Je ne vais pas tarder à faire mon entrée solennelle dans
l'église. Maman est à mes cotés. Plus nerveuse que moi, elle ne cesse de
réajuster ma coiffe. Elle veut que je sois parfaite pour mon mariage. Mais en
ce moment, je suis nerveuse pour d'autres raisons...
Et d'abord, parce que Daniela, ma sœur, est en retard...
Comme toujours. Pour la dixième fois en moins de deux minutes, je demande à
maman de me donner l'heure. J'entends la marche nuptiale qui débute, je vais
faire mon entrée, et toujours aucun signe de Daniela. Au moment où je m'avance
vers la porte, elle arrive enfin avec Gilles, son compagnon. Elle porte une
robe courte en satin de couleur bleu électrique dont le décolleté ne cache
pratiquement rien de ses seins siliconés. Ses longues jambes sont gainées de
bas en dentelle noire et perchées des escarpins rouges à talons vertigineux.
Ses longs cheveux roux sont attachés en un invraisemblable chignon, et elle est
maquillée comme une voiture volée. Décidément, malgré mes efforts pour lui
apprendre un minimum de bon goût, elle gardera toujours un petit coté pute!
Mais, après tout, si cela plait à Gilles!
Celui-ci me regarde avec un grand sourire et son regard
semble dire:
"Désolé!"
Malgré ses cheveux gris, cet homme a un charme fou. Daniela
et lui forment un bien étrange couple. Il a trente ans de plus qu'elle, il est
toujours en costume impeccable. On dirait le chef d'une grande entreprise (ce
qu'il est) en train de s'encanailler avec une prostituée des plus vulgaires.
Avant de reprendre ma marche vers le cœur de l'église et mon
futur mari, j'échange un dernier sourire avec Daniela tandis que Gilles
l'entraîne pour rejoindre les autres invités... Elle a énormément changé en
deux ans... Il y a deux ans, elle était encore mon frère Daniel!
En avançant au son de la marche nuptiale, tous les
événements me reviennent en mémoire.
......................................................................................
Il y a trois ans, ma famille était en grandes difficultés.
Mon père était parti depuis longtemps avec une autre femme. Ma mère s'épuisait
dans son travail de femme de ménage pour que nous ne manquions de rien. Nous
étions trois enfants. J'étais l'aînée, j'allais débuter mes études après avoir
réussi mon baccalauréat, non sans difficultés. Il faut dire que je passais plus
de temps à essayer d'aider ma mère qu'à me concentrer sur mes leçons. Mes deux
petits frères nous causaient bien des soucis.
Il y avait Daniel, qui avait seize ans à l'époque, et qui
passait plus de temps à fumer et à boire avec sa bande de copains louches qu'à
aller au lycée, et Kévin, onze ans, qui idolâtrait son frère et qui entrait de
plain-pied dans la pré adolescence et "l'âge bête".
A cette époque, je réussis à obtenir une bourse d'études, et
maman me poussa à chercher un appartement. Elle voulait que je consacre tous
mes efforts à mes études de droit et ne voulait plus que je me sacrifie pour ma
famille... Ce que j'acceptais de bonne grâce, non sans une sensation de malaise
à l'idée de la laisser se démener seule avec mes deux frères.
A la fac, je regardais le panneau d'affichage réservé aux
petits annonces quand je fis la rencontre qui allait changer la vie de toute ma
famille. Je pestais tout haut sur les prix exorbitants des logements pour
étudiants quand j'entendis une voix derrière moi:
"Salut, pardon, je t'ai entendue... Tu cherches un
logement?"
Je me retournais pour me retrouver face à une jolie brune
souriante.
"Euh, oui, mais ils sont tous si chers... J'ai peur de
devoir rester loger chez ma mère... Et avec mes frères..."
Elle eut un petit rire étrange dont je compris la
signification que bien plus tard:
"Ah oui, les mecs! Tous insupportables, n'est ce
pas?"
"Oui, enfin, non, ils ne sont pas insupportables... Ils
sont justes... Gamins!"
"Bien sûr, je comprends... Bon, je te trouve sympa,
alors j'ai une proposition à te faire: je cherche une coloc'... Est-ce que tu
serais intéressée?"
"Euh, oui, bien sûr! Euh... Je m'appelle
Nathalie."
"Moi, c'est Déborah... Voilà, j'ai la chance d'avoir un
grand appartement avec plusieurs chambres... Il était prévu que je l'occupe
avec mes sœurs, mais elles ont d'autres projets... Alors si tu es intéressée,
je t'emmène le visiter, et on en parle. OK?"
C'est ainsi que j'emménageais dans un immense quatre pièces
avec Déborah, qui allait devenir ma meilleure copine... J'avais une chambre
somptueuse pour un prix symbolique. En fait, l'appartement avait été acheté par
sa mère, et Déborah voulait simplement ne pas y vivre seule.
Au début, j'eus de nombreuses hésitations à accepter la
générosité de Déborah, d'autant plus qu'un petit détail me troublait chez elle.
Dans sa chambre, elle avait affiché de nombreuses photos d'une jeune fille aux
cheveux courts. Lorsqu'elle me fit visiter, je lui demandai:
"C'est l'une de tes sœurs?"
"Non, c'est Michelle, mon ex!"
"Oh!"
Je fus soudain très gênée. J'étais tombée sur une lesbienne.
Est-ce qu'elle voulait que j'emménage chez elle pour...?
Dans un petit rire, elle me fit comprendre qu'elle avait
deviné mes pensées:
"Non, non, tu n'as rien à craindre! Je suis sincère, je
veux simplement ne pas rester seule dans ce grand appartement... Je suppose que
tu aimes les garçons?"
En rougissant, j'avouais que oui, j'aimais les garçons...
Mais que j'attendais encore "mon prince charmant"... Bref, elle
compris à demi-mot que j'étais encore vierge.
Elle me regarda avec un sourire qui me mit en confiance:
"Ne t'inquiètes pas, tu es jolie, tu le trouveras sans
doute bientôt, ton 'prince charmant', mais ne te fais pas trop d'illusions...
Il n'aura rien de princier... Et ne sera peut être pas si charmant que cela!
Mais il te plaira, et c'est ce qui compte!"
A mon tour je souriais. Bien entendu, je n'étais pas une
ingénue, je savais bien qu'elle avait raison. J'en eu bientôt la confirmation.
Lors d'une soirée étudiante, je rencontrais mon premier petit copain.
Très vite, je m'installais dans une nouvelle routine ma foi
très confortable. Entre mes études, les fêtes entre étudiants, mon petit
copain... Pas toujours le même... J'en oubliais presque les soucis de ma
famille.
Cependant, mon frère Daniel
passait régulièrement me voir. J'étais devenue quelque peu sa confidente. Il me
racontait ses conflits avec notre mère, certaines bêtises qu'il faisait... Je
sais qu'il m'en cachait également beaucoup. J'essayais parfois de lui donner
des conseils, je lui demandais de se calmer, mais il refusait de m'écouter.
Parfois même, il réagissait avec violence, comme le jour où il lança contre le
mur la tasse de café que je venais de lui servir.
A chaque fois qu'il repartait,
j'étais effondrée, parfois je pleurais, tant je me sentais impuissante à le
raisonner. Déborah n'était jamais intervenue, mais le jour où Daniel brisa la
tasse en tachant le papier peint et la moquette, elle le jeta dehors avec une
autorité et une force que je ne soupçonnais pas chez elle. Puis, elle se calma
immédiatement et vint me prendre dans ses bras:
"Tu ne peux pas continuer
comme cela. Il faut arrêter de voir ce mec!"
"Je ne peux pas... C'est mon
frère!"
"Oui, mais un frère qui est
en train de te démolir... Et peut être de démolir toute ta famille!"
"Il n'y peut rien, c'est de
la faute de mon père... Il nous a abandonnés!"
"Mouais, je te trouve bien
compréhensive avec ce petit connard... Mais je comprends, c'est ton frère... La
famille, c'est sacré, n'est ce pas?"
Je pleurais dans les bras de
Déborah pendant un long moment avant de parvenir à me calmer. Entre deux
sanglots, je bredouillais:
"Tu as raison, c'est un
petit connard... Mais, au fond, tous les mecs sont pareils!"
"N'exagérons rien! J'en connais
un ou deux qui sont biens... Ton petit copain, il est pas mal, non?"
Je secouais timidement la tête en
signe d'approbation, essuyant mes larmes. Déborah poursuivit avec un petit
rire:
"Et de toutes façons, on ne
peut malheureusement pas s'en passer, des mecs!"
A ce moment là, je ne pus retenir
un petit rire:
"Tu t'en passes bien, des
mecs, toi!"
"Oh, c'est juste momentané,
il me faut encore un peu de temps pour me remettre de la séparation d'avec mon
ex..."
"Oui, bien sûr, mais...
C'était une fille... Tu m'as montré les photos!"
Déborah sembla hésiter un
instant, elle voulait me dire quelque chose, mais se ravisa, se contentant de
me reprendre dans ses bras.
Quelques jours plus tard, le
matin, en sortant pour aller à la fac, je trébuchais sur mon frère qui était
endormi sur le paillasson de l'appartement. Il sursauta immédiatement et se
réveilla:
"Daniel! Mais qu'est ce que
tu fais là?"
"Ben... Je dormais... Je ne
pouvais pas rentrer à la maison hier soir... Alors je suis venu ici... Il était
tard, je ne voulais pas déranger!"
"Quoi? Et pourquoi tu n'es
pas rentré à la maison? Maman doit être morte d'inquiétude!"
"Bof, je ne crois pas... On
s'est engueulé!"
"Et pourquoi?"
"Je me suis fait virer du
lycée..."
Le prenant fermement sous le
bras, je le fis se relever et l'entraînais vers l'intérieur. Je lui préparais
un café tout en prenant mon téléphone pour appeler ma mère. Déborah, qui avait
tout entendu, intervint:
"Je ne veux pas qu'il reste
ici!"
"Allons Déborah, c'est
provisoire... Le temps de trouver une solution..."
Déborah se mit à hurler:
"Le temps de trouver
quelle solution? Tu l'as entendu toi même, il s'est fait virer du lycée! Et ce
n'est pas sa première connerie! Ce mec est irrécupérable!"
Mon frère gardait la tête
basse en entendant Déborah crier. Je fis signe à Déborah de se calmer pendant
que j'étais au téléphone avec maman.
Peu après, ma mère était
là avec mon plus jeune frère. Elle semblait au bord de la crise de nerfs:
"Daniel, qu'est ce
que tu vas devenir? On ne peut pas continuer comme ça!"
Mon frère restait la tête
basse, sans rien dire. Maman continua:
"Tu ne veux plus
aller au lycée? D'accord, c'est ton droit! Mais alors il faut que tu trouves du
travail!"
"Oui, M'man..."
"Et qu'est ce que tu
vas faire? Tu n'as aucun diplôme, aucune formation!"
Mon frère se contentait
de secouer la tête. Il semblait perdu.
Déborah intervint:
"Je connais peut
être quelqu'un... C'est une amie de ma mère. Son avocate, en fait... Elle
embauche souvent des jeunes, elle les forme... Je l'appelle, elle acceptera
peut être de vous aider!"
Plus tard, Cécile H.
arriva, accompagnée d'une jeune fille. Cécile H. était une femme qui semblait
avoir trente cinq ans, pourtant, j'appris plus tard qu'elle en avait plus de
cinquante! Elle portait un tailleur strict de très grande marque, sa coiffure
et son maquillage étaient impeccables, et ses bijoux étaient manifestement de
grande valeur. Elle se déplaçait avec une aisance incroyable sur des escarpins
à talons aiguille d'au moins dix centimètres. Il se dégageait d'elle une
autorité naturelle et un charisme impressionnants.
La jeune fille qui
l'accompagnait partout semblait avoir seize ou dix-sept ans. Elle portait une
robe courte noire, ornée de volants, de rubans, serrée par un corset lacé. Son
look "émo" très sophistiqué était complété par des cheveux noirs de
geai qui tombaient sur ses épaules, et des traits noirs faisaient ressortir le
bleu très clair de ses yeux. Elle portait des bottines à talons aiguilles,
ainsi qu'un grand sac en cuir noir qui contenait tout ce dont Cécile pouvait
avoir besoin à chaque instant, comme son téléphone ou un ordinateur portable.
J'appris plus tard que
cette jeune fille, que Cécile appelait Lily, lui servait de secrétaire
particulière, mais aussi de femme de chambre... Et parfois également d'amante!
Cécile ne perdit pas de
temps en longues formules de politesse. Après avoir embrassé Déborah et nous
avoir brièvement salués, elle désigna Kévin d'un geste de la tête:
"C'est lui?"
Déborah répondit en
poussant Daniel dans le dos:
"Non Cécile, c'est
lui!"
Cécile jeta un long
regard de bas en haut sur Daniel en prenant un air dégoûté:
"Qu'est ce que je
dois faire de lui? Il est bien trop vieux... et il est d'un vulgaire!"
"Cécile, il y a bien
une solution? Vous êtes sûre de ne pas avoir de place pour lui? Je vous ai
expliqué au téléphone... C'est vraiment très important!"
Cécile sembla réfléchir,
elle me regarda moi aussi des pieds à la tête:
"Vous êtes sa
sœur?"
"Oui madame!"
"Comment est-ce
possible qu'un garçon aussi quelconque ait une aussi jolie sœur?"
Elle se retourna vers
Daniel, lui saisit le menton pour lui faire lever la tête. Elle le regarda
longuement dans les yeux en réfléchissant:
"Mmmmh, est-ce que
tu sais travailler? Qu'est-ce que tu sais faire?"
"Euh... J'sais pas
moi... J'me débrouille avec un ordinateur..."
"C'est tout? Bon,
c'est bien parce que j'ai une dette envers Déborah! Et puis, tu plairas peut
être à Gilles! Bien! Je vais peut être pouvoir te prendre à l'essai pendant
trois mois!"
"Euh... Merci
madame!"
"Mais attention! Tu
n'as aucun droit à l'erreur! Je suis très exigeante!..."
"Oui madame!"
"Au fait, tu habites
ici?"
Ma mère intervint:
"En fait... Il
habite encore chez moi... Quartier de l'ancienne gare..."
Cécile secoua la tête:
"Oh, c'est si loin!
Il ne sera jamais à l'heure... Et si j'ai besoin de lui pour une urgence... Ca
ne va pas du tout!"
A ma grande surprise,
Déborah intervint:
"Daniel peut loger
ici, si il veut!"
"Parfait! Nous
sommes d'accord, tu seras demain matin à mon bureau, à huit heures!... et ne
soit pas en retard!"
"Bien
madame!..."
Puis, se tournant vers
Déborah et moi, Cécile ajouta:
"Je compte sur vous!
Surveillez-moi ce jeune homme, et nous parviendrons peut être à en faire
quelque chose ensemble!"
Déborah approuva en
faisant un clin d'œil à Cécile. J'avais observé la scène en silence. Mon frère
avait gardé les yeux baissés. Je ne l'avais jamais vu si docile. Il semblait
très impressionné par cette femme.
Avant de sortir, Cécile
se tourna une dernière fois vers Kévin:
"Toi, mon mignon,
j'espère qu'on se reverra!"
Le lendemain soir, quand Daniel
rentra, je lui demandai comment s'était passé sa première journée de travail au
cabinet d'avocats de Cécile H.:
"J'en sais rien, c'était
bizarre!"
"Bizarre? comment
cela?"
"Ben, madame Cécile a voulu
que je vois un docteur..."
"Ca n'a rien de bizarre!
C'est même plutôt bien, de faire une visite médicale pour un nouvel
emploi!"
"Ouais... Mais cette femme,
ce docteur m'a examiné... Je ne savais pas qu'il fallait faire tous ces tests
pour faire un travail de bureau... Elle m'a dit des tas de truc bizarres sur
l'hygiène..."
"C'est important, l'hygiène!
Qu'est ce qui est si bizarre?"
"Ben, différents trucs...
Sous prétexte que je suis le seul mec, je dois pisser assis!"
"Ah ça, je trouve que c'est
une bonne idée! Tu n'imagines pas comme c'est désagréable pour nous, les
filles, quand le siège des toilettes est souillé... D'ailleurs, je crois que tu
devrais faire pareil ici!"
Déborah, qui venait de rentrer à
son tour, approuva avec force.
Mon frère me jeta un regard incrédule,
mais j'insistais:
"Oui, je crois que c'est
vraiment une bonne chose! Tant que tu habiteras ici, tu feras pipi assis!"
Après un instant, je repris mes
questions:
"Tu vois? Nous sommes toutes
d'accord, c'est important, l'hygiène!"
"Ouais, je veux bien
comprendre pour les toilettes... Même si je trouve ça débile... Mais elle m'a
aussi dit que je devais m'épiler le corps! C'est dingue, non?"
Déborah intervint:
"Excellente idée! j'ai
justement une bombe de crème dépilatoire... Tiens, tu devrais l'utiliser tout
de suite!"
Daniel fut si surpris de se
retrouver avec cette bombe dans la main qu'il ne songea même pas à contester.
Avant qu'il ne put se ressaisir, amusée, je le poussais vers la salle de bains
et commençai à le déshabiller.
Il essaya de résister quand je
baissais son pantalon, mais je lui dis que j'étais sa sœur, que je l'avais déjà
souvent vu nu... Et c'est ainsi que quelques instants plus tard, son corps
était recouvert de crème dépilatoire.
Cette scène était assez
surréaliste: j'étais assise sur le siège des toilettes, en train de parler
normalement de sa journée avec mon frère qui lui était nu, debout dans la
cabine de douche, à attendre que la crème agisse.
"Et le boulot? Qu'est ce que
tu fais comme travail chez madame H.?"
"Ben, pour l'instant, ce
n'est pas passionnant... Je dois scanner d'anciennes archives, les classer et
les sauvegarder sur plusieurs disques... Et puis ensuite, on détruira les
dossiers papier..."
"Ce n'est peut être pas
passionnant, mais c'est utile! Tu ne devrais pas te plaindre, tu as la chance
d'avoir un job!"
"Ca va! J'ai compris! Je
sais que c'est important d'avoir un boulot! C'est juste que... Il y a tellement
de dossiers... Et des très vieux dossiers parfois, avec les feuilles jaunies et
plein de poussière!"
"Ah... C'est peut être à
cause de toute cette poussière que c'est mieux pour toi d'être épilé!"
Je ne croyais pas moi-même à ce
que je disais, mais je ne trouvais pas d'autre raison pour demander à mon frère
de s'épiler... Heureusement, il n'eut pas le temps de se poser beaucoup plus de
questions. Son soucis plus immédiat lui venait de la sensation de chaleur à la
limite de la brûlure provoquée par l'action de la crème.
Je l'aidais donc à se rincer. Il
sembla sous le choc en voyant tous ses poils disparaître sous le jet d'eau de
la douche. Il ne disait plus rien, et pendant que j'allais chercher un
peignoir, je le vis se regarder dans le miroir et cacher de ses mains un début
d'érection.
Au moins, cette situation ne
semblait pas trop lui déplaire.
Plus tard, au début du repas du
soir, je vis Daniel prendre un verre d'eau et avaler deux pilules. Inquiète, je
lui demandais ce que c'était. Il me répondit que c'étaient des vitamines que le
docteur lui avait demandé de prendre. Craignant qu'il ne me mente, et que c'était
une quelconque drogue, j'en parlais à Déborah, qui me rassura tout de suite:
"Ah oui, je suis au courant,
je connais bien ce genre de 'vitamines'. Tu verras, bientôt, quand les effets
commenceront à se faire sentir, ton frère sera une autre personne!"
Incrédule, je n'intervins
cependant plus quand je voyais Daniel avaler consciencieusement ses deux
pilules à chaque repas.
Les jours suivants furent calmes.
Je dois admettre que Daniel faisait des efforts. Il faut dire qu'il n'était
quasiment jamais seul. Il était presque toujours avec Cécile à son travail, et
Déborah ou moi-même à l'appartement.
Un soir, j'étais rentrée de la
fac plus tôt, je décidais d'aller chercher Daniel à son travail. J'entrais pour
la première fois dans ce cabinet d'avocats. Cécile le dirigeait avec son
associée, Brigitte M.. La jeune Lily, toujours dans une tenue pleine de
frous-frous et de dentelles, et impeccablement maquillée, s'occupait de
répondre au téléphone et d'accueillir les clients. Deux autres jeunes femmes
s'occupaient du secrétariat. Daniel était le seul garçon dans ces bureaux. Un
instant, je me mis à penser:
"Le pauvre! Le seul mec au
milieu de toutes ces nanas! Il ne doit pas être très à l'aise!"
Puis je me ressaisissais
immédiatement:
"Après tout, il l'a cherché!
Il doit se tenir à carreau et puis c'est tout!"
Je patientais en discutant avec
Lily. Nous échangions des banalités, mais je ne pus m'empêcher d'avoir une
légère impression de malaise. Lily était très respectueuse avec Cécile... Je
dirais presque... Soumise.
La fin de la journée arriva vite.
Daniel vint me rejoindre. Cécile vint me saluer, et s'approcha de mon frère
pour lui donner quelques consignes pour le lendemain. Je fus effarée de voir la
main de Cécile lui caresser les fesses pendant qu'elle lui parlait.
Peu après, tandis que nous
marchions dans la rue pour rentrer, j'osais demander:
"Daniel, euh... Ca ne te
gêne pas quand ta patronne te met la 'main aux fesses'?"
Mon frère rougit et baissa les
yeux:
"Ouais, je sais, c'est
bizarre... Mais elle fait ça quand elle est contente de moi..."
"Oh, et ce n'est pas
désagréable?"
Il rougit encore plus:
"Ben non, pas vraiment... Je
crois qu'elle m'aime... Bien."
Incroyable! Cette femme avait
réussi à véritablement dompter mon frère. Je commençais à croire qu'il pourrait
effectivement changer... Je ne savais pas encore à quel point il changerait!
Un soir, mon frère m'appela pour
me dire qu'il devait rester avec Cécile. J'avoue que je ne dormais pas beaucoup
cette nuit là. Je me posais beaucoup trop de questions. Pourquoi Cécile
avait-elle demandé à mon frère de rester avec elle? Ce n'était pas pour le
travail... Il s'occupait d'archives, donc rien d'urgent. Elle n'allait tout de
même pas coucher avec lui? Cette idée me semblait absurde... Et pourtant, je me
demandais...
Le lendemain soir, n'y tenant
plus, j'allais le chercher à la sortie de son travail. Quand je le vis, je n'en
croyais pas mes yeux. Daniel, mon frère, avait de longs cheveux blonds qui
tombaient sur ses épaules, et ses sourcils étaient épilés, légèrement, mais ils
avaient distinctement une forme plus fine, plus... Féminine.
Daniel rougit ne me voyant et
n'osa rien dire. Cécile vint me saluer en me demandant avec beaucoup de
naturel:
"Comment le trouvez-vous? Je
lui ai offert des ajouts pour qu'il ait les cheveux un peu plus longs... Et ce
blond lui va bien, n'est-ce pas?"
Partagée entre la surprise et le
fou-rire, je ne pus répondre que:
"Oh oui, il est très
mignon!"
Cécile continua:
"Il ne voulait pas, mais je
lui ai promis une récompense s'il acceptait... N'est-ce pas Daniel?"
Mon frère n'osant rien ajouter,
je le pris par la main, saluai brièvement tout le monde, et sortit avec lui.
Sur le chemin du retour, je lui posais la question qui me brûlait les lèvres:
"C'était quoi la
'récompense' dont Cécile a parlé? Vous n'avez tout de même pas..."
"Hein?... Non, bien sûr que
non... Je... Je ne peux pas en parler..."
"Et pourquoi pas? Je suis ta
sœur!"
Après un silence qui me sembla
interminable, Daniel me dit en chuchotant de manière quasi inintelligible:
"C'est Lily... Cécile a
demandé à Lily de me... De me sucer..."
"Quoi? Tu n'as pas
honte?"
"Ben si, un peu... mais
c'était... Tu comprends? C'était si bon!"
Pour la première fois depuis
notre enfance, je vis une larme couler sur la joue de Daniel. J'étais choquée,
j'aurais voulu le gifler... Mais je le pris dans mes bras. Je ne pus que
murmurer:
"Et Lily dans tout ça?
Qu'est ce qu'elle a dit?"
"Elle n'a rien dit, elle a
simplement fait ce que madame Cécile lui demandait... Je crois qu'elle a bien
aimé faire ça..."
"Ah? Comment peux-tu croire
une chose pareille?"
"Elle a vraiment fait ça
bien!... Je... J'ai... Je n'avais jamais autant pris mon pied!"
Je restais sous le choc.
Plus tard, j'en parlais avec
Déborah, qui m'expliqua:
"Ton frère n'est plus un
petit garçon, il a bien droit à un peu de plaisir, non?"
"Euh, oui, bien sûr... Mais
Lily?"
"Ne t'inquiètes pas pour
elle! Elle adore Cécile et fera tout pour elle... Et Cécile l'aime beaucoup
aussi... Je peux te le jurer!"
"Oui... Mais c'est quand
même dégueulasse..."
"Allons, ne fais pas ta
mijaurée! Tu ne fais rien de 'dégueulasse' avec ton petit copain, peut
être?"
Je m'inclinais. Evidemment, je ne
devais pas m'opposer à une situation dans laquelle tout le monde était
satisfait... Et je devais admettre que j'aimais bien voir mon frère changer
pour devenir plus gentil... Plus docile...
Quelques courtes semaines plus
tard, un matin, Déborah et moi finissions notre petit déjeuner. Je regardais
machinalement ma montre, et soudain, je me rendis compte que Daniel n'était pas
encore sorti de sa chambre et qu'il allait être en retard à son travail.
J'allais frapper à sa porte et ouvris sans attendre. Il était assis sur son lit
en caleçon, la tête dans les mains, en train de sangloter. Ses deux pantalons
propres étaient par terre, comme s'il les avait jetés. Inquiète, je m'assis à
coté de lui:
"Qu'est-ce qui t'arrive? Il
faut te dépêcher! Tu vas être en retard au boulot!"
"Je sais que je vais être en
retard! Je ne peux pas y aller... Je n'ai rien à me mettre!"
"Quoi? Mais tes
pantalons?"
"Je n'arrive plus à les
fermer... Ca fait plusieurs jours que c'était difficile... Je crois que j'ai
grossi..."
Pensant qu'il exagérait et qu'il
cherchait une quelconque excuse pour ne pas aller au travail, je lui fis
enfiler l'un des pantalons et je dus constater qu'effectivement, il avait
grossi... Ou plutôt, ses fesses avaient grossi. Même à deux, nous avions des
difficultés à remonter son pantalon jusqu'en haut. Je le fis s'allonger et
rentrer le ventre pour l'aider à fermer le dernier bouton. Au bout de quelques
instants, j'y parvint enfin, mais quand Daniel se releva, son bouton sauta et
sa fermeture éclair cassa d'un seul coup. Je ne pu retenir un fou-rire bruyant,
ce qui attira Déborah.
Heureusement qu'elle était là.
Elle prit très vite l'initiative, expliquant que Cécile ne tolèrerait aucun
retard, et qu'il fallait se dépêcher. Elle alla vite dans sa chambre, puis
revint avec l'un de ses pantalons. Daniel objecta faiblement:
"Mais, c'est un pantalon de
fille !"
"Oui, mais personne ne verra
la différence... A part peut être les broderies sur les poches arrières... Mais
de toutes façons, tu es pressé, tu n'as pas d'autre choix! Essayes-le, je crois
qu'il pourrait t'aller!"
La tête basse et en essuyant ses
larmes, Daniel enfila ce pantalon, qui effectivement, lui allait.
Le pantalon était un peu long,
mais Déborah replia les ourlets, expliquant qu'il devait normalement être porté
avec des talons hauts.
Peu après, Daniel partit pour
rejoindre le cabinet d'avocats.
Dès qu'il fut sorti, je demandais
à Déborah:
"C'est étrange, les
changements chez Daniel, ces derniers temps, tu ne trouves pas?"
"Ah, des changements? Tu
penses à quoi?"
"Bien, son look, sa
coiffure... Sa manière de se comporter, il pleure de plus en plus souvent... En
plus, il a grossi... Mais pas du ventre, des fesses! Comme une fille!"
"Oui, peut être... Et ça te
dérange tant que cela, ces changements?"
"Euh non... Je le trouve
plus gentil... Mais c'est tout de même curieux!"
Déborah me regarda longuement
dans les yeux, comme si elle avait envie de me dire quelque chose
d'important... Puis elle secoua la tête et alla prendre ses affaires pour
sortir:
"Dépêchons-nous! Nous allons
être en retard nous aussi!"
Durant la journée, je cessais de
me poser des questions pour me concentrer sur mes cours. Mais les changements
étranges chez mon frère allaient se poursuivre le soir même.
Quand il rentra, je l'entendis à
peine. Il marchait sur la pointe des pieds pour rejoindre sa chambre le plus
discrètement possible et aller se changer. Intriguée, j'allais le surprendre au
moment où il allait refermer sa porte. Je fus très surprise par ce que je vis.
Il portait toujours le pantalon de Déborah, mais avec un chemisier féminin à la
place du pull qu'il portait le matin. C'était un chemisier blanc, qui pouvait
aisément passer pour une chemise d'homme. Je vis aussi qu'il portait des
bottines à talons, et que les ourlets du pantalon étaient dépliés.
Il avait la tête basse, je voyais
bien qu'il avait honte de sa tenue. Je le fis néanmoins tourner sur lui même
pour le regarder sous toutes les coutures, et je remarquais soudain que sous le
pantalon, il ne portait plus son caleçon, mais une petite culotte de fille!
Avec une toute petite voix,
Daniel me supplia:
"Ne te moque pas de moi,
s'il-te plais!"
"Je ne veux pas me moquer de
toi... Ca te va très bien cette tenue!"
Je ne pouvais pas croire que je
disais cela... Mais c'était vrai. Il était plus féminin, mais pas ridicule.
Cependant, je ne pus me retenir de lui demander pourquoi il portait cela.
"C'est madame Cécile...
Quand elle a vu que je portais un pantalon de fille... Elle a voulu...
Compléter ma tenue, comme elle disait... Alors, elle m'a emmené pour faire les
boutiques... Je ne voulais pas... Je lui ai dit que c'était provisoire, que
j'allais m'acheter de nouveaux pantalons à ma taille, mais elle a insisté... Et
elle a tout payé!... Les chaussures, la chemise..."
"On dit un chemisier! C'est
un chemisier de fille, n'est-ce pas?"
"Oui, il se boutonne à
l'envers..."
"Et tu étais d'accord?"
"Ben... je n'ai pas vraiment
eu le choix, je crois..."
"Oh! Et pour la petite
culotte que tu porte sous ton pantalon?"
"Ah? Ca se voit?"
"Oui! Ca se voit!"
"Ben, elle m'a emmené dans
une boutique de lingerie..."
"Et tu as accepté?"
"Non, là, je ne voulais pas,
je lui disais que ça allait trop loin... Mais..."
"Mais?..."
"Lily!"
"Ouais... Surtout n'en dis
pas plus... J'ai compris... Cécile aurait au moins pu t'acheter un nouveau
pantalon... Il faudra que tu rendes celui-ci à Déborah!"
"Euh, oui, tu crois que je
peux demander à Déborah de le garder une journée de plus?... En fait, madame
Cécile m'a acheté deux nouveaux costumes, mais ils ne seront prêts que
demain... Tu comprends? Les retouches..."
"Deux costumes? De quel
genre?"
"Ben, deux ensembles
pantalon et veste... Un bleu marine et un gris clair..."
Après avoir vu les autres achats
de la journée, j'eu soudain quelques doutes:
"Ce sont des costumes ou...
Des tailleurs?"
"Oui, des tailleurs! C'est
le mot qu'elle a utilisé!"
Je ne savais pas comment réagir.
La patronne de mon frère le poussait à se féminiser. J'aurais dû être choquée,
mais en le voyant changer, devenir plus gentil... Je décidais de laisser faire.
Quelques jours plus tard, j'eu
l'occasion de parler seule avec Déborah. Je lui parlais de mes inquiétudes
concernant les changements chez Daniel.
"Tu comprends, Déborah,
c'est bizarre, tous ces changements. Cette emprise que Cécile a sur mon
frère..."
"Oui, je comprends ton
inquiétude... Mais tout va bien, non? Il est plus gentil..."
"Oui, et c'est formidable!
Mais parfois, je me demande si Daniel ne prend pas de la drogue... Tu sais, les
pilules, soit-disant de 'vitamines' qu'il prend à chaque repas..."
"Non, non, ce n'est pas de
la drogue, rassures-toi... Et puis il voit régulièrement le docteur, n'est-ce pas?"
"Ecoutes, Déborah! Je suis
sûre que tu sais quelque chose que tu me caches... Je veux savoir!"
"Tu es sûre?... Bon, mais
souviens toi bien que ton frère a plutôt bien évolué depuis quelques
semaines!"
"Oui, je suis d'accord...
Alors, c'est quoi, cette drogue qu'il prend?"
"Je te l'ai dit. Ce n'est
pas une drogue... C'est naturel... Tu en as dans ton corps, j'en ai dans mon
corps... C'est ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes... Ce sont des
hormones féminines, associées à un produit destiné à bloquer l'influence des
hormones masculines... Ton frère est en train de se féminiser!"
"Quoi? Mais c'est
impossible!"
"Bien sûr que non, tu as
déjà entendu parler de transsexuels, non?"
"Oui... Mais ces gens-là
sont volontaires... "
"C'est vrai, mais tu verras
qu'après une phase de transition, où il ne comprendra pas toujours ce qui lui
arrive, Daniel finira par accepter cette situation. Je crois même qu'il va
finir par aimer être une fille!"
"Qu'est-ce que tu en sais?
Tu as déjà féminisé un garçon, peut être?"
"Oui! Michelle, mon ex...
C'était un garçon que j'ai féminisé à peu près de le même manière!"
"C'est dingue!... Alors je
suppose qu'il t'a quittée quand il a compris ce qui lui arrivait, ce que tu lui
avait fait?"
"Non, ELLE m'a quittée pour
se faire opérer et pour devenir une vraie fille... En fait, sa transformation a
été une telle réussite qu'elle vit aujourd'hui comme une vraie femme, avec un
homme!"
"C'est complètement dingue!
Il faut absolument arrêter! Je dois en parler à Daniel!"
"Je comprends... Mais je te
conseille d'y réfléchir... "
Note de l'auteur: Vous pouvez
en apprendre plus sur Déborah et Michelle en relisant mon histoire "les
féminisatrices", et notamment le 3e épisode: Michelle.
Plus tard, à la fin de la
journée, j'étais bien décidée à révéler à Daniel ce que Cécile était en train
de lui faire. Je ne savais pas comment lui dire, mais j'étais persuadée que je
le devais.
J'attendais son retour avec une
boule au ventre. Je crois que je n'avais jamais été si angoissée de toute ma
vie. Quand il entra, avec un immense sourire aux lèvres, je fus incapable de
parler. Il semblait euphorique, il me fit la bise, puis m'annonça:
"C'est génial! Madame Cécile
m'a annoncé que ma période d'essai était terminée et qu'elle m'embauchait
définitivement! J'ai un vrai boulot! Tu imagines? Un vrai boulot!... Et plus
dans les archives, mais dans le secrétariat!"
Il était si enthousiaste que je
perdis le peu de courage que j'avais pour lui révéler la vérité. Il était si
joyeux qu'il dansait sur place. Il continua:
"Tu as vu? elle m'a même
offert un cadeau pour fêter ça!"
D'un geste efféminé, il rabattit
ses longs cheveux vers l'arrière pour me montrer ses oreilles percées de deux
petits anneaux d'or.
Peu après, Déborah rentra à son
tour, et entendant la nouvelle, nous proposa d'aller fêter cela.
Nous sommes allés dans un bar, et
Déborah commanda une bouteille de champagne. Pendant la soirée, je pris
plusieurs fois le temps d'observer attentivement mon frère. Il portait son
tailleur gris clair, un chemisier saumon, et des bottines à talons. Ses longs
cheveux blonds tombaient sur ses épaules. Je voyais d'autres clients du bar le
regarder avec attention... C'était clair qu'ils se demandaient s'il était une
fille ou un garçon. Mais il n'y eut aucune remarque désagréable... Au
contraire, la joie de Daniel était communicative et l'ambiance dans le bar en
fut soudain très joyeuse.
A un moment où mon frère était
allé aux toilettes, Déborah tendit sa coupe de champagne vers moi avec un petit
sourire interrogatif. J'acceptais de trinquer avec elle... Et ainsi,
symboliquement, je devenais sa complice.
Durant les semaines suivantes, je
pus observer la lente évolution de mon frère vers une créature de plus en plus
féminine. Il y eut d'abord l'apparition d'une crème de soin supplémentaire dans
la salle de bains. Puis je vis que les ongles de Daniel étaient de plus en plus
longs et soignés. Quelques reflets trahissaient la présence d'un vernis
transparent.
Un vendredi soir, Cécile m'appela
pour me prévenir que Daniel allait passer le week-end chez elle. Quelques jours
plus tard, j'appris que ce week-end avait été le point de départ d'un nouveau
changement radical dans la vie de mon frère.
Un soir, Déborah révisait ses
cours et Daniel était dans la salle de bains quand quelqu'un sonna à la porte.
J'ouvris et un charmant monsieur aux cheveux gris fit son entrée. Déborah vint
le saluer:
"Oh, Gilles! Bonsoir!...
Nathalie, je te présente Gilles, le mari de Cécile!"
"Oh, enchantée... J'ignorais
que Cécile était mariée!"
Avec beaucoup de classe, Gilles
me fit un baise-main qui me fit rougir. Nous échangeâmes quelques banalités
pendant que Déborah alla frapper à la porte de la salle de bains:
"Dépêches-toi! Gilles est
arrivé! Il t'attend!"
Je regardais Gilles avec
surprise, et il m'annonça qu'il avait invité mon frère à dîner. Je fus encore
plus surprise quand je vis Daniel sortir de la salle de bains. Il portait un
tailleur-pantalon rouge vif, avec des escarpins à talons aiguilles assortis.
Ses cheveux étaient légèrement bouclés, et il était maquillé! Même s'il portait
un pantalon, son apparence n'avait plus rien de masculin.
Daniel rougit de se montrer ainsi
devant moi, et il baissa les yeux quand Gilles vint l'embrasser sur la bouche:
"Daniela, tu es très belle
ce soir!"
Je restais bouche-bée. Gilles
parlait à mon frère au féminin et avait même féminisé son prénom! Je restais
incrédule devant la scène qui se déroulait devant mes yeux.
"Gilles... Tu es sûr que je
dois sortir comme ça?"
"Bien sûr! On en a déjà
discuté! Allons, viens..."
Sans attendre plus, Gilles pris
Daniel... ou plutôt Daniela par la main et l'entraîna vers l'extérieur:
"Bonne soirée, les filles...
Inutile d'attendre Daniela ce soir... Elle va dormir chez moi!"
Et je vis mon frère féminisé
suivre cet homme avec docilité et sans un mot.
Incrédule, je regardais vers
Déborah qui me fit un grand sourire:
"Il semblerait que Cécile a
présenté Daniela à son mari vendredi dernier... On dirait que ça a été le coup
de foudre!"
Sous le choc, je ne pouvais que
bredouiller:
"Daniel est pédé?"
"Oh Nathalie! Quel vilain
mot!... Il ne faut pas être homophobe!"
"Euh, non, je ne suis pas
homophobe... Je... c'est juste que je n'imaginais pas Daniel..."
"Je comprends, il te faudra
du temps, mais si Daniel est heureux ainsi, tu ne vas tout de même pas t'y
opposer?
"Non, non... Mais c'est tout
de même dingue!... Mais... Mais... Au fait, et Cécile dans tout ça?"
"Oh, Gilles et Cécile
forment un couple très libre! Chacun a des amants ou des maîtresses de son
coté!..."
Je restais longtemps sous le choc
de ces révélations. Inutile de dire que j'étais incapable de me concentrer sur
mes cours pendant plusieurs jours... Jusqu'au moment où je me retrouvais seule
avec Daniel et où je pus enfin parler avec lui...
Ce jour-là, il revenait d'une
visite à maman. Il était en garçon, avec un ensemble en jean et une casquette
qui cachait ses cheveux longs. Je ne savais pas comment lui parler, alors
j'entamais la discussion de manière assez brutale:
"C'est quoi, cette histoire
avec ce Gilles?"
"Nathalie, je t'en prie,
c'est compliqué... Je ne comprends pas moi-même ce qui m'arrive!"
"Qu'est-ce qui s'est passé,
alors?"
"Ben... Madame Cécile
m'avait invité à passer le week-end chez elle... Il faut voir sa maison. Elle
est immense!"
"Oui, oui, elle a peut être
une belle maison, mais ce que je veux savoir, c'est ce qui s'est passé avec
Gilles!"
En rougissant, Daniel poursuivit
son histoire:
"Quand nous sommes arrivés
chez elle, elle m'a présenté Gilles, son mari... Il a été très gentil avec moi
pendant le dîner. Il était assis à coté de moi. Après, j'ai dormi dans une
chambre d'amis... seul... C'est le lendemain matin que ça s'est passé..."
"Quoi?"
"Après le petit déjeuner,
madame Cécile est partie avec Lily pour faire des courses. Je suis resté seul
avec Gilles... Enfin, nous n'étions pas seuls... Il y avait aussi la bonne...
Mais je ne l'ai pas vue de la matinée..."
"Oui, oui... Continue!"
"Gilles m'a proposé d'aller
nous baigner... Ils ont une piscine, tu sais?"
"S'il te plais, viens en au
fait!"
"Ben, je n'avais pas de
maillot de bain... Alors Gilles m'a proposé de nous baigner nus... Après tout,
nous étions 'entre hommes'. On s'est bien amusé dans l'eau... On a un peu
chahuté... Et quand on est sorti de l'eau, Gilles est venu derrière moi avec
une serviette... Il a commencé à me frotter le dos pour m'aider à me sécher...
Puis il a commencé à me caresser... Quand je me suis retourné pour lui dire
d'arrêter, il m'a... Prit dans ses bras et il m'a... Embrassé!"
A ce moment-là, Daniel éclata en
sanglots. Je le pris dans mes bras:
"Il t'a fait du mal?"
"Non... Au contraire! J'ai
adoré quand il m'a... J'ai si honte! Oh, Nathalie, est ce que je suis en train
de devenir pédé?"
Je serrais mon frère plus fort:
"Non, il ne faut pas avoir
honte... Il n'y a aucun mal à ça!"
Il pleurait comme un petit garçon
qui a fait une bêtise. Il ne pouvait s'empêcher de répéter:
"J'ai honte, je ne suis
qu'un pédé..."
Je cherchais à le calmer, à le
consoler. Tout ce que je trouvai à lui dire, ce fut:
"Non... Chut... Tu n'es pas
un pédé... Quand tu es avec Gilles, dis-toi que tu es une fille!... Si tu es
une fille, qu'est ce qu'il y a de mal à faire l'amour avec un homme?... Surtout
un homme aussi beau que Gilles!"
"C'est vrai? Tu trouves
qu'il est beau?"
"Je dois dire que je suis un
peu jalouse... Tu as beaucoup de chance!"
Je ne suis pas sûre d'avoir été
sincère en lui disant tout cela, pourtant, Daniel sécha ses larmes et un grand
sourire commença à illuminer son visage. Nous sommes restés un long moment
serrés l'un contre l'autre en silence. Daniel finit par me dire:
"Tu sais, c'est bizarre que
tu me dises de me considérer comme une fille."
"Ah bon, pourquoi?"
"Ben... Je crois que Gilles
aimerait ça lui aussi... Le samedi soir, j'ai passé la nuit avec lui, et...
"Oh! Et Cécile?"
"Elle était avec Lily!... Je
disais donc que quand j'ai passé la nuit avec lui, il m'a fait porter une
nuisette de femme et des bas!"
"Et pas de petite
culotte?"
Avec un petit rire gêné, Daniel
répondit:
"Si, si, il y avait aussi
une petite culotte, mais je ne l'ai pas gardée longtemps!"
J'étais très troublée par ce
dialogue avec mon frère. J'étais à la fois choquée et heureuse des changements
spectaculaires que quelques semaines de traitement hormonal avaient causé chez
lui.
Même si ces changements étaient
loin d'être aboutis, je crois que c'est à partir de cet instant que j'ai
commencé à la considérer comme ma sœur, et à penser à elle au féminin.
Daniela aussi, semblait de plus
en plus penser au féminin. Cependant, il lui restait quelques étapes à franchir
avant d'accepter de vivre en fille de manière définitive.
Un soir, je la surpris nue dans
la salle de bains. Elle se regardait longuement dans le miroir... Elle
examinait surtout sa poitrine, qui avait prit du volume. Ce n'étaient encore
que des petits seins d'adolescente... Mais elle n'avait plus aucun doute, ses
seins poussaient!
Je voulus ressortir discrètement,
je croyais qu'elle ne m'avait pas entendue, mais Daniela me parla soudain:
"Nathalie, qu'est ce qui
m'arrive? Pourquoi est ce que je commence à avoir de la poitrine?"
Ne sachant pas quoi dire, et
n'étant pas préparée à lui dire la vérité, je bredouillais quelque chose
d'inintelligible. Elle se retourna vers moi. Dans un geste très féminin, elle
cachait d'une main son bas ventre et de son autre main sa poitrine. Des larmes
coulaient le long de ses joues.
"Qu'est ce qui m'arrive?
Regardes moi! Je suis un mec... Et j'ai des seins qui poussent!"
Ne sachant pas comment lui
répondre, je commis sans doute une maladresse en lui disant brutalement la
vérité:
"Ben... C'est normal... Avec
le traitement hormonal que tu prends depuis plusieurs mois!"
"Quoi? Quel traitement
hormonal? Les 'vitamines'? C'est ça? Ces saloperies de vitamines que je prends
matin et soir? C'est pas possible!"
Elle devint soudain folle de rage
et se jeta sur moi. Elle me frappa plusieurs fois au visage, me griffa, et elle
hurlait:
"Et tu étais au courant! Tu
les as laissé faire... Tu les as même aidés!"
Heureusement, Déborah, qui avait
tout entendu, accourut et parvint à repousser Daniela, qui courut s'enfermer
dans sa chambre en pleurant.
Déborah prit aussitôt son
téléphone et appela plusieurs personnes.
Le premier à arriver fut Gilles.
Il alla frapper à la porte de Daniela et fut obligé de négocier longuement
avant qu'elle ne lui ouvre. Quand enfin elle ouvrit la porte, ce fut pour se
jeter sur Gilles comme elle l'avait fait sur moi. Cependant, Gilles la saisit
rapidement, l'immobilisa et la retourna comme une crêpe. En un instant, elle se
retrouva allongée sur ses genoux. Il la maintenait fermement dans cette
position d'une main, et il commença à la fesser!
Cet instant me sembla
interminable. Je fermais les yeux. Au bout d'un moment, les cris de Daniela se
transformèrent en râles, puis en gémissements, tandis que la fessée, d'abord
brutale, se transforma petit à petit en caresses.
Quand Daniela semblait se calmer,
Gilles la relâcha, se leva et ferma la porte.
Je ne sais pas ce qui se passa
entre eux après, mais au bout d'une heure, Gilles ressortit en tenant Daniela
par la main.
Elle vint vers moi la tête basse
et me demanda pardon.
Entre temps, une autre personne
était arrivée. C'était Doria, la mère de Déborah. Elle vint prendre Daniela par
la main et la raccompagna dans sa chambre:
"Bonjour Daniela, je
m'appelle Doria. Je suis psychologue... Je connais bien votre... Problème, je
suis experte... Si nous en parlions?"
Deux heures plus tard, Doria
ressortit de la chambre, disant, avec la froideur d'une professionnelle qui a
déjà vu de très nombreux cas semblables:
"Elle dort... C'est fini...
Elle a... Accepté!... Vous allez maintenant pouvoir augmenter le dosage de son
traitement!"
Je ne dormis quasiment pas cette
nuit là. J'étais trop choquée par tous ces événements. Mais dès le lendemain,
quand je vis Daniela se comporter à nouveau normalement, et prendre sans
hésiter ses pilules, je compris qu'effectivement, mon frère avait accepté sa
transformation.
Un vendredi soir, quelques jours
plus tard, j'étais allongée sur le divan à regarder distraitement quelques
niaiseries à la télévision pour me détendre après une semaine difficile quand
Daniela rentra. Elle semblait très nerveuse... Après avoir longuement tourné en
rond dans l'appartement, elle finit par venir s'asseoir à coté de moi:
"Nathalie, j'ai besoin de
ton aide... Gilles m'a invitée à sortir demain soir... Et... Il m'a demandé de
porter une robe!"
Je restais bouche bée. Elle
continua:
"Je dois aller en acheter
une demain... Mais je n'oserais jamais entrer dans un magasin... Faire les
essayages... Tu dois m'aider!"
Complètement éberluée, je bredouillais
que je ferais de mon mieux pour l'aider.
C'est ainsi que le lendemain,
j'accompagnais ma "sœur" pour une séance de shopping. Elle portait
son tailleur rouge et s'était maquillée. Malgré mes conseils, son maquillage
était très voyant et j'étais très gênée de voir les gens se retourner sur nous
dans la rue.
J'aime beaucoup faire du
shopping, comme toutes les filles, mais cet après-midi là, je vécus un
véritable enfer. Nous n'arrêtions pas de courir d'une boutique à l'autre. Je me
demandais pourquoi Daniela m'avait demandé de l'accompagner... Elle n'écoutait
aucun de mes conseils. Elle n'essayait que des robes trop courtes et trop
voyantes à mon goût...
Daniela était hystérique comme
une préadolescente qui assiste au concert d'un boys band. J'étais désolée de
voir les vendeuses s'acharner à rester polies et à essayer de la satisfaire. Je
me souviens notamment d'une boutique où Daniela essaya au moins dix robes
différentes, sans jamais trouver celle qui lui convenait. J'avais l'impression
de voir une parodie de la célèbre scène du film "Pretty Woman".
Finalement, Daniela trouva une
robe qui lui plaisait. Elle était très courte, et Daniela devait
continuellement tirer dessus pour qu'elle ne remonte pas et ne révèle pas sa
petite culotte.
En ressortant de la boutique, je
fus soulagée en entendant Daniela, enfin calmée, me dire:
"Tu te rends compte? C'est
ma première robe... MA première robe!"
Nous allâmes nous détendre et
prendre un café, et pendant ce temps, Daniela ne cessait de répéter:
"Tu te rends compte? Ma
première robe, ma première robe..."
Je savourais cependant mon café
et cet instant de calme. je croyais en avoir terminé, mais soudain, Daniela
redevint très nerveuse:
"Bon, dépêches-toi! Il faut
trouver des chaussures maintenant!"
Après ce jour mémorable, Daniela
était de plus en plus souvent en fille. Elle commença même à aller travailler
en jupe, encouragée en cela par Cécile.
Il lui restait une seule dernière
étape à franchir: le "coming-out" auprès de maman et de Kévin, notre
petit frère.
Cette étape fut savamment organisée par Cécile. Un dimanche,
elle invita toute la famille à prendre le café chez elle.
Maman, Kévin et moi nous sommes rendus chez Cécile ensemble.
Une bonne, très jolie et stylée nous accueillit à l'entrée de cette immense maison
et nous guida jusqu'au salon. Cécile nous attendait avec Lily, qui fit une
révérence à notre entrée.
Après quelques banalités sur la pluie et le beau temps,
Cécile devint soudain sérieuse en s'adressant à ma mère:
"Vous devez savoir que votre fils a énormément
changé!"
"Oh oui, j'en suis ravie. Il dit qu'il aime beaucoup
son travail. Il est aussi devenu plus sérieux... Et plus gentil!"
"Oui, tout cela est très bien, mais j'ai autre chose de
plus... Délicat à vous annoncer!"
"Mon dieu! Vous allez le licencier?"
"Non, non, rassurez-vous, j'avais quelques doutes au
début, mais il est vraiment devenu un employé indispensable de mon
cabinet..."
"Mais alors, où est le problème?"
"J'ai dit: 'un employé'... J'aurais dû dire: 'une
employée'..."
Ma mère regarda Cécile, incrédule, et celle-ci fit un signe.
Gilles fit son entrée dans le salon
avec, à son bras, Daniela, habillée d'une petite robe noire, perchée sur
des talons aiguilles. Pour une fois, son maquillage était sobre et très réussi,
je suppose que quelqu'un l'avait aidée.
Maman, très pâle, se leva de son fauteuil et s'approcha de
Daniela:
"Daniel? Est ce que c'est toi?"
"Oui maman... Mais c'est Daniela maintenant!"
"Mon dieu!"
J'avais l'impression que ma mère allait défaillir, et en
même temps je regardais Kévin, qui semblait totalement sous le choc.
Cécile prit ma mère par le bras et l'aida à se rasseoir
pendant que Lily emmena Kévin par la main:
"Viens avec moi, je vais te montrer la piscine!"
Pendant un long moment, maman resta silencieuse, puis elle eut
une réaction qui me surprend encore aujourd'hui:
"Daniela? Es-tu heureuse?"
Daniela jeta un bref regard à son amant qui lui fit un signe
de tête et répondit:
"Oui maman, je suis heureuse!"
"Mais... Mais... C'est... C'est formidable! J'ai
toujours rêvé avoir une autre fille, et maintenant j'en ai une!"
Soudain enthousiaste, elle se leva pour prendre Daniela dans
ses bras.
Je regardais Cécile et je lisais un certain soulagement dans
son regard. Quelques instants plus tard, après avoir laissé retomber l'effet de
surprise, Cécile repris maman par le bras et lui dit:
"Si nous allions nous promener dans le jardin? J'ai une
proposition à vous faire!"
Elles s'éloignèrent toutes les deux, pendant que Gilles et
Daniela s'embrassaient, heureux que les choses s'étaient si bien passées. Je me
tournais vers la bonne pour lui demander où était passé Kévin, elle m'indiqua
le chemin de la piscine, où Lily l'avait emmené pour l'aider à se remettre du
choc de la transformation de son frère aîné.
Je m'installais sur un banc, au bord de la piscine et
regardais longuement Lily jouer avec mon petit frère dans l'eau. Ils
chahutaient tous les deux et Kévin ne semblait pas traumatisé. Je me disais que
cette fille savait vraiment s'y prendre avec les enfants.
J'étais fatiguée, j'avais peu dormi les nuits précédentes,
je commençais à m'assoupir en regardant mon petit frère s'amuser. Dans ma douce
rêverie, je revoyais Daniela nue, avec ses longues jambes, ses fesses
arrondies, ses jolis petits seins qui pointaient... Je fus soudain réveillée
par les voix de Cécile et de ma mère qui m'appelaient. La nuit était tombée,
combien de temps avais-je dormi? Plusieurs heures sans doute. Je mis quelques
secondes à me ressaisir, d'autant plus que ma petite culotte était trempée.
J'eus beaucoup de mal à l'admettre, mais la vision du corps féminisé de mon
frère m'avait énormément excitée!
Je me joignis à Cécile et à ma mère qui se dirigeaient vers
la chambre de Lily. Elle y avait emmené Kévin après leur baignade.
En entrant dans la chambre, je découvris que je n'étais pas
au bout de mes surprises. Par jeu, Lily avait déguisé Kévin en fille. Il
portait un chemisier à jabot en satin noir, un mini-kilt à carreaux noirs et
blancs, un collant noir, et des Mary-Jane noires. A notre entrée, Lily venait
de finir de maquiller mon petit frère.
En nous voyant, Kévin se leva de son siège et couru vers
notre mère en disant:
"Tu as vu, maman? Moi aussi, je peux être une
fille!"
Ma mère ne sembla pas surprise et répondit avec un grand
sourire:
"Oh, mais que tu es jolie!"
Avec un grand sourire, Kévin alla se regarder dans un
immense miroir. Tout le monde était amusé de le voir se contorsionner et se
tourner pour faire voler sa petite jupe.
Après un instant, maman rompis le silence:
"Bon! Il est tard! Kévin, il faut rentrer! N'oublie pas
que tu as école demain!"
"Oh maman, déjà?"
"Oui, mon cœur! Et maintenant, il faut d'abord te
changer!"
Lily intervint:
"Pas la peine! Il peut garder ces vêtements... De
toutes façons, il y a longtemps qu'ils sont trop petits pour moi!"
"Oh, c'est très gentil de votre part, Lily! Dis merci,
Kévin!"
Soudain intimidé, Kévin se mit à rougir et baissa les yeux
en murmurant un faible: "Merci Lily."
Je crois qu'à cet instant, Kévin réalisa que ces affaires de
fille étaient désormais à lui, et que ce jeu de travestissement allait se
reproduire...
Ce n'était pas un jeu. Je l'appris quelques jours plus tard
quand ma mère me demanda de venir la voir. Elle voulait me demander mon avis
sur un projet.
Elle m'expliqua:
"Cécile m'a fait une offre difficile à refuser... Mais
j'aimerais que tu me dises ce que tu en penses avant d'accepter."
Curieuse, j'attendais en silence qu'elle m'en dise plus.
Elle poursuivit:
"Voilà, Cécile m'a proposé de m'embaucher comme femme
de chambre... Ca ne me changerait pas beaucoup de mon travail actuel, mais le
salaire serait meilleur, et je serais logée chez elle!"
"Mais c'est formidable! Il faut accepter tout de
suite!"
"Oui, mais... Ce n'est pas tout!"
"Ah?"
"Elle voudrait que Kévin devienne... Comment a t'elle
dit?... Ah oui! Kévin entrerait lui aussi à son service comme 'page'!"
"Page? Comme dans les cours royales du moyen-âge?"
"Oui, à peu près!... Elle m'a proposé de financer
complètement les études de Kévin... En fait, il n'irait plus à l'école, mais
suivrait des cours particuliers... Et en échange, il accompagnerait Cécile deux
ou trois fois par mois, quand elle se rend dans son club..."
"Ben... Ca m'a l'air plutôt bien... Où est le
piège?"
"Kévin serait petit à petit formé pour prendre la place
de Lily!"
"Oh! Et Lily, qu'est ce qu'elle va devenir?"
"Cécile m'a affirmé qu'elle a déjà une place de
demoiselle de compagnie pour une de ses très riches amies!"
"Eh bien... Tout cela ne me semble pas poser trop de
problèmes... Si Kévin est d'accord..."
"Je crois que tu n'as pas tout compris. Quand je dis
que Kévin dois prendre la place de Lily... Il doit vraiment prendre sa place à
tous points de vue!... Il doit... Devenir une fille!"
"Quoi? Tu veux dire... Comme Daniel? Avec des
hormones... Et tout?"
"Oui..."
"C'est dingue! Kévin est beaucoup trop jeune!"
"C'est justement ce que recherche Cécile... Elle dit
que si le traitement est commencé avant la puberté, c'est mieux... Kévin
deviendra une jeune fille très féminine... Un peu comme Lily!"
"Hein? Tu veux dire que Lily est... Un garçon?"
"Oui, Cécile a recueilli Lily quand elle avait l'âge de
Kévin... En fait, sa plus grande passion est de féminiser les jeunes
garçons..."
C'était incroyable, ma conscience me criait de dire à ma
mère de refuser catégoriquement... De porter plainte contre Cécile... Et en
même temps, je repensais à la transformation si réussie de Daniela... Je
pensais à Lily, qui ne semblait pas malheureuse, bien au contraire... Et l'idée
que cette si parfaite jeune fille était un garçon m'émoustillait... Au point que
mes mains se mirent à trembler, et que je commençait à ressentir une douce
chaleur dans mon bas-ventre.
Je restais silencieuse, cherchant à me dominer. Ma mère
poursuivit:
"Cécile m'a juré que ce n'est pas... Sexuel... Elle m'a
juré qu'il n'y avait jamais rien eu de sexuel... Pas avant que ses 'pages' ou
'demoiselles de compagnie' n'aient au moins seize ans!"
"Il y en a eu d'autres que Lily?"
"Il semblerait... Oui!"
Totalement perturbée, je me sentais incapable de dire quoi
que ce soit qui aurait pu aider ma mère. Je finis par bredouiller:
"Je crois que le mieux, c'est de demander directement à
Kévin ce qu'il en pense!"
"Oui, tu as raison... Après tout, il est le premier
concerné!"
Maman semblait aussi nerveuse que moi. Elle était tremblante
en se levant de son fauteuil. Elle me prit par la main et m'entraîna vers la
chambre de mon petit frère.
Une surprise de taille nous attendait, Kévin avait revêtu la
tenue qu'il avait portée par jeu le dimanche précédent! Je me tournai vers ma
mère, et je lus dans son regard qu'elle pensait la même chose que moi: Elle
allait accepter la proposition de Cécile!
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En avançant dans l'église au son de la marche nuptiale, je
me retourne brièvement vers la demoiselle d'honneur qui s'occupe de ma traîne.
Elle est très jolie dans sa robe de satin ivoire. Elle n'a que quatorze ans,
mais son décolleté laisse deviner une très jolie poitrine, déjà bien
développée. Ses longues boucles blondes qui tombent sur ses épaules nues lui
donnent un air angélique... Angélique, c'est vrai que ce prénom lui va bien...
Depuis qu'elle a cessé d'être Kévin, mon petit frère.
Alexandre, celui qui sera mon mari dans quelques instants,
me regarde m'avancer avec les yeux brillants. A ses cotés, Déborah, ma
meilleure amie et mon témoin pour l'occasion, est agrippée au bras de Régis,
son nouveau petit copain. Régis est le petit frère d'Alexandre et son témoin.
Déborah et moi avons eu beaucoup de chance le jour où nous
avons rencontré ces deux frères en boîte de nuit. Ils sont tous les deux
absolument parfaits... Pour la réalisation de notre projet: Pas trop grands,
pas trop musclés... Suffisamment amoureux pour tout accepter de nous.
Ils sont tous les deux très émus et ont des difficultés à
retenir leurs larmes. C'est craquant, un garçon qui pleure!
Mais je suppose également que les hormones que Déborah et
moi leur faisons prendre en secret depuis quelques semaines commencent à faire
effet! Je souris à Alexandre et je me demande s'il va encore mettre beaucoup de
temps à comprendre que j'ai commencé à le féminiser...
J'ai hâte de le voir en dessous féminins ou en robe. Après
avoir assisté à la féminisation de mes deux petits frères, j'ai hâte d'achever
la transformation de mon petit amour de mari. J'ai hâte d'entrer moi aussi dans
le club très fermé des féminisatrices!
Petit Pierre
C'est vraiment une très belle histoire, bien conçue, bien structurée. J'ai eu beaucoup de plaisirs à la lire. Je crois même que je prendrai plaisir dans quelques temps à la relire.
RépondreSupprimerPar contre, je ne suis pas sûr qu'un jeune garçon mis à la porte d'un lycée, se laisse féminiser aussi facilement.
J'aimerais voir une suite à cette excellente série.
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