Une nouvelle catégorie dans mon
blog: le témoignage de lecteurs.
Nous avons tous des histoires de
vies plus ou moins originales, et plus ou moins émouvantes pour expliquer nos
goûts pour les récits que je regroupe dans ce blog. La première de ces
histoires m'a été envoyée par un lecteur que je nommerais "Jackie".
Merci à lui!
J’ai trouvé votre blogue par le plus
pur des hasards. Je cherchais un site donnant une liste des termes
professionnels féminins. J’avais donc tapé féminisation dans ma recherche et je
suis tombé sur votre site. Cela a été comme si une fenêtre s’ouvrait sur mon
passé. J’ai lu plusieurs des témoignages et je me suis reconnu dans certains
d’entre eux.
En effet étant jeune garçon, j’étais
constamment entouré de filles dans ma famille : mes deux sœurs, mes trois
cousines, ma mère et enfin ma tante. Mon père était décédé alors que j’étais
très jeune et pour mon oncle, je crois qu’il avait disparu de la vie de ma
tante.
Il ne faut pas s’étonner que je
m’identifie plus au genre féminin qu’au genre masculin. Les filles s’amusaient
très souvent à m’habiller de leurs anciens vêtements et j’aimais beaucoup cela.
Comme je n’avais pas d’hommes autour de moi, je trouvais cela naturel.
Ma mère qui était un peu babacool et
qui ne voyait jamais le côté négatif des choses me faisait porter d’anciens
t-shirts de mes sœurs aînées. Ils étaient roses (c’est sans doute ce qui m’a
frappé dans le titre de votre blogue) et surtout ils étaient ornés de licornes
ou d’oursons aux couleurs d’arc-en-ciel. Ma mère voyait là une façon
d’économiser en me faisant porter les affaires de mes sœurs. Mais le plus
étrange, c’est que je passais mes journées d’été à la plage dans un maillot de
bain de filles sans que cela ne dérange le moindrement ma famille. Il était
d’une seule pièce, avec une petite jupette et il me couvrait entièrement le
devant du corps. C’est d’ailleurs à cause de lui que je pris conscience d’une
différence entre mes sœurs et moi. Elles avaient commencé à porter des
monokinis à la plage et je voyais donc que toutes les deux avaient des seins et
je n’en avais pas. Je crus bon de demander innocemment quand j’aurais des seins
comme elles.
Ma mère, au lieu de prendre
conscience que je m’identifiais de façon erronée comme fille, crut que je
voulais être vraiment une fille. Au lieu d’éliminer de ma garde-robe tout ce
qui était rose ou efféminé, elle accentua ma confusion de genre en me faisant
enfiler toutes les robes de mes sœurs. Elle chercha même à se renseigner sur
les transgenres, mais à l’époque, ce n’était pas très à la mode.
Finalement, ce fut lors de ma
rentrée à l’école primaire que j’appris qu’il y avait une petite différence
entre un garçon et une fille et que moi, je n’étais pas la sœur de mes sœurs.
La psychologue de l’école le fit comprendre à ma mère.
Suite à l’intervention de la
psychologue auprès de ma mère, j’ai passé mes années de primaire dans ce que
j’appellerais « l’équipe des bleus », c’est à dire au milieu des garçons. Je me
souviens tout de même que certaines fois, ma mère ayant omis de faire la
lessive, je me retrouvais parfois vêtu d’un chemisier et d’un short ayant
appartenu à une de mes sœurs. Il y a eu également la fois où je me trouvais la
vedette d’un spectacle dans le rôle d’une fille. L’institutrice avait trouvé
que j’avais la plus belle voix pour chanter la chanson « Perrine était servante
». C’était plutôt ironique : notre classe était mixte. Il y eut enfin la
fois où nous eûmes un cours de danse : comme il y avait plus de garçons que de
filles, je fus choisi pour danser avec un garçon qui s’appelait Yannick.
En règle générale le primaire se
passa de façon calme. Les garçons ne sont pas trop machos à cet âge-là. Et les
filles adorent ceux qui ont de l’expérience comme moi dans les jeux de marelles
ou de cordes à danser. J’étais plutôt mince et petit pour mon âge, comme je le
suis encore. Même sans vêtements, je paraissais très féminin.
Le frère de ma mère décida que
j'étais mal parti en tant que garçon. Il m'inscrivit d'autorité dans un collège
religieux comme pensionnaire.
J'en pleurai toutes les larmes de
mon corps jusqu'au jour de la rentrée. Parmi les nouveaux élèves, je découvris Yannick.
Nous ne nous étions plus revus depuis la fameuse danse dans laquelle je figurai
la cavalière et lui le cavalier. Après quelques semaines, il m'avoua avoir été
impressionné par cet épisode de la danse. Depuis il fantasmait et jouait avec
son sexe en rêvant à moi. Cela me fit rire et je n'en fus pas choqué, car
j'avais toujours une bonne part de féminin en moi. Yannick avait une
stature au-dessus de la moyenne ce qui me permit de passer mes trois années de
pension à l'abri de ses muscles. A la fin de la première année, il vint en
vacances chez nous au bord de la plage. Nous passâmes une grande partie de
l'été à fouiller dans le grenier et Yannick se découvrit un talent de costumier
en choisissant pour moi des vêtements dans les boîtes de mes sœurs.
J'aimais beaucoup cela et ma mère toujours aussi babacool riait lorsqu'elle me
voyait dans ces tenues féminines. Au bout d'un certain temps, nous profitions
de la noirceur pour faire des tours sur la jetée du port. Nous ne le
faisions pas durant le jour, car j'avais les cheveux courts et mes sœurs
n'avaient jamais porté des perruques.
Les années ont passé et Yannick et
moi, nous avons formé un couple solide pendant de nombreuses années. Avec le
temps, je ne sortais plus en fille, car mon physique vieillissant me
l'interdisait. Yannick est décédé en 2006 et je n'ai plus que des souvenirs
pour peupler mes rêves.
J'espère que mon témoignage vous a
plu. Je vous laisse le soin de commenter. Je n'ai jamais été forcé de me
féminiser. Cela était un jeu pour moi. Avec le temps j'étais conscient
d'être un garçon, mais je le faisais par amour pour Yannick.
Si vous
aussi, vous souhaitez raconter votre histoire (vécue ou de fiction), et
profiter de mon blog pour cela, n'hésitez pas à me contacter!
Petit
Pierre