cabine de douche, à attendre que la crème agisse.
"Et le boulot? Qu'est ce que tu fais comme travail chez madame H.?"
"Ben, pour l'instant, ce n'est pas passionnant... Je dois scanner d'anciennes archives, les classer et les sauvegarder sur plusieurs disques... Et puis ensuite, on détruira les dossiers papier..."
"Ce n'est peut être pas passionnant, mais c'est utile! Tu ne devrais pas te plaindre, tu as la chance d'avoir un job!"
"Ca va! J'ai compris! Je sais que c'est important d'avoir un boulot! C'est juste que... Il y a tellement de dossiers... Et des très vieux dossiers parfois, avec les feuilles jaunies et plein de poussière!"
"Ah... C'est peut être à cause de toute cette poussière que c'est mieux pour toi d'être épilé!"
Je ne croyais pas moi-même à ce que je disais, mais je ne trouvais pas d'autre raison pour demander à mon frère de s'épiler... Heureusement, il n'eut pas le temps de se poser beaucoup plus de questions. Son soucis plus immédiat lui venait de la sensation de chaleur à la limite de la brûlure provoquée par l'action de la crème.
Je l'aidais donc à se rincer. Il sembla sous le choc en voyant tous ses poils disparaître sous le jet d'eau de la douche. Il ne disait plus rien, et pendant que j'allais chercher un peignoir, je le vis se regarder dans le miroir et cacher de ses mains un début d'érection.
Au moins, cette situation ne semblait pas trop lui déplaire.

Plus tard, au début du repas du soir, je vis Daniel prendre un verre d'eau et avaler deux pilules. Inquiète, je lui demandais ce que c'était. Il me répondit que c'étaient des vitamines que le docteur lui avait demandé de prendre. Craignant qu'il ne me mente, et que c'était une quelconque drogue, j'en parlais à Déborah, qui me rassura tout de suite:
"Ah oui, je suis au courant, je connais bien ce genre de 'vitamines'. Tu verras, bientôt, quand les effets commenceront à se faire sentir, ton frère sera une autre personne!"
Incrédule, je n'intervins cependant plus quand je voyais Daniel avaler consciencieusement ses deux pilules à chaque repas.

Les jours suivants furent calmes. Je dois admettre que Daniel faisait des efforts. Il faut dire qu'il n'était quasiment jamais seul. Il était presque toujours avec Cécile à son travail, et Déborah ou moi-même à l'appartement.
Un soir, j'étais rentrée de la fac plus tôt, je décidais d'aller chercher Daniel à son travail. J'entrais pour la première fois dans ce cabinet d'avocats. Cécile le dirigeait avec son associée, Brigitte M.. La jeune Lily, toujours dans une tenue pleine de frous-frous et de dentelles, et impeccablement maquillée, s'occupait de répondre au téléphone et d'accueillir les clients. Deux autres jeunes femmes s'occupaient du secrétariat. Daniel était le seul garçon dans ces bureaux. Un instant, je me mis à penser:
"Le pauvre! Le seul mec au milieu de toutes ces nanas! Il ne doit pas être très à l'aise!"
Puis je me ressaisissais immédiatement:
"Après tout, il l'a cherché! Il doit se tenir à carreau et puis c'est tout!"
Je patientais en discutant avec Lily. Nous échangions des banalités, mais je ne pus m'empêcher d'avoir une légère impression de malaise. Lily était très respectueuse avec Cécile... Je dirais presque... Soumise.
La fin de la journée arriva vite. Daniel vint me rejoindre. Cécile vint me saluer, et s'approcha de mon frère pour lui donner quelques consignes pour le lendemain. Je fus effarée de voir la main de Cécile lui caresser les fesses pendant qu'elle lui parlait.
Peu après, tandis que nous marchions dans la rue pour rentrer, j'osais demander:
"Daniel, euh... Ca ne te gêne pas quand ta patronne te met la 'main aux fesses'?"
Mon frère rougit et baissa les yeux:
"Ouais, je sais, c'est bizarre... Mais elle fait ça quand elle est contente de moi..."
"Oh, et ce n'est pas désagréable?"
Il rougit encore plus:
"Ben non, pas vraiment... Je crois qu'elle m'aime... Bien."
Incroyable! Cette femme avait réussi à véritablement dompter mon frère. Je commençais à croire qu'il pourrait effectivement changer... Je ne savais pas encore à quel point il changerait!

Un soir, mon frère m'appela pour me dire qu'il devait rester avec Cécile. J'avoue que je ne dormais pas beaucoup cette nuit là. Je me posais beaucoup trop de questions. Pourquoi Cécile avait-elle demandé à mon frère de rester avec elle? Ce n'était pas pour le travail... Il s'occupait d'archives, donc rien d'urgent. Elle n'allait tout de même pas coucher avec lui? Cette idée me semblait absurde... Et pourtant, je me demandais...
Le lendemain soir, n'y tenant plus, j'allais le chercher à la sortie de son travail. Quand je le vis, je n'en croyais pas mes yeux. Daniel, mon frère, avait de longs cheveux blonds qui tombaient sur ses épaules, et ses sourcils étaient épilés, légèrement, mais ils avaient distinctement une forme plus fine, plus... Féminine.
Daniel rougit ne me voyant et n'osa rien dire. Cécile vint me saluer en me demandant avec beaucoup de naturel:
"Comment le trouvez-vous? Je lui ai offert des ajouts pour qu'il ait les cheveux un peu plus longs... Et ce blond lui va bien, n'est-ce pas?"
Partagée entre la surprise et le fou-rire, je ne pus répondre que:
"Oh oui, il est très mignon!"
Cécile continua:
"Il ne voulait pas, mais je lui ai promis une récompense s'il acceptait... N'est-ce pas Daniel?"
Mon frère n'osant rien ajouter, je le pris par la main, saluai brièvement tout le monde, et sortit avec lui. Sur le chemin du retour, je lui posais la question qui me brûlait les lèvres:
"C'était quoi la 'récompense' dont Cécile a parlé? Vous n'avez tout de même pas..."
"Hein?... Non, bien sûr que non... Je... Je ne peux pas en parler..."
"Et pourquoi pas? Je suis ta sœur!"
Après un silence qui me sembla interminable, Daniel me dit en chuchotant de manière quasi inintelligible:
"C'est Lily... Cécile a demandé à Lily de me... De me sucer..."
"Quoi? Tu n'as pas honte?"
"Ben si, un peu... mais c'était... Tu comprends? C'était si bon!"
Pour la première fois depuis notre enfance, je vis une larme couler sur la joue de Daniel. J'étais choquée, j'aurais voulu le gifler... Mais je le pris dans mes bras. Je ne pus que murmurer:
"Et Lily dans tout ça? Qu'est ce qu'elle a dit?"
"Elle n'a rien dit, elle a simplement fait ce que madame Cécile lui demandait... Je crois qu'elle a bien aimé faire ça..."
"Ah? Comment peux-tu croire une chose pareille?"
"Elle a vraiment fait ça bien!... Je... J'ai... Je n'avais jamais autant pris mon pied!"
Je restais sous le choc.
Plus tard, j'en parlais avec Déborah, qui m'expliqua:
"Ton frère n'est plus un petit garçon, il a bien droit à un peu de plaisir, non?"
"Euh, oui, bien sûr... Mais Lily?"
"Ne t'inquiètes pas pour elle! Elle adore Cécile et fera tout pour elle... Et Cécile l'aime beaucoup aussi... Je peux te le jurer!"
"Oui... Mais c'est quand même dégueulasse..."
"Allons, ne fais pas ta mijaurée! Tu ne fais rien de 'dégueulasse' avec ton petit copain, peut être?"
Je m'inclinais. Evidemment, je ne devais pas m'opposer à une situation dans laquelle tout le monde était satisfait... Et je devais admettre que j'aimais bien voir mon frère changer pour devenir plus gentil... Plus docile...

Quelques courtes semaines plus tard, un matin, Déborah et moi finissions notre petit déjeuner. Je regardais machinalement ma montre, et soudain, je me rendis compte que Daniel n'était pas encore sorti de sa chambre et qu'il allait être en retard à son travail. J'allais frapper à sa porte et ouvris sans attendre. Il était assis sur son lit en caleçon, la tête dans les mains, en train de sangloter. Ses deux pantalons propres étaient par terre, comme s'il les avait jetés. Inquiète, je m'assis à coté de lui:
"Qu'est-ce qui t'arrive? Il faut te dépêcher! Tu vas être en retard au boulot!"
"Je sais que je vais être en retard! Je ne peux pas y aller... Je n'ai rien à me mettre!"
"Quoi? Mais tes pantalons?"
"Je n'arrive plus à les fermer... Ca fait plusieurs jours que c'était difficile... Je crois que j'ai grossi..."
Pensant qu'il exagérait et qu'il cherchait une quelconque excuse pour ne pas aller au travail, je lui fis enfiler l'un des pantalons et je dus constater qu'effectivement, il avait grossi... Ou plutôt, ses fesses avaient grossi. Même à deux, nous avions des difficultés à remonter son pantalon jusqu'en haut. Je le fis s'allonger et rentrer le ventre pour l'aider à fermer le dernier bouton. Au bout de quelques instants, j'y parvint enfin, mais quand Daniel se releva, son bouton sauta et sa fermeture éclair cassa d'un seul coup. Je ne pu retenir un fou-rire bruyant, ce qui attira Déborah.
Heureusement qu'elle était là. Elle prit très vite l'initiative, expliquant que Cécile ne tolèrerait aucun retard, et qu'il fallait se dépêcher. Elle alla vite dans sa chambre, puis revint avec l'un de ses pantalons. Daniel objecta faiblement:
"Mais, c'est un pantalon de fille !"
"Oui, mais personne ne verra la différence... A part peut être les broderies sur les poches arrières... Mais de toutes façons, tu es pressé, tu n'as pas d'autre choix! Essayes-le, je crois qu'il pourrait t'aller!"
La tête basse et en essuyant ses larmes, Daniel enfila ce pantalon, qui effectivement, lui allait.
Le pantalon était un peu long, mais Déborah replia les ourlets, expliquant qu'il devait normalement être porté avec des talons hauts.
Peu après, Daniel partit pour rejoindre le cabinet d'avocats.
Dès qu'il fut sorti, je demandais à Déborah:
"C'est étrange, les changements chez Daniel, ces derniers temps, tu ne trouves pas?"
"Ah, des changements? Tu penses à quoi?"
"Bien, son look, sa coiffure... Sa manière de se comporter, il pleure de plus en plus souvent... En plus, il a grossi... Mais pas du ventre, des fesses! Comme une fille!"
"Oui, peut être... Et ça te dérange tant que cela, ces changements?"
"Euh non... Je le trouve plus gentil... Mais c'est tout de même curieux!"
Déborah me regarda longuement dans les yeux, comme si elle avait envie de me dire quelque chose d'important... Puis elle secoua la tête et alla prendre ses affaires pour sortir:
"Dépêchons-nous! Nous allons être en retard nous aussi!"

Durant la journée, je cessais de me poser des questions pour me concentrer sur mes cours. Mais les changements étranges chez mon frère allaient se poursuivre le soir même.
Quand il rentra, je l'entendis à peine. Il marchait sur la pointe des pieds pour rejoindre sa chambre le plus discrètement possible et aller se changer. Intriguée, j'allais le surprendre au moment où il allait refermer sa porte. Je fus très surprise par ce que je vis. Il portait toujours le pantalon de Déborah, mais avec un chemisier féminin à la place du pull qu'il portait le matin. C'était un chemisier blanc, qui pouvait aisément passer pour une chemise d'homme. Je vis aussi qu'il portait des bottines à talons, et que les ourlets du pantalon étaient dépliés.
Il avait la tête basse, je voyais bien qu'il avait honte de sa tenue. Je le fis néanmoins tourner sur lui même pour le regarder sous toutes les coutures, et je remarquais soudain que sous le pantalon, il ne portait plus son caleçon, mais une petite culotte de fille!
Avec une toute petite voix, Daniel me supplia:
"Ne te moque pas de moi, s'il-te plais!"
"Je ne veux pas me moquer de toi... Ca te va très bien cette tenue!"
Je ne pouvais pas croire que je disais cela... Mais c'était vrai. Il était plus féminin, mais pas ridicule. Cependant, je ne pus me retenir de lui demander pourquoi il portait cela.
"C'est madame Cécile... Quand elle a vu que je portais un pantalon de fille... Elle a voulu... Compléter ma tenue, comme elle disait... Alors, elle m'a emmené pour faire les boutiques... Je ne voulais pas... Je lui ai dit que c'était provisoire, que j'allais m'acheter de nouveaux pantalons à ma taille, mais elle a insisté... Et elle a tout payé!... Les chaussures, la chemise..."
"On dit un chemisier! C'est un chemisier de fille, n'est-ce pas?"
"Oui, il se boutonne à l'envers..."
"Et tu étais d'accord?"
"Ben... je n'ai pas vraiment eu le choix, je crois..."
"Oh! Et pour la petite culotte que tu porte sous ton pantalon?"
"Ah? Ca se voit?"
"Oui! Ca se voit!"
"Ben, elle m'a emmené dans une boutique de lingerie..."
"Et tu as accepté?"
"Non, là, je ne voulais pas, je lui disais que ça allait trop loin... Mais..."
"Mais?..."
"Lily!"
"Ouais... Surtout n'en dis pas plus... J'ai compris... Cécile aurait au moins pu t'acheter un nouveau pantalon... Il faudra que tu rendes celui-ci à Déborah!"
"Euh, oui, tu crois que je peux demander à Déborah de le garder une journée de plus?... En fait, madame Cécile m'a acheté deux nouveaux costumes, mais ils ne seront prêts que demain... Tu comprends? Les retouches..."
"Deux costumes? De quel genre?"
"Ben, deux ensembles pantalon et veste... Un bleu marine et un gris clair..."
Après avoir vu les autres achats de la journée, j'eu soudain quelques doutes:
"Ce sont des costumes ou... Des tailleurs?"
"Oui, des tailleurs! C'est le mot qu'elle a utilisé!"
Je ne savais pas comment réagir. La patronne de mon frère le poussait à se féminiser. J'aurais dû être choquée, mais en le voyant changer, devenir plus gentil... Je décidais de laisser faire.

Quelques jours plus tard, j'eu l'occasion de parler seule avec Déborah. Je lui parlais de mes inquiétudes concernant les changements chez Daniel.
"Tu comprends, Déborah, c'est bizarre, tous ces changements. Cette emprise que Cécile a sur mon frère..."
"Oui, je comprends ton inquiétude... Mais tout va bien, non? Il est plus gentil..."
"Oui, et c'est formidable! Mais parfois, je me demande si Daniel ne prend pas de la drogue... Tu sais, les pilules, soit-disant de 'vitamines' qu'il prend à chaque repas..."
"Non, non, ce n'est pas de la drogue, rassures-toi... Et puis il voit régulièrement le docteur, n'est-ce pas?"
"Ecoutes, Déborah! Je suis sûre que tu sais quelque chose que tu me caches... Je veux savoir!"
"Tu es sûre?... Bon, mais souviens toi bien que ton frère a plutôt bien évolué depuis quelques semaines!"
"Oui, je suis d'accord... Alors, c'est quoi, cette drogue qu'il prend?"
"Je te l'ai dit. Ce n'est pas une drogue... C'est naturel... Tu en as dans ton corps, j'en ai dans mon corps... C'est ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes... Ce sont des hormones féminines, associées à un produit destiné à bloquer l'influence des hormones masculines... Ton frère est en train de se féminiser!"
"Quoi? Mais c'est impossible!"
"Bien sûr que non, tu as déjà entendu parler de transsexuels, non?"
"Oui... Mais ces gens-là sont volontaires... "
"C'est vrai, mais tu verras qu'après une phase de transition, où il ne comprendra pas toujours ce qui lui arrive, Daniel finira par accepter cette situation. Je crois même qu'il va finir par aimer être une fille!"
"Qu'est-ce que tu en sais? Tu as déjà féminisé un garçon, peut être?"
"Oui! Michelle, mon ex... C'était un garçon que j'ai féminisé à peu près de le même manière!"
"C'est dingue!... Alors je suppose qu'il t'a quittée quand il a compris ce qui lui arrivait, ce que tu lui avait fait?"
"Non, ELLE m'a quittée pour se faire opérer et pour devenir une vraie fille... En fait, sa transformation a été une telle réussite qu'elle vit aujourd'hui comme une vraie femme, avec un homme!"
"C'est complètement dingue! Il faut absolument arrêter! Je dois en parler à Daniel!"
"Je comprends... Mais je te conseille d'y réfléchir... "

Note de l'auteur: Vous pouvez en apprendre plus sur Déborah et Michelle en relisant mon histoire "les féminisatrices", et notamment le 3e épisode: Michelle.

Plus tard, à la fin de la journée, j'étais bien décidée à révéler à Daniel ce que Cécile était en train de lui faire. Je ne savais pas comment lui dire, mais j'étais persuadée que je le devais.
J'attendais son retour avec une boule au ventre. Je crois que je n'avais jamais été si angoissée de toute ma vie. Quand il entra, avec un immense sourire aux lèvres, je fus incapable de parler. Il semblait euphorique, il me fit la bise, puis m'annonça:
"C'est génial! Madame Cécile m'a annoncé que ma période d'essai était terminée et qu'elle m'embauchait définitivement! J'ai un vrai boulot! Tu imagines? Un vrai boulot!... Et plus dans les archives, mais dans le secrétariat!"
Il était si enthousiaste que je perdis le peu de courage que j'avais pour lui révéler la vérité. Il était si joyeux qu'il dansait sur place. Il continua:
"Tu as vu? elle m'a même offert un cadeau pour fêter ça!"
D'un geste efféminé, il rabattit ses longs cheveux vers l'arrière pour me montrer ses oreilles percées de deux petits anneaux d'or.
Peu après, Déborah rentra à son tour, et entendant la nouvelle, nous proposa d'aller fêter cela.
Nous sommes allés dans un bar, et Déborah commanda une bouteille de champagne. Pendant la soirée, je pris plusieurs fois le temps d'observer attentivement mon frère. Il portait son tailleur gris clair, un chemisier saumon, et des bottines à talons. Ses longs cheveux blonds tombaient sur ses épaules. Je voyais d'autres clients du bar le regarder avec attention... C'était clair qu'ils se demandaient s'il était une fille ou un garçon. Mais il n'y eut aucune remarque désagréable... Au contraire, la joie de Daniel était communicative et l'ambiance dans le bar en fut soudain très joyeuse.
A un moment où mon frère était allé aux toilettes, Déborah tendit sa coupe de champagne vers moi avec un petit sourire interrogatif. J'acceptais de trinquer avec elle... Et ainsi, symboliquement, je devenais sa complice.

Durant les semaines suivantes, je pus observer la lente évolution de mon frère vers une créature de plus en plus féminine. Il y eut d'abord l'apparition d'une crème de soin supplémentaire dans la salle de bains. Puis je vis que les ongles de Daniel étaient de plus en plus longs et soignés. Quelques reflets trahissaient la présence d'un vernis transparent.
Un vendredi soir, Cécile m'appela pour me prévenir que Daniel allait passer le week-end chez elle. Quelques jours plus tard, j'appris que ce week-end avait été le point de départ d'un nouveau changement radical dans la vie de mon frère.
Un soir, Déborah révisait ses cours et Daniel était dans la salle de bains quand quelqu'un sonna à la porte. J'ouvris et un charmant monsieur aux cheveux gris fit son entrée. Déborah vint le saluer:
"Oh, Gilles! Bonsoir!... Nathalie, je te présente Gilles, le mari de Cécile!"
"Oh, enchantée... J'ignorais que Cécile était mariée!"
Avec beaucoup de classe, Gilles me fit un baise-main qui me fit rougir. Nous échangeâmes quelques banalités pendant que Déborah alla frapper à la porte de la salle de bains:
"Dépêches-toi! Gilles est arrivé! Il t'attend!"
Je regardais Gilles avec surprise, et il m'annonça qu'il avait invité mon frère à dîner. Je fus encore plus surprise quand je vis Daniel sortir de la salle de bains. Il portait un tailleur-pantalon rouge vif, avec des escarpins à talons aiguilles assortis. Ses cheveux étaient légèrement bouclés, et il était maquillé! Même s'il portait un pantalon, son apparence n'avait plus rien de masculin.
Daniel rougit de se montrer ainsi devant moi, et il baissa les yeux quand Gilles vint l'embrasser sur la bouche:
"Daniela, tu es très belle ce soir!"
Je restais bouche-bée. Gilles parlait à mon frère au féminin et avait même féminisé son prénom! Je restais incrédule devant la scène qui se déroulait devant mes yeux.
"Gilles... Tu es sûr que je dois sortir comme ça?"
"Bien sûr! On en a déjà discuté! Allons, viens..."
Sans attendre plus, Gilles pris Daniel... ou plutôt Daniela par la main et l'entraîna vers l'extérieur:
"Bonne soirée, les filles... Inutile d'attendre Daniela ce soir... Elle va dormir chez moi!"
Et je vis mon frère féminisé suivre cet homme avec docilité et sans un mot.
Incrédule, je regardais vers Déborah qui me fit un grand sourire:
"Il semblerait que Cécile a présenté Daniela à son mari vendredi dernier... On dirait que ça a été le coup de foudre!"
Sous le choc, je ne pouvais que bredouiller:
"Daniel est pédé?"
"Oh Nathalie! Quel vilain mot!... Il ne faut pas être homophobe!"
"Euh, non, je ne suis pas homophobe... Je... c'est juste que je n'imaginais pas Daniel..."
"Je comprends, il te faudra du temps, mais si Daniel est heureux ainsi, tu ne vas tout de même pas t'y opposer?
"Non, non... Mais c'est tout de même dingue!... Mais... Mais... Au fait, et Cécile dans tout ça?"
"Oh, Gilles et Cécile forment un couple très libre! Chacun a des amants ou des maîtresses de son coté!..."

Je restais longtemps sous le choc de ces révélations. Inutile de dire que j'étais incapable de me concentrer sur mes cours pendant plusieurs jours... Jusqu'au moment où je me retrouvais seule avec Daniel et où je pus enfin parler avec lui...
Ce jour-là, il revenait d'une visite à maman. Il était en garçon, avec un ensemble en jean et une casquette qui cachait ses cheveux longs. Je ne savais pas comment lui parler, alors j'entamais la discussion de manière assez brutale:
"C'est quoi, cette histoire avec ce Gilles?"
"Nathalie, je t'en prie, c'est compliqué... Je ne comprends pas moi-même ce qui m'arrive!"
"Qu'est-ce qui s'est passé, alors?"
"Ben... Madame Cécile m'avait invité à passer le week-end chez elle... Il faut voir sa maison. Elle est immense!"
"Oui, oui, elle a peut être une belle maison, mais ce que je veux savoir, c'est ce qui s'est passé avec Gilles!"
En rougissant, Daniel poursuivit son histoire:
"Quand nous sommes arrivés chez elle, elle m'a présenté Gilles, son mari... Il a été très gentil avec moi pendant le dîner. Il était assis à coté de moi. Après, j'ai dormi dans une chambre d'amis... seul... C'est le lendemain matin que ça s'est passé..."
"Quoi?"
"Après le petit déjeuner, madame Cécile est partie avec Lily pour faire des courses. Je suis resté seul avec Gilles... Enfin, nous n'étions pas seuls... Il y avait aussi la bonne... Mais je ne l'ai pas vue de la matinée..."
"Oui, oui... Continue!"
"Gilles m'a proposé d'aller nous baigner... Ils ont une piscine, tu sais?"
"S'il te plais, viens en au fait!"
"Ben, je n'avais pas de maillot de bain... Alors Gilles m'a proposé de nous baigner nus... Après tout, nous étions 'entre hommes'. On s'est bien amusé dans l'eau... On a un peu chahuté... Et quand on est sorti de l'eau, Gilles est venu derrière moi avec une serviette... Il a commencé à me frotter le dos pour m'aider à me sécher... Puis il a commencé à me caresser... Quand je me suis retourné pour lui dire d'arrêter, il m'a... Prit dans ses bras et il m'a... Embrassé!"
A ce moment-là, Daniel éclata en sanglots. Je le pris dans mes bras:
"Il t'a fait du mal?"
"Non... Au contraire! J'ai adoré quand il m'a... J'ai si honte! Oh, Nathalie, est ce que je suis en train de devenir pédé?"
Je serrais mon frère plus fort:
"Non, il ne faut pas avoir honte... Il n'y a aucun mal à ça!"
Il pleurait comme un petit garçon qui a fait une bêtise. Il ne pouvait s'empêcher de répéter:
"J'ai honte, je ne suis qu'un pédé..."
Je cherchais à le calmer, à le consoler. Tout ce que je trouvai à lui dire, ce fut:
"Non... Chut... Tu n'es pas un pédé... Quand tu es avec Gilles, dis-toi que tu es une fille!... Si tu es une fille, qu'est ce qu'il y a de mal à faire l'amour avec un homme?... Surtout un homme aussi beau que Gilles!"
"C'est vrai? Tu trouves qu'il est beau?"
"Je dois dire que je suis un peu jalouse... Tu as beaucoup de chance!"
Je ne suis pas sûre d'avoir été sincère en lui disant tout cela, pourtant, Daniel sécha ses larmes et un grand sourire commença à illuminer son visage. Nous sommes restés un long moment serrés l'un contre l'autre en silence. Daniel finit par me dire:
"Tu sais, c'est bizarre que tu me dises de me considérer comme une fille."
"Ah bon, pourquoi?"
"Ben... Je crois que Gilles aimerait ça lui aussi... Le samedi soir, j'ai passé la nuit avec lui, et...
"Oh! Et Cécile?"
"Elle était avec Lily!... Je disais donc que quand j'ai passé la nuit avec lui, il m'a fait porter une nuisette de femme et des bas!"
"Et pas de petite culotte?"
Avec un petit rire gêné, Daniel répondit:
"Si, si, il y avait aussi une petite culotte, mais je ne l'ai pas gardée longtemps!"
J'étais très troublée par ce dialogue avec mon frère. J'étais à la fois choquée et heureuse des changements spectaculaires que quelques semaines de traitement hormonal avaient causé chez lui.
Même si ces changements étaient loin d'être aboutis, je crois que c'est à partir de cet instant que j'ai commencé à la considérer comme ma sœur, et à penser à elle au féminin.

Daniela aussi, semblait de plus en plus penser au féminin. Cependant, il lui restait quelques étapes à franchir avant d'accepter de vivre en fille de manière définitive.
Un soir, je la surpris nue dans la salle de bains. Elle se regardait longuement dans le miroir... Elle examinait surtout sa poitrine, qui avait prit du volume. Ce n'étaient encore que des petits seins d'adolescente... Mais elle n'avait plus aucun doute, ses seins poussaient!
Je voulus ressortir discrètement, je croyais qu'elle ne m'avait pas entendue, mais Daniela me parla soudain:
"Nathalie, qu'est ce qui m'arrive? Pourquoi est ce que je commence à avoir de la poitrine?"
Ne sachant pas quoi dire, et n'étant pas préparée à lui dire la vérité, je bredouillais quelque chose d'inintelligible. Elle se retourna vers moi. Dans un geste très féminin, elle cachait d'une main son bas ventre et de son autre main sa poitrine. Des larmes coulaient le long de ses joues.
"Qu'est ce qui m'arrive? Regardes moi! Je suis un mec... Et j'ai des seins qui poussent!"
Ne sachant pas comment lui répondre, je commis sans doute une maladresse en lui disant brutalement la vérité:
"Ben... C'est normal... Avec le traitement hormonal que tu prends depuis plusieurs mois!"
"Quoi? Quel traitement hormonal? Les 'vitamines'? C'est ça? Ces saloperies de vitamines que je prends matin et soir? C'est pas possible!"
Elle devint soudain folle de rage et se jeta sur moi. Elle me frappa plusieurs fois au visage, me griffa, et elle hurlait:
"Et tu étais au courant! Tu les as laissé faire... Tu les as même aidés!"
Heureusement, Déborah, qui avait tout entendu, accourut et parvint à repousser Daniela, qui courut s'enfermer dans sa chambre en pleurant.
Déborah prit aussitôt son téléphone et appela plusieurs personnes.
Le premier à arriver fut Gilles. Il alla frapper à la porte de Daniela et fut obligé de négocier longuement avant qu'elle ne lui ouvre. Quand enfin elle ouvrit la porte, ce fut pour se jeter sur Gilles comme elle l'avait fait sur moi. Cependant, Gilles la saisit rapidement, l'immobilisa et la retourna comme une crêpe. En un instant, elle se retrouva allongée sur ses genoux. Il la maintenait fermement dans cette position d'une main, et il commença à la fesser!
Cet instant me sembla interminable. Je fermais les yeux. Au bout d'un moment, les cris de Daniela se transformèrent en râles, puis en gémissements, tandis que la fessée, d'abord brutale, se transforma petit à petit en caresses.
Quand Daniela semblait se calmer, Gilles la relâcha, se leva et ferma la porte.
Je ne sais pas ce qui se passa entre eux après, mais au bout d'une heure, Gilles ressortit en tenant Daniela par la main.
Elle vint vers moi la tête basse et me demanda pardon.
Entre temps, une autre personne était arrivée. C'était Doria, la mère de Déborah. Elle vint prendre Daniela par la main et la raccompagna dans sa chambre:
"Bonjour Daniela, je m'appelle Doria. Je suis psychologue... Je connais bien votre... Problème, je suis experte... Si nous en parlions?"
Deux heures plus tard, Doria ressortit de la chambre, disant, avec la froideur d'une professionnelle qui a déjà vu de très nombreux cas semblables:
"Elle dort... C'est fini... Elle a... Accepté!... Vous allez maintenant pouvoir augmenter le dosage de son traitement!"
Je ne dormis quasiment pas cette nuit là. J'étais trop choquée par tous ces événements. Mais dès le lendemain, quand je vis Daniela se comporter à nouveau normalement, et prendre sans hésiter ses pilules, je compris qu'effectivement, mon frère avait accepté sa transformation.

Un vendredi soir, quelques jours plus tard, j'étais allongée sur le divan à regarder distraitement quelques niaiseries à la télévision pour me détendre après une semaine difficile quand Daniela rentra. Elle semblait très nerveuse... Après avoir longuement tourné en rond dans l'appartement, elle finit par venir s'asseoir à coté de moi:
"Nathalie, j'ai besoin de ton aide... Gilles m'a invitée à sortir demain soir... Et... Il m'a demandé de porter une robe!"
Je restais bouche bée. Elle continua:
"Je dois aller en acheter une demain... Mais je n'oserais jamais entrer dans un magasin... Faire les essayages... Tu dois m'aider!"
Complètement éberluée, je bredouillais que je ferais de mon mieux pour l'aider.
C'est ainsi que le lendemain, j'accompagnais ma "sœur" pour une séance de shopping. Elle portait son tailleur rouge et s'était maquillée. Malgré mes conseils, son maquillage était très voyant et j'étais très gênée de voir les gens se retourner sur nous dans la rue.
J'aime beaucoup faire du shopping, comme toutes les filles, mais cet après-midi là, je vécus un véritable enfer. Nous n'arrêtions pas de courir d'une boutique à l'autre. Je me demandais pourquoi Daniela m'avait demandé de l'accompagner... Elle n'écoutait aucun de mes conseils. Elle n'essayait que des robes trop courtes et trop voyantes à mon goût...
Daniela était hystérique comme une préadolescente qui assiste au concert d'un boys band. J'étais désolée de voir les vendeuses s'acharner à rester polies et à essayer de la satisfaire. Je me souviens notamment d'une boutique où Daniela essaya au moins dix robes différentes, sans jamais trouver celle qui lui convenait. J'avais l'impression de voir une parodie de la célèbre scène du film "Pretty Woman".
Finalement, Daniela trouva une robe qui lui plaisait. Elle était très courte, et Daniela devait continuellement tirer dessus pour qu'elle ne remonte pas et ne révèle pas sa petite culotte.
En ressortant de la boutique, je fus soulagée en entendant Daniela, enfin calmée, me dire:
"Tu te rends compte? C'est ma première robe... MA première robe!"
Nous allâmes nous détendre et prendre un café, et pendant ce temps, Daniela ne cessait de répéter:
"Tu te rends compte? Ma première robe, ma première robe..."
Je savourais cependant mon café et cet instant de calme. je croyais en avoir terminé, mais soudain, Daniela redevint très nerveuse:
"Bon, dépêches-toi! Il faut trouver des chaussures maintenant!"

Après ce jour mémorable, Daniela était de plus en plus souvent en fille. Elle commença même à aller travailler en jupe, encouragée en cela par Cécile.
Il lui restait une seule dernière étape à franchir: le "coming-out" auprès de maman et de Kévin, notre petit frère.
Cette étape fut savamment organisée par Cécile. Un dimanche, elle invita toute la famille à prendre le café chez elle.
Maman, Kévin et moi nous sommes rendus chez Cécile ensemble. Une bonne, très jolie et stylée nous accueillit à l'entrée de cette immense maison et nous guida jusqu'au salon. Cécile nous attendait avec Lily, qui fit une révérence à notre entrée.
Après quelques banalités sur la pluie et le beau temps, Cécile devint soudain sérieuse en s'adressant à ma mère:
"Vous devez savoir que votre fils a énormément changé!"
"Oh oui, j'en suis ravie. Il dit qu'il aime beaucoup son travail. Il est aussi devenu plus sérieux... Et plus gentil!"
"Oui, tout cela est très bien, mais j'ai autre chose de plus... Délicat à vous annoncer!"
"Mon dieu! Vous allez le licencier?"
"Non, non, rassurez-vous, j'avais quelques doutes au début, mais il est vraiment devenu un employé indispensable de mon cabinet..."
"Mais alors, où est le problème?"
"J'ai dit: 'un employé'... J'aurais dû dire: 'une employée'..."
Ma mère regarda Cécile, incrédule, et celle-ci fit un signe. Gilles fit son entrée dans le salon  avec, à son bras, Daniela, habillée d'une petite robe noire, perchée sur des talons aiguilles. Pour une fois, son maquillage était sobre et très réussi, je suppose que quelqu'un l'avait aidée.
Maman, très pâle, se leva de son fauteuil et s'approcha de Daniela:
"Daniel? Est ce que c'est toi?"
"Oui maman... Mais c'est Daniela maintenant!"
"Mon dieu!"
J'avais l'impression que ma mère allait défaillir, et en même temps je regardais Kévin, qui semblait totalement sous le choc.
Cécile prit ma mère par le bras et l'aida à se rasseoir pendant que Lily emmena Kévin par la main:
"Viens avec moi, je vais te montrer la piscine!"
Pendant un long moment, maman resta silencieuse, puis elle eut une réaction qui me surprend encore aujourd'hui:
"Daniela? Es-tu heureuse?"
Daniela jeta un bref regard à son amant qui lui fit un signe de tête et répondit:
"Oui maman, je suis heureuse!"
"Mais... Mais... C'est... C'est formidable! J'ai toujours rêvé avoir une autre fille, et maintenant j'en ai une!"
Soudain enthousiaste, elle se leva pour prendre Daniela dans ses bras.
Je regardais Cécile et je lisais un certain soulagement dans son regard. Quelques instants plus tard, après avoir laissé retomber l'effet de surprise, Cécile repris maman par le bras et lui dit:
"Si nous allions nous promener dans le jardin? J'ai une proposition à vous faire!"
Elles s'éloignèrent toutes les deux, pendant que Gilles et Daniela s'embrassaient, heureux que les choses s'étaient si bien passées. Je me tournais vers la bonne pour lui demander où était passé Kévin, elle m'indiqua le chemin de la piscine, où Lily l'avait emmené pour l'aider à se remettre du choc de la transformation de son frère aîné.

Je m'installais sur un banc, au bord de la piscine et regardais longuement Lily jouer avec mon petit frère dans l'eau. Ils chahutaient tous les deux et Kévin ne semblait pas traumatisé. Je me disais que cette fille savait vraiment s'y prendre avec les enfants.
J'étais fatiguée, j'avais peu dormi les nuits précédentes, je commençais à m'assoupir en regardant mon petit frère s'amuser. Dans ma douce rêverie, je revoyais Daniela nue, avec ses longues jambes, ses fesses arrondies, ses jolis petits seins qui pointaient... Je fus soudain réveillée par les voix de Cécile et de ma mère qui m'appelaient. La nuit était tombée, combien de temps avais-je dormi? Plusieurs heures sans doute. Je mis quelques secondes à me ressaisir, d'autant plus que ma petite culotte était trempée. J'eus beaucoup de mal à l'admettre, mais la vision du corps féminisé de mon frère m'avait énormément excitée!
Je me joignis à Cécile et à ma mère qui se dirigeaient vers la chambre de Lily. Elle y avait emmené Kévin après leur baignade.
En entrant dans la chambre, je découvris que je n'étais pas au bout de mes surprises. Par jeu, Lily avait déguisé Kévin en fille. Il portait un chemisier à jabot en satin noir, un mini-kilt à carreaux noirs et blancs, un collant noir, et des Mary-Jane noires. A notre entrée, Lily venait de finir de maquiller mon petit frère.
En nous voyant, Kévin se leva de son siège et couru vers notre mère en disant:
"Tu as vu, maman? Moi aussi, je peux être une fille!"
Ma mère ne sembla pas surprise et répondit avec un grand sourire:
"Oh, mais que tu es jolie!"
Avec un grand sourire, Kévin alla se regarder dans un immense miroir. Tout le monde était amusé de le voir se contorsionner et se tourner pour faire voler sa petite jupe.
Après un instant, maman rompis le silence:
"Bon! Il est tard! Kévin, il faut rentrer! N'oublie pas que tu as école demain!"
"Oh maman, déjà?"
"Oui, mon cœur! Et maintenant, il faut d'abord te changer!"
Lily intervint:
"Pas la peine! Il peut garder ces vêtements... De toutes façons, il y a longtemps qu'ils sont trop petits pour moi!"
"Oh, c'est très gentil de votre part, Lily! Dis merci, Kévin!"
Soudain intimidé, Kévin se mit à rougir et baissa les yeux en murmurant un faible: "Merci Lily."
Je crois qu'à cet instant, Kévin réalisa que ces affaires de fille étaient désormais à lui, et que ce jeu de travestissement allait se reproduire...

Ce n'était pas un jeu. Je l'appris quelques jours plus tard quand ma mère me demanda de venir la voir. Elle voulait me demander mon avis sur un projet.
Elle m'expliqua:
"Cécile m'a fait une offre difficile à refuser... Mais j'aimerais que tu me dises ce que tu en penses avant d'accepter."
Curieuse, j'attendais en silence qu'elle m'en dise plus. Elle poursuivit:
"Voilà, Cécile m'a proposé de m'embaucher comme femme de chambre... Ca ne me changerait pas beaucoup de mon travail actuel, mais le salaire serait meilleur, et je serais logée chez elle!"
"Mais c'est formidable! Il faut accepter tout de suite!"
"Oui, mais... Ce n'est pas tout!"
"Ah?"
"Elle voudrait que Kévin devienne... Comment a t'elle dit?... Ah oui! Kévin entrerait lui aussi à son service comme 'page'!"
"Page? Comme dans les cours royales du moyen-âge?"
"Oui, à peu près!... Elle m'a proposé de financer complètement les études de Kévin... En fait, il n'irait plus à l'école, mais suivrait des cours particuliers... Et en échange, il accompagnerait Cécile deux ou trois fois par mois, quand elle se rend dans son club..."
"Ben... Ca m'a l'air plutôt bien... Où est le piège?"
"Kévin serait petit à petit formé pour prendre la place de Lily!"
"Oh! Et Lily, qu'est ce qu'elle va devenir?"
"Cécile m'a affirmé qu'elle a déjà une place de demoiselle de compagnie pour une de ses très riches amies!"
"Eh bien... Tout cela ne me semble pas poser trop de problèmes... Si Kévin est d'accord..."
"Je crois que tu n'as pas tout compris. Quand je dis que Kévin dois prendre la place de Lily... Il doit vraiment prendre sa place à tous points de vue!... Il doit... Devenir une fille!"
"Quoi? Tu veux dire... Comme Daniel? Avec des hormones... Et tout?"
"Oui..."
"C'est dingue! Kévin est beaucoup trop jeune!"
"C'est justement ce que recherche Cécile... Elle dit que si le traitement est commencé avant la puberté, c'est mieux... Kévin deviendra une jeune fille très féminine... Un peu comme Lily!"
"Hein? Tu veux dire que Lily est... Un garçon?"
"Oui, Cécile a recueilli Lily quand elle avait l'âge de Kévin... En fait, sa plus grande passion est de féminiser les jeunes garçons..."
C'était incroyable, ma conscience me criait de dire à ma mère de refuser catégoriquement... De porter plainte contre Cécile... Et en même temps, je repensais à la transformation si réussie de Daniela... Je pensais à Lily, qui ne semblait pas malheureuse, bien au contraire... Et l'idée que cette si parfaite jeune fille était un garçon m'émoustillait... Au point que mes mains se mirent à trembler, et que je commençait à ressentir une douce chaleur dans mon bas-ventre.
Je restais silencieuse, cherchant à me dominer. Ma mère poursuivit:
"Cécile m'a juré que ce n'est pas... Sexuel... Elle m'a juré qu'il n'y avait jamais rien eu de sexuel... Pas avant que ses 'pages' ou 'demoiselles de compagnie' n'aient au moins seize ans!"
"Il y en a eu d'autres que Lily?"
"Il semblerait... Oui!"
Totalement perturbée, je me sentais incapable de dire quoi que ce soit qui aurait pu aider ma mère. Je finis par bredouiller:
"Je crois que le mieux, c'est de demander directement à Kévin ce qu'il en pense!"
"Oui, tu as raison... Après tout, il est le premier concerné!"
Maman semblait aussi nerveuse que moi. Elle était tremblante en se levant de son fauteuil. Elle me prit par la main et m'entraîna vers la chambre de mon petit frère.
Une surprise de taille nous attendait, Kévin avait revêtu la tenue qu'il avait portée par jeu le dimanche précédent! Je me tournai vers ma mère, et je lus dans son regard qu'elle pensait la même chose que moi: Elle allait accepter la proposition de Cécile!
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En avançant dans l'église au son de la marche nuptiale, je me retourne brièvement vers la demoiselle d'honneur qui s'occupe de ma traîne. Elle est très jolie dans sa robe de satin ivoire. Elle n'a que quatorze ans, mais son décolleté laisse deviner une très jolie poitrine, déjà bien développée. Ses longues boucles blondes qui tombent sur ses épaules nues lui donnent un air angélique... Angélique, c'est vrai que ce prénom lui va bien... Depuis qu'elle a cessé d'être Kévin, mon petit frère.
Alexandre, celui qui sera mon mari dans quelques instants, me regarde m'avancer avec les yeux brillants. A ses cotés, Déborah, ma meilleure amie et mon témoin pour l'occasion, est agrippée au bras de Régis, son nouveau petit copain. Régis est le petit frère d'Alexandre et son témoin.

Déborah et moi avons eu beaucoup de chance le jour où nous avons rencontré ces deux frères en boîte de nuit. Ils sont tous les deux absolument parfaits... Pour la réalisation de notre projet: Pas trop grands, pas trop musclés... Suffisamment amoureux pour tout accepter de nous.
Ils sont tous les deux très émus et ont des difficultés à retenir leurs larmes. C'est craquant, un garçon qui pleure!
Mais je suppose également que les hormones que Déborah et moi leur faisons prendre en secret depuis quelques semaines commencent à faire effet! Je souris à Alexandre et je me demande s'il va encore mettre beaucoup de temps à comprendre que j'ai commencé à le féminiser...
J'ai hâte de le voir en dessous féminins ou en robe. Après avoir assisté à la féminisation de mes deux petits frères, j'ai hâte d'achever la transformation de mon petit amour de mari. J'ai hâte d'entrer moi aussi dans le club très fermé des féminisatrices!

Petit Pierre

2 commentaires:

  1. C'est vraiment une très belle histoire, bien conçue, bien structurée. J'ai eu beaucoup de plaisirs à la lire. Je crois même que je prendrai plaisir dans quelques temps à la relire.
    Par contre, je ne suis pas sûr qu'un jeune garçon mis à la porte d'un lycée, se laisse féminiser aussi facilement.

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  2. J'aimerais voir une suite à cette excellente série.

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