lundi 4 décembre 2017

Amis d'enfance (Histoire originale)



Quand j’y pense, c’est étonnant que Christian et moi soyons si proches. Nous n’avons rien en commun. Christian est très sportif, il est grand, viril et musclé. Il est le type même du beau mec qui fait craquer les filles. Je ne sais pas combien de copines il a connu… Je les ai pratiquement toutes rencontrées, mais j’ai renoncé à les compter.
De mon côté, j’étais plutôt petit et malingre. Je cachais mon visage encore enfantin derrière de grosses lunettes qui faisaient de moi une caricature de l’intello, détesté au collège. J’en souffris énormément dans mon enfance. Inutile de préciser à quel point les enfants peuvent parfois être cruels entre eux
J’étais un garçon très solitaire. Même mes parents ne s’occupaient que peu de moi. Ils n’avaient pas beaucoup de temps à me consacrer. Ils travaillaient tous les deux, et les rares fois où nous étions ensemble à la maison, ils se disputaient.
Les seules personnes qui semblaient un peu s’intéresser à moi étaient mes professeurs, parce que j’étais plutôt doué en classe, mais peut-être aussi un peu par pitié.

Ma vie changea quand Christian est entré dans ma classe de sixième. Le professeur nous le présenta comme un nouvel élève et le fit asseoir à côté de moi. Je fus immédiatement impressionné, et un peu effrayé aussi, par sa taille. A lui seul, il occupait pratiquement toute la table et ne me laissait qu’un tout petit espace pour travailler. Le professeur m’expliqua que Christian avait quelques difficultés scolaires, et qu’il comptait sur moi pour l’aider. Les premiers jours, Christian ne m’adressa quasiment pas la parole.
Notre amitié est curieusement née grâce à une interrogation écrite de maths. Christian avait copié sur moi, et le professeur s’en était rendu compte. Il vint nous voir en rendant les copies :
"Christian, c’est très suspect que vos résultats se soient améliorés à ce point ! Je crois que vous avez copié sur votre camarade, et je vais être obligé de vous mettre un zéro !"
Je ne sais pas pourquoi j’intervins à ce moment, je crois que j’avais un peu peur que Christian ne se venge sur moi :
"Non monsieur, Christian n’a pas copié !"
Je voyais bien que le professeur ne me croyait pas, mais j’insistais : 
"Nous avons révisé ensemble ! Vous aviez demandé que je l’aide… C’est ce que j’ai fait !"
Je devais être rouge d’oser mentir à ce point, le professeur regarda mon voisin dans les yeux, comme pour y trouver la vérité. Christian me regarda longuement avec un air surpris, puis confirma mon mensonge avec empressement. Le professeur accepta finalement de lui laisser sa bonne note.
Pendant plusieurs jours, je crus que j’avais fait une énorme bêtise en mentant ainsi au professeur de maths. Christian ne me montra à aucun moment une quelconque reconnaissance…
Jusqu’à ce jour où, une fois de plus, j’étais la cible des quolibets de mes camarades. Jérôme, la terreur de la cour de récréation, m’avait pris mes lunettes et les tenait en l’air. J’essayais de les récupérer, tandis que Jérôme me repoussait d’une main. Mes efforts désespérés faisaient beaucoup rire la dizaine de garçons qui nous entouraient. Soudain, les rires cessèrent quand une voix forte se fit entendre :
"C’est un peu trop facile de s’attaquer à un petit ! Tu devrais plutôt te mesurer à moi !"
C’était Christian qui venait à ma rescousse. D’une main, il saisit le bras qui tenait mes lunettes et le tordit. Jérôme hurla de douleur et tomba à genoux. Un de ses amis essaya d’intervenir, mais Christian le repoussa si fort de sa seule main libre qu’il tomba sur les fesses. Puis, il prit les lunettes pour me les rendre, sans lâcher sa prise sur le bras de Jérôme. Après un instant pendant lequel on n’entendait plus que les gémissements de douleur de Jérôme, Christian annonça calmement :
"Le prochain qui s’attaquera à Pierre aura affaire à moi !"
Puis, se baissant à la hauteur du visage de Jérôme, il ajouta :
"Est-ce que c’est bien clair ?"
Le visage déformé par la douleur, Jérôme promit de me laisser tranquille. Sans un mot de plus, Christian s’éloigna. D’abord un instant très surpris, je me mis à courir pour le rejoindre.
"Christian, je ne sais pas ce que je peux faire pour te remercier…"
"Moi, je sais… L’autre jour, tu as menti au prof en disant qu’on avait bossé ensemble…"
"Euh, oui ?"
"Je crois que c’est ce qu’on devrait faire : bosser ensemble… Tu es plutôt doué… Et moi, je ne peux pas me permettre un nouveau redoublement !"
"Oh, tu as redoublé ?"
"Ouais, déjà deux fois !"
C’est ainsi que notre amitié débuta.
………………………


Des années plus tard, nous étions inséparables. Après avoir réussi notre baccalauréat, nous nous installâmes ensemble dans un petit appartement pour poursuivre nos études.
Je venais d'avoir dix-huit ans. J’étais très fier de bénéficier de mon indépendance et d'une certaine liberté, et de m’éloigner de mes parents perpétuellement en conflit.
Jusque-là, je passais le plus clair de mon temps le nez dans mes livres, mais Christian m’initia très vite à d’autres plaisirs. Il m’entraîna à sortir le soir, et c’est grâce à lui que je fis mes premières rencontres féminines.
Christian m'avait fait remarquer que les filles sortaient souvent à deux. Avec son humour très particulier, il m’expliqua que je lui étais très utile pour draguer les plus jolies filles. Selon sa théorie si personnelle, il affirmait que souvent, les jolies filles avaient le "syndrome de la copine moche", c’est-à-dire qu’elles étaient toujours accompagnées d’une amie moins jolie qui les préservait des dragueurs. Christian m’expliqua qu’il avait besoin de moi, que pendant que je m’occupais de la copine, il pouvait parvenir à ses fins avec la fille qu’il convoitait.
J’étais effaré par les propos de mon ami, mais j’acceptais néanmoins de continuer à sortir avec lui, en essayant vainement de l'imiter.
Nous avions tacitement mis au point un certain rituel. Il repérait deux filles qui étaient ensembles et les abordait avec assurance. Très vite, il invitait la plus jolie à danser tandis que je faisais timidement la conversation à sa copine. Bien souvent, il parvenait à séduire sa cavalière alors que, de mon côté, je n’avais pas autant de succès. La plupart du temps, je voyais bien que j’ennuyais profondément la fille avec laquelle je discutais, mais certaines d’entre elles me dirent avoir apprécié ma gentillesse et me récompensèrent d’un chaste baiser sur les lèvres.
Voyant que je n’étais pas très dégourdi, Christian m’encouragea à essayer d’être plus entreprenant, me conseilla de commencer par essayer de caresser la cuisse de ma partenaire… Je tentais ma chance dès que l’occasion se présenta, mais la claque que je reçus refroidit bien vite mes ardeurs.
Christian se moqua gentiment de moi, mais bien vite, il recommença à m’encourager.

C’est ainsi que, après plusieurs semaines pendant lesquelles Christian accumula les succès féminins, mais  infructueuses pour moi, nous fîmes la rencontre qui allait chambouler ma vie.
Un soir, comme à l’accoutumée, j’accompagnais mon ami en boîte de nuit. Il aborda un couple de filles en leur offrant un verre. Très vite, les présentations étaient faites. Elles s’appelaient Agathe et Nicole. Pendant un bref instant, Christian sembla s’intéresser à Nicole, la plus jolie des deux, mais Agathe, plus entreprenante, détourna vite son attention et l’entraîna sur la piste de danse. Je me retrouvais seul avec Nicole.
Pendant un long moment, il n’y eu entre nous qu’un silence gêné. En buvant mon verre, je regardais, ou plutôt j’admirais cette fille superbe. Elle était un peu plus grande que moi, d’autant plus qu’elle portait des talons, pas très hauts, mais très fins, très féminins. Ses cheveux blonds décolorés tombaient sur ses épaules. Son décolleté laissait  entrevoir une très jolie petite poitrine. Une mini-jupe mettait en valeur des jambes magnifiques. Je n’avais jamais vu d’aussi près une fille si jolie.
C’est Nicole qui finit par engager la conversation. Dans un soupir, elle dit :
"Je déteste quand elle fait ça !"
"Pardon ? De quoi parles-tu ?"
"Agathe ! Je déteste quand elle me laisse seule pour draguer des mecs !"
Elle semblait jalouse, et tout en regardant plusieurs fois en direction de sa copine, elle donnait l'impression de me jauger en me regardant longuement de la tête aux pieds:
"Je n'aime pas trop danser, tu veux bien qu'on sorte pour faire un tour?"
"Oh, oui, avec plaisir!"

Ainsi, je me retrouvais à me promener dans les rues désertes avec, à mes côtés, cette fille magnifique qui m'intimidait énormément. Pourtant, petit à petit, le silence gêné laissa d'abord la place à une conversation banale, puis à un véritable échange amical.
La nuit était douce. Nous nous sommes installés sur un banc et nous avons parlé longuement. Je ne saurais expliquer par quel miracle je me sentis soudain si bien et détendu avec Nicole. Je suppose que c'est parce qu'elle me parlait surtout d'Agathe. J'avais déduit de ce qu'elle me disait qu'elle était lesbienne. A aucun moment, je n'aurais imaginé avoir la moindre chance de séduire cette fille magnifique, et l'idée qu'elle aimait les filles me conforta dans cette impression.
Sans espoir de la séduire, je n'avais pas ce trac ou cette pression qui me paralysaient d'habitude quand je parlais avec une fille. Je pouvais être moi-même. Pour la première fois, j'osais parler à quelqu'un de ma timidité, de mon sentiment de solitude, malgré mon amitié avec Christian. On se comprenait. Elle aussi disait se sentir souvent seule, malgré son amour inconditionnel pour Agathe.
Je n'avais jamais eu une conversation aussi agréable et intime avec personne. Soudain, alors que nous ne nous étions pas touchés jusque-là, Nicole posa sa tête sur mon épaule. Ce contact me fit frissonner de joie, et je crois qu'elle le sentit. Elle se tourna vers moi pour me faire une bise sur la joue:
"Je me sens en confiance avec toi. Tu es le premier garçon qui n'essaye pas de m'embrasser ou de me tripoter."
Je ne sais pas combien de temps nous restâmes là, sans bouger, mais je savourais chaque instant.

La vibration du smartphone de Nicole la fit se redresser et mit fin à cet instant magique. Elle me dit que sa copine Agathe et Christian étaient dans notre appartement et nous attendaient.
Même si je connaissais parfaitement mon ami, j'eu un petit choc en le découvrant en peignoir, assis sur notre canapé, avec Agathe en sous-vêtements, blottie contre lui.
A notre entrée, Agathe se leva et se précipita vers Nicole. J'admirais ses formes quasiment parfaites tandis qu'elle enlaçait ma nouvelle amie. Nicole eut un petit mouvement de recul et un regard dans lequel je perçu une pointe de jalousie, mais elle succomba vite aux baisers et aux caresses d'Agathe.
En regardant ces deux filles s'embrasser et se caresser, je fus soudain terriblement excité. Christian s'approcha de moi et me chuchota:
"Elles sont fabuleuses, ces deux nanas. On a touché le gros lot!"
Après un instant à admirer les filles, il ajouta:
"Tu devrais te déshabiller!"
Je paniquai soudain. Je n'avais jamais couché avec une fille, et avoir mon premier véritable rapport sexuel de cette manière, avec plusieurs personnes, me mettait particulièrement mal à l'aise. Sans un mot, je courus me réfugier dans ma chambre.
Je m'allongeais tout habillé, bouleversé par un conflit intérieur. D'un côté, je m'en voulais d'avoir paniqué et pris la fuite. Je craignais ce que Christian et les deux filles pouvaient penser de moi.
En même  temps, je me persuadais que j'avais bien fait. Je rêvais que le jour où je ferais l'amour pour la première fois ce serait un moment merveilleux et romantique de complicité et de partage avec une fille que j'aimerais, et qui m'aimerait.
Je repensais aux doux instants que j'avais passés avec Nicole, et je pleurais doucement dans mon oreiller.

Je me réveillai en sursaut pendant la nuit. Quelqu'un frappait doucement à ma porte. Je me redressai pour découvrir derrière ma porte entrouverte le sourire timide de Nicole:
"Pardon, je t'ai réveillé?"
 "Euh, oui, non! Ce n'est pas grave."
Nicole entra doucement. Elle était encore plus belle dans la pénombre. Elle ne portait qu'un body blanc bordé de dentelles et des bas Dim-up clairs:
"Je peux dormir avec toi? Je suis fatiguée, et Christian et Agathe…"
Des gémissements venant de la chambre de Christian me firent comprendre rapidement ce que Nicole essayait de me dire. A demi-conscient, je me levais rapidement pour lui laisser une place dans mon lit. Je retirais également mes chaussures et mes vêtements. J'hésitai un bref instant à retirer mon slip et mon teeshirt, mais en voyant qu'elle s'était déjà endormie, j'y renonçai.
Comme dans un rêve, je me glissais doucement à côté d'elle dans mon lit, en prenant toutes les précautions pour ne pas la réveiller.
Le lendemain matin, je me réveillais avec Nicole blottie dans mes bras. J'aurais voulu que cet instant dure toujours, mais je dus me lever pour soulager une envie pressante.
Quand je revins dans ma chambre, Nicole était réveillée. Elle me fit signe de revenir auprès d'elle, puis me chuchota:
"Tu es vraiment quelqu'un de bien. Tu n'as pas essayé de profiter de la situation."
Elle se pencha ensuite doucement vers moi, et m'embrassa sur les lèvres! Ma discrète érection matinale s'accentua si soudainement que Nicole la remarqua. Avec un sourire, elle me proposa de m'aider à me soulager. Je sursautai légèrement quand sa main se glissa dans mon slip et se saisit de mon sexe. Tandis que j'étais paralysé par l'émotion, sa main me caressait lentement.
J'éjaculais très (trop?) rapidement, ne parvenant pas à retenir un petit cri aigu et ridicule, ce qui amusa beaucoup Nicole. Après m'avoir embrassé une nouvelle fois, elle se leva et quitta ma chambre sans un mot. Après avoir rassemblé mes draps souillés pour les laver, je me rhabillais rapidement pour aller acheter des croissants.

Après le petit déjeuner, les filles nous quittèrent, promettant que nous allions nous revoir.
Comme souvent après une nuit avec une fille, Christian me raconta tous les détails. Il me décrivit de manière imagée comment Agathe et Nicole s'embrassaient et se caressaient devant lui. Il me raconta son excitation quand Agathe déshabilla lentement sa copine avant que celle-ci ne commence à lui administrer un savant cunnilingus. Il s'amusa à essayer d'imiter les gémissements d'Agathe tandis que Nicole s'affairait avec sa langue entre ses jambes.
En écoutant Christian, j'imaginais la scène avec un pincement au cœur. J'avais vraiment un faible pour Nicole et j'attendais avec appréhension, et je dois l'admettre, de la jalousie, le moment où mon ami allait me dire qu'il l'avait possédée.
Mon vieux copain poursuivit son récit en me racontant comment il se joignit aux deux filles en commençant par embrasser Agathe pendant que sa copine continuait à s'affairer entre ses jambes. Il prit ensuite Nicole par la taille pour l'embrasser à son tour et commença à lui caresser les fesses, mais alors qu'il voulait lui retirer ses sous-vêtements, celle-ci le repoussa et s'éloigna pour quitter la pièce.
En entendant cela, j'étais soulagé. Mon ami n'avait pas couché avec Nicole. Je n'avais aucune raison d'être jaloux!
Christian poursuivit son récit en m'expliquant comment Agathe le retint en lui faisant prendre la place de sa copine entre ses jambes, mais je ne l'écoutais que distraitement. Je repensais aux moments privilégiés que j'avais partagés avec Nicole.

La semaine suivante, Christian et moi reprenions nos habitudes. La fac, les révisions et les jobs d'étudiants qui nous permettaient de subsister nous prenaient tout notre temps. Mais nous pensions continuellement au prochain week-end, pendant lequel nous avions rendez-vous avec Agathe et Nicole.
Le samedi soir, j'étais plein d'espoirs en me dirigeant vers le bar de nuit où Christian et moi avions décidé d'inviter les filles.
J'avais espéré passer un maximum de temps en tête à tête avec Nicole, mais ce fut Agathe qui prit l'initiative ce soir-là. Elle s'installa en face de moi et mena toute la conversation. Alors qu'elle avait à peine fait attention à moi jusque-là, elle me fit subir un véritable interrogatoire.
Ses questions étaient d'abord banales. Elle m'interrogea sur mes goûts, sur mes études, sur mes ambitions professionnelles. Pendant ce temps, Christian veillait à remplir régulièrement nos verres, et parfois, comme il me connaissait bien, il répondait à ma place, en se moquant gentiment de moi à l'occasion.
Petit à petit, les questions d'Agathe devinrent de plus en plus gênantes, et même indiscrètes. Avais-je des frères, des sœurs? Quels étaient mes rapports avec mes parents? Avais-je une copine? Est-ce que j'étais puceau?
Alors que j'étais de plus en plus irrité par toutes ces questions, ainsi que par la manière dont Christian se mêlait de la conversation en racontant en riant des anecdotes dont je n'étais pas forcément fier, je voyais à son regard que Nicole semblait agacée elle aussi.
A un moment, semblant fâchée, elle se leva de table pour aller aux toilettes tandis que Christian alla commander de nouvelles boissons. Je me retrouvais seul avec Agathe. Celle-ci changea de ton et posa sa main sur la mienne:
"Pardon, je me rends compte que je suis allée un peu trop loin avec mes questions."
Ignorant où elle voulait en venir, j'attendais la suite en silence.
"C'est juste que j'aime Nicole, je l'aime plus que tu ne peux imaginer."
"Oui, je comprends, et alors?"
"Tu sais, Nicole t'aime beaucoup. C'est la première fois que je la vois avoir un faible pour un garçon."
"Ah?"
"Oui, c'est vrai. Alors je veux être sûre qu'on peut te faire confiance… Ce que j'essaye de te dire, c'est que Nicole craque vraiment pour toi, et que j'espère que tu ne lui briseras pas le cœur!"
J'étais abasourdi par ce qu'Agathe venait de me dire. Je restais un long moment bouche bée, encore sous le choc de l'interrogatoire que j'avais subi, et en même temps très heureux de ce que je venais d'entendre. Je finis par réussir à bredouiller:
"Non, je ne ferais jamais de mal à Nicole, je te le promets!"
"J'ai l'impression que nous avons un point commun, nous aimons tous les deux Nicole!"
En disant cela, Agathe se pencha vers moi pour m'embrasser sur la joue.
C'est à ce moment que Nicole vint nous rejoindre. Elle sembla soulagée qu'Agathe et moi semblions bien nous entendre, malgré la discussion tendue qui avait précédé.
La suite de la soirée fut plus joyeuse, mais je bus bien plus que de raison, sans doute à cause des émotions contradictoires qu'Agathe m'avait fait subir.

Plus tard, nous étions de retour à l'appartement. En entrant, je m'affalais lamentablement sur le divan. Ma tête me tournait et je me sentais mal, comme à chaque fois que je buvais un verre de trop. Voyant cela, Christian me fit me relever et m'accompagna aux toilettes pour me faire vomir.
Je ne tenais plus debout et j'étais à demi-conscient. Mon ami me porta jusqu'à ma chambre où il m'aida à me coucher. Nicole me retira mes chaussures tandis que Christian alla chercher une bassine qu'il posa à côté de mon lit, au cas où j'aurais encore envie de vomir.
Je m'endormis peu après.

Le lendemain matin, je me réveillai en premier, malgré l'état lamentable dans lequel j'étais. J'avais la bouche pâteuse, une horrible migraine, bref, tous les symptômes d'un lendemain de cuite. Il n'y avait aucun bruit dans l'appartement. Malgré mon état, je trouvais le courage de me lever et d'enfiler mes chaussures pour aller acheter des croissants, non sans avoir avalé une aspirine.
A mon retour, Agathe était levée et préparait un café. Elle portait un sweatshirt de Christian qui lui arrivait à mi-cuisse. Je crois qu'elle ne portait rien d'autre. Un bruit caractéristique m'indiqua que quelqu'un prenait une douche dans la salle de bain. Agathe me fit comprendre que c'était Nicole:
"Christian dort encore. Je crois que Nicole et moi l'avons épuisé hier soir!"
Sous le choc, je lâchai le sachet de croissants. Agathe venait-elle de me dire que Nicole et elle avaient couché avec Christian cette nuit?
Agathe ramassa les croissants, me prit par la main et me fit assoir à table et s'assit près de moi. Elle devinait clairement mes pensées. Je crois même qu'elle s'en amusait:
"Tu n'étais pas en état de te joindre à nous, alors nous nous sommes éclatés à trois avec Christian."
J'avais envie de hurler, de pleurer, mais je restais là, silencieux et incapable de réagir. Agathe poursuivit:
"Tu ne devrais pas être jaloux. Nicole et moi avons simplement profité d'une bonne occasion de prendre du plaisir… Je ne parle pas de sentiments, ou d'amour, là. Je ne parle que de sexe!"
Incrédule, je baissais la tête, mais Agathe me prit le menton et me regarda dans les yeux, semblant soudain plus sérieuse:
"Christian est un beau mec, costaud et viril. J'aime coucher avec lui, mais je ne suis pas amoureuse de lui, et Nicole non plus!"
"Ouais, Christian est un mec costaud et viril, et moi je suis minable…"
"Il ne faut pas dire cela! Tu as des atouts, toi aussi, il faut simplement les mettre en valeur!"
Elle me caressa la joue et me retira mes lunettes:
"Par exemple, tu as de très beaux yeux, tu ne devrais pas les cacher ainsi derrière ces verres."
"Je n'ai pas vraiment le choix."
"Tu devrais essayer les lentilles de contact."
Après m'avoir servi un café, elle me caressa les cheveux:
"Et puis tu devrais laisser pousser un peu tes cheveux, et changer un peu de look!"
"Qu'est-ce qu'il a mon look? J'ai le même style que Christian."
"Oui, je comprends, mais tu n'es pas comme lui. Il est grand et costaud. Avec ses jeans et ses polos de rugby, il a tout du mâle viril. Toi, tu es plutôt petit, mince…"
"Ouais, je sais, pas sportif, pas viril, ridicule, quoi!"
Je commençais à m'irriter tandis qu'Agathe s'en amusait:
"Tu n'es pas ridicule, tu es seulement un peu complexé! Si tu prenais un peu plus soin de toi et de ton apparence, en trouvant le style qui te convient le mieux…"
Je ne supportais pas la manière dont Agathe me parlait. J'allais me mettre en colère quand Christian nous rejoignit. Il portait un simple caleçon, et sa musculature étaient impressionnante.
Je ne pus que baisser la tête à son entrée. Agathe avait raison. Je ne serais jamais un mec aussi musclé et viril que mon ami, et je devais l'accepter et cesser d'essayer de l'imiter…
D'un regard, Agathe me montra qu'elle me comprenait. Elle se pencha pour m'embrasser, cette fois sur la bouche:
"Je t'aiderais, et Nicole aussi!"
A ce moment, Nicole sortit à son tour de la salle de bain, enveloppée dans un peignoir. Je surpris un échange de regards significatifs entre elle et Agathe. Nicole fronça sévèrement les sourcils et secoua légèrement la tête, montrant clairement son désaccord. Naïvement, je crus qu'elle était jalouse de voir sa copine m'embrasser.
Ce n'est que bien plus tard que je compris qu'à ce moment-là elle était encore en désaccord avec les projets d'Agathe me concernant.
Après un rapide échange silencieux de regards avec sa copine, Nicole prit un air de résignation, vint s'assoir près de moi et m'embrassa à son tour. A cet instant précis, je me sentis soudain beaucoup mieux. J'avais la sensation fugace que ces deux superbes filles entraient en compétition pour me séduire.
En réalité, elles venaient de décider de mon avenir.

Les jours suivants, Christian et moi reprenions notre vie d'étudiants. Pourtant, les choses avaient changé. Une gêne palpable s'était installée entre nous.
Christian ne parlait plus de ses conquêtes féminines, il ne parlait plus du tout, en fait. D'un côté, j'étais quelque peu soulagé, parce que je crois que je n'aurais pas supporté qu'il me raconte ce qu'il avait fait avec Nicole. Pourtant, j'aurais voulu savoir.
En proie avec ce conflit intérieur, je voyais pourtant que mon ami était lui aussi préoccupé. Lui qui était toujours très loquace et joyeux, je le surprenais souvent pensif, les yeux dans le vague. L'impensable s'était-il produit? Mon ami était-il tombé amoureux?
J'étais désormais certain que Christian avait couché avec Nicole, et peut-être plusieurs fois! C'était la première fois que mon ami ne passait pas tout son temps à se vanter de ses prouesses amoureuses. Au contraire, il restait très secret, comme si Nicole avait quelque chose de véritablement exceptionnel.

Plusieurs fois, j'essayais de parler avec Christian, mais je renonçais au dernier moment, en proie à la jalousie. De son côté, je sentais qu'il voulait lui aussi me dire quelque chose quand il me regardait parfois avec insistance, mais quand il se rendait compte que je l'avais remarqué, il baissait les yeux et retournait à ses occupations sans un mot.

Un soir, alors que je rentrais de la fac, je trouvais Agathe devant la porte de notre appartement, seule. Christian était retenu à son travail. Je la fis entrer et lui proposai un café, non sans lui demander des nouvelles de Nicole.
Après avoir parlé quelques instants de la pluie et du beau temps, Agathe, désignant mon tee-shirt informe,  me demanda si je ne voulais pas aller faire un peu de shopping avec elle. Je bredouillais que je n'en avais pas vraiment les moyens, mais quand elle me proposa de trouver une tenue qui plairait à Nicole, j'acceptais d'aller dépenser le peu d'argent que j'avais réussi à mettre de côté.
Peu après, dans les boutiques de la ville, Agathe me fit acheter un nouveau pantalon gris clair, plus ajusté et moulant que les jeans trop larges que je portais d'habitude, et une chemise couleur saumon, enfin c'est comme cela que la vendeuse appelait cette couleur que je trouvais un peu trop rose à mon goût.
J'avais un peu de réticence à porter des vêtements aux couleurs claires et vives, mais je cédais devant l'insistance d'Agathe.
Un peu plus tard, nous étions de retour à l'appartement. Christian n'était toujours pas rentré. Agathe voulut me faire essayer mon nouveau pantalon. Avant que je ne puisse réagir, elle avait déboutonné mon jean et l'avait baissé jusqu'aux chevilles, se retrouvant le visage à la hauteur de mon sexe. Mon slip informe ne cachait rien de mon début d'érection.
Avec un sourire coquin, Agathe leva les yeux vers moi et me demanda:
"Est-ce qu'une fille t'a déjà fait une fellation?"
Complètement abasourdi par cette situation inattendue, je ne pus que secouer la tête pour répondre par la négative.
Agathe, accroupie devant moi, baissa alors lentement mon slip et commença à caresser mon sexe, puis à le mettre en bouche. Paralysé par les sensations nouvelles qui traversaient tout mon être, je fermais les yeux et la laissais faire.
Alors que je croyais avoir atteint le sommet du plaisir, Agathe se mit à me caresser l'anus avant d'y introduire un doigt. Sous l'effet de la surprise, je ne pus pas réprimer un cri et un mouvement de recul:
"Chut, tu vas voir, c'est encore meilleur comme ça!"
Tout en continuant à me sucer, Agathe me poussa doucement vers le divan, sur lequel je tombais, entièrement à sa merci. Tandis que le plaisir montait encore et encore, j'entendais comme dans un rêve la voix d'Agathe:
"La plupart des garçons l'ignorent, mais leur zone érogène la plus sensible, est là, au niveau de leur prostate."
Mon plaisir était tel que je n'étais plus vraiment conscient. Je réalisais néanmoins que si Agathe me parlait, le plaisir que je ressentais ne pouvait pas venir de la fellation, qu'elle avait interrompu, mais bel et bien du, ou des doigts qu'elle faisait aller et venir dans mon cul.
C'est dans cette position que Christian nous surprit, alors que j'éjaculais sans que personne ne touche mon sexe. Mon plaisir retomba aussitôt, et je me dépêchai de fuir vers ma chambre pour me rhabiller.
J'étais sous le choc de ce qui venait de m'arriver. Je me remettais difficilement de l'orgasme qui m'avait submergé, mais surtout j'avais honte d'avoir ressenti autant de plaisir dans de telles circonstances, et d'avoir été surpris ainsi par mon ami.
Après un long moment, j'avais retrouvé quelque peu mes esprits, et je ressortis de ma chambre pour voir Agathe embrasser Christian sur le pas de la porte. Au moment de partir, elle tendit à mon ami un petit sachet, et partit.
Je vis que le sachet portait le logo d'une pharmacie, mais j'étais trop perturbé par ce qui venait de se produire pour poser des questions. Christian ferma la porte, et se retourna vers moi. Curieusement, alors que j'avais honte d'avoir été surpris par mon ami, c'est lui qui rougissait.
Sans un mot, nous nous réfugiâmes tous les deux dans nos chambres respectives.

Les jours suivants, l'ambiance se détendit quelque peu entre Christian et moi. Nous recommencions progressivement à nous parler, même si nous évitions soigneusement de parler de Nicole et d'Agathe.
C'était d'autant moins difficile que nous ne voyions pas les deux filles tous les week-ends. Elles étaient très occupées, et nous aussi.
Un samedi soir où nous étions seuls, je demandais à Christian s'il voulait sortir, mais il préféra rester à l'appartement. J'étais désormais certain qu'il était tombé amoureux. Avant, il aurait saisi n'importe quelle occasion de sortir avec une nouvelle fille.
Beaucoup d'autres choses avaient changé chez mon ami. Il se levait avant moi tous les matins et préparait le petit-déjeuner. Il était devenu gentil et prévenant avec moi, me demandant souvent comment je me sentais, comme s'il s'inquiétait pour ma santé.
J'imaginais qu'il avait ressenti quelque chose parce que je tombais effectivement malade peu de temps après. Un matin, à peine levé, je fus pris de violentes nausées. Inquiet, Christian voulu appeler un médecin, mais je lui dis que ça allait passer. En effet, je me sentais mieux durant la journée, mais le lendemain matin au réveil, mes nausées reprirent de plus belle.
Christian m'aida à me recoucher et passa un coup de fil. Un peu plus tard, Agathe et Nicole arrivèrent à l'appartement avec une amie qu'elles me présentèrent comme leur médecin. Tandis que le docteur, une très belle femme, m'examinait, j'entendais mes amis s'agiter dans une autre pièce. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais j'avais l'impression qu'ils se disputaient.
Pourtant, après avoir parlé avec le médecin, ils vinrent tous me rejoindre en souriant dans ma chambre. Inquiet, je demandais s'il y avait un problème. Nicole vint s'assoir sur mon lit et posa sa main sur mon front:
"Chut, non, tout va bien. Tu dois te reposer, et tu iras mieux dans quelques jours. Avec Sylvie, le docteur, tu es entre de bonnes mains. C'est une amie."
Le docteur me prescrivit un médicament contre les nausées, ainsi qu'une prise de sang.

Après quelques jours pendant lesquels je me sentais progressivement mieux, j'allais voir le docteur avec les résultats de ma prise de sang. Elle m'expliqua que je n'avais rien de grave, mais qu'elle devait surveiller l'évolution de mon état de santé. 
Pour me rassurer, elle m'expliqua en souriant qu'elle avait déjà rencontré de nombreux cas comme le mien. En me prescrivant de nouveaux médicaments, elle m'annonça que je ressentirais certainement d'autres symptômes désagréables durant les prochaines semaines, mais que je ne devais en aucun cas cesser le traitement qu'elle me prescrivait.
En sortant de chez le médecin, je fus agréablement surpris de voir qu'Agathe et Nicole étaient là et m'attendaient. Elles me proposèrent de passer l'après-midi avec elles, ce que j'acceptais avec enthousiasme, même si j'aurais dû aller en cours.

Cet après-midi fut l'un des plus agréables moments que j'avais vécu. Après un passage dans une pharmacie, les deux filles m'emmenèrent en ville pour faire du shopping. En d'autres temps, une telle occupation m'aurait ennuyé, mais là, mes deux amies rivalisaient de petits gestes de tendresse et de marques d'affection pour attirer mon attention. Nous passions de boutique en boutique où Agathe et Nicole m'offraient un véritable spectacle en essayant des tenues toutes plus belles et sexy. Je craquais notamment pour une petite robe noire dans laquelle Nicole était tout simplement sublime. Je me souviens aussi avec émotion d'une tenue d'écolière avec mini-jupe plissée qu'Agathe essaya comme un gag.
Après un arrêt dans un café, Agathe offrit à Nicole une combi-short moulante et une paire de cuissardes à talons aiguille. Quand Nicole entra dans la cabine pour essayer cette tenue, j'étais gêné pour elle, pensant qu'elle allait avoir l'air d'une pute. Pourtant, quand elle en sortit, j'avais l'impression de voir une star des années soixante-dix. Elle n'avait pas l'air vulgaire du tout, bien au contraire!
Nicole garda tout de suite cet ensemble sur elle, et je fus très ému de marcher dans la rue avec elle. Je prenais beaucoup de plaisir à regarder mon reflet dans les vitrines des magasins avec cette fille superbe à mon bras… Même si, avec ses talons, elle me dépassait quasiment d'une tête.
Plus loin, Agathe et Nicole m'entrainèrent dans une bijouterie. Elles s'extasièrent un moment devant divers bijoux, avant de se tourner vers moi avec des boutons d'oreilles en or. Après une hésitation, je compris qu'elles me proposaient de me faire percer les oreilles. Mon premier réflexe fut de prendre la fuite, mais comment refuser quelque chose à deux filles aussi magnifiques?
Ainsi, pour la première fois, je me retrouvais les oreilles percées et ornées de bijoux en or. Tandis que je tentais de m'habituer à mon nouveau reflet en me regardant dans un miroir, Nicole et Agathe m'embrassèrent toutes les deux sur la bouche, ce qui surprit visiblement la vendeuse.

J'étais sur un petit nuage en rentrant à l'appartement. Quand Christian me vit, il ne remarqua d'abord rien de particulier. J'étais rassuré. Mes boutons d'oreilles plaisaient à mes amies, mais étaient suffisamment discrets pour ne pas attirer l'attention.
Un peu plus tard, alors que nous étions à table pour le repas du soir, Christian me regarda fixement, puis, avec un air étonné, me demanda:
"C'est nouveaux, ça? Tu portes des boucles d'oreilles?"
"Oui, c'est un cadeau de Nicole et Agathe."
"Oh, ben, elles te vont bien!"
Je le remerciais en rougissant, puis je lui racontais mon après-midi avec nos deux amies.
Quand notre conversation en arriva à ma visite chez le docteur, je me souvins soudain que je devais prendre mon traitement. Je fis promettre à Christian de me rappeler de le prendre régulièrement.
Il me regarda longuement avec un air sérieux, comme s'il hésitait à me répondre, puis, avec un sourire soudain, il me répondit:
"Oui, bien sûr, tu peux compter sur moi! J'y veillerais! Tu dois rester en bonne santé et bien suivre les recommandations du docteur!"

Nous passions une grande partie du week-end suivant en compagnie de Nicole et Agathe. Je portais à cette occasion la tenue colorée achetée quelques jours auparavant avec Agathe, et les filles me complimentèrent.
Comme le premier soir, Agathe resta avec Christian tandis que Nicole vint dormir avec moi dans ma chambre. J'aurais voulu faire l'amour avec elle, mais, toujours très intimidé, je n'osais pas aller au-delà de quelques caresses et baisers. De plus, Nicole disait apprécier ce respect que je lui montrais…
Le matin, au petit déjeuner, Agathe se blottissait contre la musculature de Christian, mais celui-ci n'avait d'yeux que pour Nicole.
Un instant, j'eu la sensation que c'est moi que Christian regardait avec tant d'insistance, mais je me raisonnais en me disant qu'il n'y avait aucune raison, et qu'il admirait Nicole, qui restait près de moi.

Quelques jours plus tard, après un rendez-vous de contrôle chez mon ophtalmologue, j'essayais pour la première fois des lentilles de contact. Ravi d'être débarrassé de mes épaisses lunettes, j'appelais Agathe pour lui annoncer que j'avais suivi son conseil.
Elle me donna immédiatement rendez-vous en ville le lendemain. Je voulus d'abord refuser, parce que j'avais cours, mais la tentation était trop forte de passer un agréable moment avec mes deux amies.
Ainsi, le lendemain, quand je retrouvais Nicole et Agathe dans un café, elles m'accueillirent avec un enthousiasme que je ne leur connaissais pas. Elles me firent de nombreux compliments sur mon apparence, ce qui me m'émut énormément. Je ne parvins pas à empêcher quelques larmes de couler.
Comme mes cheveux avaient poussé et couvraient partiellement mes oreilles, les filles m'entrainèrent chez un coiffeur. Je pensais d'abord me faire simplement couper les cheveux très courts comme j'en avais l'habitude, mais Agathe et Nicole m'encouragèrent à essayer autre chose.
Peu après, je me retrouvais avec le même brushing que Justin Bieber à ses débuts, et avec de nombreux produits pour entretenir mon nouveau look. J'avais d'abord quelques doutes sur cette coiffure qui me donnait des airs de filles, surtout avec mes lobes d'oreilles mis en valeurs par les boutons dorés. Pourtant, une fois de plus, je me laissais influencer par l'enthousiasme que me montraient mes deux amies.
Ce soir-là, quand Christian me vit, son premier réflexe fut de se moquer de moi:
"Mais c'est quoi cette tête? Tu fais dans le look tapette, maintenant?"
Cette remarque me blessa, mais curieusement, plutôt que de répliquer comme je le faisais souvent, ou même me mettre en colère, je me mis à pleurer de manière incontrôlable. Christian me prit par l'épaule:
"Pardon, je suis désolé, je ne voulais pas dire cela… En fait, je dois t'avouer. Je suis jaloux, tu passes plus de temps avec Nicole et Agathe que moi!"
"Toi, tu es jaloux?"
"Ben oui, tu partages avec ces filles des trucs que je ne pourrais jamais avoir!"
"Tu penses vraiment ce que tu dis?"
"Tu en doutes? Depuis le temps qu'on est potes?"
Rassuré par ces paroles, je parvins à me calmer. Mais je commençais à m'inquiéter de ces montées d'émotions contradictoires que je subissais sans pouvoir les contrôler.

Plus tard, alors que je m'étais couché et que je commençais à m'endormir, j'entendis Christian parler au téléphone avec quelqu'un:
"Il change tellement, et si vite!"
"Mais tu es vraiment sûre que c'est sans risque?"
Oui, je sais, on en a déjà parlé.
 "Non, bien sûr, je veux vraiment aller jusqu'au bout, mais je ne me sens pas très bien à l'idée de lui cacher la vérité.
Non, tu as raison, les changements sont encourageants.
"Bon, tu me promets que ça va bien se passer?"
J'étais dans un demi-sommeil, j'avais la sensation de rêver. Ce n'est que bien plus tard que je me suis souvenu de cette conversation, que j'ai compris qu'il ne s'agissait pas d'un rêve.

Pendant les semaines suivantes, ma vie fut régulièrement ponctuée de petits incidents auxquels je n'attachais que peu d'importance. Pourtant, aujourd'hui je sais que mis bout-à-bout, chacun de ces événements constituent un faisceau d'indices qui auraient dû m'ouvrir les yeux sur les changements qui se produisaient en moi, et surtout sur la cause de ces changements.
Par exemple, un matin, je me rendis compte que j'avais de plus en plus de mal à enfiler mes pantalons parce que je grossissais au niveau des cuisses et des fesses. Peu après, des démangeaisons désagréables commencèrent à m'irriter au niveau de mes tétons.
Comme je l'avais déjà ressenti, mes émotions devenaient incontrôlables. Je pleurais pour un rien, de joie ou de tristesse, selon les moments.
Je me résolus à parler de tout cela à Sylvie, mon médecin, quand je retournais la voir pour contrôler mon état de santé. Elle m'expliqua que mes symptômes et mes tests sanguins ne laissaient plus aucun doute:
"Pierre, vous souffrez d'un dérèglement hormonal."
"Ah? Et qu'est-ce que ça veut dire, en clair?"
"Rassurez-vous, c'est plus courant qu'on ne le croit. Le corps se développe sous l'influence de substances chimiques appelées hormones."
"Oui, j'ai appris cela au lycée."
"Bien! Chez vous, depuis quelques temps, les hormones féminines sont plus présentes que les hormones masculines. Votre corps prend donc peu à peu des caractéristiques secondaires féminines… Vos fesses s'arrondissent, votre poitrine est plus sensible, sans parler de vos émotions, que vous dites ne plus parvenir à contrôler. En clair, vous vivez une seconde puberté, mais cette fois, c'est une puberté de jeune fille!"
"Mais, mais d'où ça vient? Qu'est-ce qui a provoqué ça?"
"Je ne pourrais pas l'expliquer avec certitude. Les causes peuvent être génétiques, ou causées par un traumatisme, physique ou psychologique…"
"Mais, on peut le soigner, non?"
"Vous voulez dire, en vous injectant des hormones masculines?"
"Euh, oui, je suppose."
"C'est extrêmement dangereux. Vos organes, comme vos reins ou votre foie, pourraient être endommagés par un tel traitement."
"Mais alors, qu'est-ce qu'on peut faire?"
"Pour l'instant, je crains de ne pas pouvoir faire plus. Poursuivez le traitement que je vous ai prescrit, et revenez me voir régulièrement pour surveiller votre état de santé. Je dois préciser qu'il est excellent!"
"Ah, bien, ça fait au moins une bonne nouvelle. Mais alors qu'est-ce que je dois faire pour…"
En disant cela, je montrais mes fesses arrondies. Sylvie ne put retenir un petit rire:
"Je suis désolée, il faudra sans doute vous acheter d'autres vêtements. Des pantalons plus adaptés à votre morphologie, par exemple. Pour cela, vos amies Agathe et Nicole pourront mieux vous conseiller que moi!"
Pendant que j'écoutais ce que me disait Sylvie, je me grattais machinalement la poitrine. Elle m'arrêta:
"Il ne faut surtout pas gratter, même si cela vous démange. Vous devriez essayer de porter des tissus plus doux sous vos vêtements, comme de la soie ou du satin. Cela serait moins irritant que vos tee-shirts en coton."
"De la soie ou du satin? Ce genre de sous-vêtement n'existe pas pour les hommes!"
"Personne ne va voir vos sous-vêtements! Et puis ce n'était qu'une idée. Vous faites ce que vous voulez… Mais arrêtez de vous gratter!"

En sortant du cabinet médical, j'étais bouleversé. J'appelai immédiatement Nicole. Etonnamment, Agathe et elle n'étaient pas loin. Elles me rejoignirent en quelques minutes.
Je tombais dans les bras de Nicole en pleurant. Entre deux sanglots, je parvins à expliquer ce qui m'arrivait. Les filles m'emmenèrent dans un café, où, après une longue conversation, je parvins à me calmer.
Comme je recommençais à me gratter la poitrine, Agathe et Nicole m'entrainèrent dans une boutique de lingerie. Malgré mes protestations, elles me firent essayer un caraco en satin. A contrecœur, j'admis que ce sous-vêtement, si féminin et bordé de dentelles était très agréable à porter. Agathe m'en offrit deux. Je protestais quand je vis le prix, mais elle insista, disant qu'elle en avait largement les moyens. J'en gardais immédiatement un sur moi, caché sous ma chemise. La douceur du satin soulageait quelque peu les irritations de mes tétons.
Mes deux amies m'entrainèrent ensuite dans une boutique de prêt-à-porter, où elles se dirigèrent vers les rayons de pantalons pour femmes. Une fois de plus je protestais, une fois de plus, mes protestations étaient vaines. En essayant des pantalons pour femme, je constatais que leur coupe se mariait parfaitement avec les nouvelles formes de mon corps. En me regardant dans la glace, je fus obligé d'accepter les arguments d'Agathe, qui me disait que personne ne verrait la différence avec un pantalon pour homme. Alors que j'essayais un nième pantalon, en me lamentant auprès de Nicole que je n'avais pas les moyens de m'offrir de nouveaux vêtements, Agathe fila discrètement à la caisse pour me payer deux pantalons que j'avais essayés. Quand elle revint m'annoncer que c'était réglé, je fus particulièrement gêné:
"Mais Agathe, tu es folle! Je ne pourrais jamais te rembourser!"
"Ne t'inquiète pas pour ça! Je te l'ai dit, j'ai les moyens. Si mon argent ne sert pas à aider les amis, alors à quoi peut-il bien servir?"
Je me tournai vers Nicole, qui approuva d'un signe de tête. Je ne pus que remercier Agathe en l'enlaçant. Celle-ci, qui avait fait plusieurs achats, me tendit l'un des paquets qu'elle portait:
"Enfile ce jean tout-de-suite. Tu seras plus à l'aise que dans le pantalon trop serré que tu portes. "
Je m'exécutais, et une vendeuse vint m'aider à retirer les étiquettes pour que je puisse immédiatement garder mon nouveau pantalon sur moi. Ensuite, Agathe me tendit un autre paquet, me disant que c'était un autre pantalon que j'avais essayé. Je la remerciais une nouvelle fois, et nous quittions la boutique.


Une fois de plus, j'avais passé ma journée avec mes amies plutôt que d'aller en cours. Je commençais à craindre que mes prochains examens allaient être désastreux.
Rentré à l'appartement, je fus accueilli par Christian, qui me demanda de mes nouvelles. Je lui racontais ma journée, mais je n'eus pas le courage de lui parler de mon dérèglement hormonal. Il me proposa de lui montrer mes achats. J'ouvris le paquet qu'Agathe m'avait offert. Il y avait bien un pantalon beige que j'avais essayé, mais aussi la veste assortie. C'était un tailleur pour femme complet!
Amusé, Christian me poussa à essayer l'ensemble devant lui. La tête basse, je m'exécutais. En tournant autour de moi, mon ami siffla:
"Il est classe, ton nouveau costume!"
Je ne savais pas s'il se moquait de moi, ou s'il pensait que c'était effectivement un costume pour homme. Je renonçais à me poser la question, mais sur le moment, j'étais bien décidé à ne pas porter ce tailleur en public.

Dans la nuit du samedi suivant, je profitais d'être à nouveau en tête à tête avec Nicole pour lui parler de mes inquiétudes:
"Je dois te l'avouer, j'ai peur."
"Peur de quoi?"
"De ce qui m'arrive en ce moment! J'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus, que je ne contrôle plus rien!"
"Je comprends…"
"Tu es gentille, mais je ne crois pas que tu peux comprendre. Je change tellement en ce moment que j'ai peur de ne jamais être un homme!"
En parlant de mes angoisses à Nicole, je ne pus retenir mes larmes:
"Tu vois, je n'arrive même pas à me contrôler, je pleure comme une fille!"
"C'est quoi, ces préjugés, les garçons pleurent eux aussi!"
"Sans doute, mais pas comme ça, pas sans raison!"
"Je te l'ai dit, je te comprends… Bien mieux que tu ne peux l'imaginer! Tu te voyais comme un homme ordinaire, avec un avenir normal, avec une femme, des enfants, un boulot… Et maintenant tu as peur de n'avoir rien de tout cela."
"Ouais, si tu veux, il y a un peu de cela, mais c'est plus compliqué… Ma vie est devenue si compliquée!"
Je me remis à sangloter entre les bras de Nicole. Elle me poussa gentiment pour m'obliger à m'allonger sur le dos, puis se plaça au-dessus de moi:
"Tu vas voir, je vais te montrer que tu es bien un homme!"
Sur ces mots, elle baissa mon slip et se mit à sucer mon sexe. Mis à part la rapide masturbation du premier matin, elle n'avait jamais accepté de pratique sexuelle avec moi. Je restais un moment sous le choc de la surprise, incapable de bouger, puis, petit à petit, sous les caresses expertes de Nicole, ma bite se mit à gonfler. Je ne pouvais pas m'empêcher de gémir tandis que mon amie faisait monter et descendre ses lèvres humides le long de mon sexe.
Mon plaisir montait tandis que mes mains caressaient les cheveux de Nicole, accompagnant les mouvements de sa tête. Ma jouissance fut si soudaine que je ne pus pas prévenir mon amie qu'elle arrivait, et j'inondai son visage de sperme.
Tandis qu'elle s'essuyait avec un mouchoir, je m'excusais auprès de Nicole. Elle se retourna vers moi pour m'embrasser, me faisant goûter pour la première fois la saveur âcre du sperme.
Je lui proposai de lui donner à mon tour du plaisir, mais elle refusa, disant qu'il fallait dormir.

J'étais particulièrement heureux de l'évolution de mes rapports avec Nicole, mais la semaine qui suivit fut particulièrement difficile pour moi.
D'abord, en raison des cours que j'avais manqués, je ratais un examen partiel. La réussite de mes études s'annonçait mal.
Ensuite, deux jours plus tard, je fus licencié de mon job d'étudiant. Je faisais le service dans un fast-food, et j'eu une crise de larmes devant des clients particulièrement agaçants. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait. Le gérant m'expliqua qu'il ne pouvait pas garder un employé qui ne maitrisait pas ses nerfs.
Christian et Agathe, très généreusement, me proposèrent de m'aider financièrement, le temps que je retrouve un nouvel emploi. J'étais très touché de leur proposition, mais en même temps, particulièrement gêné de devoir dépendre d'eux.
J'appelais mes parents, dans l'espoir d'avoir un peu d'aide de leur part, mais en vain. Ils n'avaient pas les moyens de m'aider financièrement. De plus, ils m'annoncèrent qu'ils envisageaient de se séparer. Est-il nécessaire de préciser que ce coup de téléphone ne me remonta pas le moral?
En fin de semaine, j'avais l'impression d'avoir touché le fond, mais un nouveau coup du sort m'attendait. Le matin, sous la douche, je me rendis compte que ma poitrine n'était pas seulement irritée, mais qu'elle avait commencé à pousser. Je commençais à avoir des seins! Ils étaient petits, comme une poitrine d'adolescente, mais il n'y avait aucun doute, j'avais des seins!
Sous le choc, je n'allais pas en cours ce jour-là, restant prostré dans ma chambre.

Le week-end suivant, je voulus également rester enfermé dans ma chambre. Christian, comprenant que quelque chose n'allait pas, fit venir Nicole et Agathe. Je refusai d'abord de les voir, mais la douceur de Nicole et l'autorité naturelle d'Agathe me persuadèrent de les laisser entrer.
Elles savaient que je souffrais d'un dérèglement hormonal. Je supposais donc qu'elles ne seraient pas trop surprises par le développement de ma poitrine. Je fus effaré par leur réaction quand j'osai enfin leur montrer. Non seulement elles ne semblèrent pas étonnées, mais elles prirent la nouvelle avec bonne humeur, surtout Agathe:
"Oh, comme ils sont mignons! Je peux toucher?"
Joignant le geste à la parole, elle me caressa délicatement les seins, ce qui me fit frissonner de plaisir. Ravie de voir que ses caresses me faisaient un tel effet, Agathe poursuivit:
"Il faut immédiatement aller t'acheter un soutien-gorge!"
Nicole approuva:
"Oui, d'ailleurs on connait la boutique parfaite pour cela!"
Je repliai mes bras devant ma poitrine, sans me rendre compte à quel point ce geste était féminin:
"Non, ce n'est pas possible. Je ne peux pas porter de soutien-gorge!"
"Si, malheureusement, ça va être vite indispensable!"
"Mais… Mais je ne peux tout de même pas entrer dans une boutique de lingerie et demander à essayer un soutien-gorge!"
"Et pourquoi pas?"
"Mais, parce que je suis un garçon!"
"Oui, tu as raison, tu devrais te déguiser en fille avant d'y aller!"
"Vous rigolez, les filles?"
"Mais non, pas du tout!"
Sur ces mots, Agathe et Nicole m'entrainèrent d'autorité vers la salle de bain où elles me firent me déshabiller, et me poussèrent sous la douche. Sous leurs instructions, je me rasais soigneusement le visage, les jambes, et les dessous de bras. Je n'étais pas très poilu, mais après cela, mon corps n'avait plus aucune trace de virilité, à part mon petit sexe qui pendouillait lamentablement entre mes jambes. 
Les deux filles me firent enfiler un slip, non sans préciser en plaisantant qu'il me faudrait des nouveaux dessous, et que j'allais devoir renoncer à mes sous-vêtements de garçon.
Nicole me fit assoir et sortit de son sac à main quelques ustensiles de maquillage. Elle s'approcha avec une pince à épiler. Je voulu la repousser:
"Non, Nicole, qu'est-ce que tu fais?"
Agathe me prit les mains, tandis-que Nicole s'asseyait sur mes genoux, face à moi:
"Allons, laisse-toi faire, on va juste t'affiner un peu les sourcils!"
"Aïe!"
"Oh, comme il est douillet, continue, Nicole!"
Ainsi, en quelques instants, mes sourcils se retrouvaient affinés, et mon visage, jusque-là quelque peu androgyne, était soudain très féminin. Nicole accentua encore mon apparence féminine par deux simples trais de crayons autour des yeux, un peu de mascara, et un gloss transparent sur les lèvres.
Même avec un maquillage aussi simple, mon reflet dans le miroir me renvoyait l'image d'une jeune fille.  
Nicole me mit un peu de son parfum, avant de me reconduire à ma chambre pour m'habiller.
Sous la direction des filles, j'enfilais l'un de mes caracos bordés de dentelle, mais elles m'interdirent de mettre une chemise. Elles m'obligèrent à mettre le tailleur beige qu'Agathe m'avait offert. Je voyais que la veste fermée du tailleur laissait entrevoir le haut des dentelles du caraco, et cette vision me troublait énormément.
J'enfilais ensuite une paire de chaussettes et je voulu mettre mes grosses chaussures de garçon, mais Agathe m'arrêta:
"Non, ça ne va pas du tout! Il faudrait qu'on t'achète d'abord des chaussures qui iront bien mieux avec cette tenue. Attends, retire tes chaussettes, j'ai toujours une paire de mi-bas dans mon sac, au cas où…"
Elle me tendit la paire de mi-bas fins couleur chair, que j'enfilais sans rechigner, tant j'étais incrédule de ce qui m'arrivait. J'enfilais ensuite une paire de baskets.
En me regardant dans la glace du placard, j'étais content que Christian ait été obligé de s'absenter. Agathe faisait la moue:
"Ça ne va vraiment pas, ces baskets. C'est décidé, on va d'abord acheter des chaussures!"
Et, tandis qu'elle m'entrainait à l'extérieur de l'appartement et que je me retrouvais avec mes clefs à la main, sans aucune poche pour les ranger, Nicole ajouta:
"Et il te faut aussi un sac à main!"

J'avais l'impression de vivre un rêve, ou plutôt un cauchemar. Tout ce que je vivais me semblait tellement irréel que je suivais mes deux amies sans réagir.
Notre premier arrêt fut dans une boutique de chaussures où Agathe voulut d'abord me faire essayer une paire d'escarpins à talons. Voyant que cela ne m'amusait pas du tout, elle se ravisa et me montra une paire de derbies pour femmes, qui ressemblaient beaucoup à des chaussures pour hommes. J'acceptais de bon cœur de les essayer, et, comme elles m'allaient et qu'elles plaisaient à mes amies, je les gardais immédiatement aux pieds.
Dans la même boutique, Agathe m'offrit un petit sac à main assorti aux chaussures, où je pus ranger mes clefs.
L'étape suivante fut bien plus difficile pour moi. Mes deux amies durent palabrer longuement avec moi avant que je n'ose entrer avec elles dans une boutique de lingerie. La vendeuse accueillit Agathe et Nicole en leur faisant la bise, ce qui me rassura quelque peu. C'était une amie.
Pourtant, soudain, je paniquai quand Agathe voulut me présenter à Martine, la vendeuse:
"Je te présente mon amie…"
Elle hésita, et Nicole intervint:
"Perrine! Elle s'appelle Perrine!"
Martine me fit la bise, tandis qu'Agathe lui expliquait que j'étais un garçon manqué qui désirait changer et se féminiser. Je crus voir Agathe et Martine échanger un clin d'œil, mais autre chose me gênait.
Tandis qu'Agathe et Martine allaient chercher des articles qui pouvaient me convenir, je me tournai vers Nicole et lui dis à voix basse:
"Perrine? Pourquoi Perrine? C'est quoi, ce prénom?"
"Ben, c'est un joli prénom, et puis j'ai improvisé, j'ai essayé de trouver quelque chose qui ressemble un peu à Pierre!"
"Chut! Elle va entendre!"
Martine et Agathe étaient de retour, les bras chargés de divers articles de lingerie, et elles me poussèrent vers une cabine d'essayage, tandis que Nicole était prise d'un fou-rire, ce qui m'agaça particulièrement.
Agathe entra avec moi dans la cabine et me fit retirer la veste et le caraco avant de me montrer un premier soutien-gorge, qu'elle m'aida à enfiler. Elle s'amusa particulièrement à me le faire agrafer et dégrafer plusieurs fois pour m'entrainer à faire ce geste sans aide.
En me regardant dans un miroir avec mon premier soutien-gorge, je fus choqué de voir à quel point il mettait en valeur ma petite poitrine. Agathe me repoussa dans la cabine avec d'autres articles tandis que Nicole sortait de la boutique pour prendre l'air, toujours hilare.
Après plusieurs essayages, Agathe sembla satisfaite et je faillis m'étrangler en l'entendant annoncer à la vendeuse:
"Parfait, on va prendre ces deux soutiens-gorge. C'est inutile d'en prendre plus pour l'instant, sa poitrine va encore grossir!"
Puis, elle me repoussa vers l'intérieur de la cabine:
"Bien, et maintenant, les culottes assorties!"
Nicole, qui venait de rentrer dans la boutique en s'essuyant les yeux ressortit en riant de plus belle.
Peu après, je ressortais de la boutique de lingerie, portant sous mes vêtements mon premier soutien-gorge et une petite culotte assortie, et avec à la main un sac contenant d'autres articles de lingerie féminine à ma taille.

En reprenant le chemin du retour, je n'avais qu'une hâte. Je voulais rentrer et pouvoir me changer avant le retour de Christian. Malheureusement, il était déjà là, à nous attendre.
Quand il me vit, il resta bouche-bée, tandis que je restais sous le choc, rougissant et tremblant. Je vis du coin de l'œil Nicole qui voulut faire un geste vers moi, mais qu'Agathe retint. Au bout d'un instant qui me sembla une éternité, Christian me prit par les épaules et me regarda dans les yeux:
"Rassure-toi, Agathe m'a tenu au courant de ce qui t'arrive. Je sais tout… Mais je ne m'attendais pas à te voir comme ça! Comment dire, tu fais une jolie nana!"
"Euh, merci, je suppose…"
"Non, c'est sincère! Tu devrais rester comme ça, ça te va super bien!"
Je me mis à pleurer:
"Mais, je ne veux pas rester comme ça. C'est juste un dérèglement hormonal, c'est passager, enfin, j'espère!"
Christian me prit dans ses bras:
"Chut, il ne faut pas pleurer, je suis là, et je serais toujours là, quoi qu'il arrive. On est potes depuis des années, et ça ne va pas changer!"
En sanglotant, je remerciai mon ami, et je ressentais sa force qui m'enveloppait. Je réalisai soudain qu'on n'avait jamais échangé une telle démonstration de tendresse. Intérieurement, je voulais repousser mon ami, je voulais prendre la fuite, je craignais qu'il pense que j'avais des sentiments homosexuels. Pourtant, je ressentais sa force rassurante, et je me blottissais en confiance dans ses bras.
Cet instant si unique fut interrompu par Agathe:
"Bon, et si on sortait?"
Devant l'enthousiasme général, je ne pouvais pas refuser. Nicole retoucha mon maquillage, parce que mes larmes l'avaient fait couler, et le sien, parce qu'elle avait pleuré de rire.

Le début de cette soirée fut très éprouvant pour moi. Je me demandais continuellement ce que les personnes que nous croisions pensaient en me regardant.
Finalement, quand je vis que personne ne prêtait particulièrement attention à moi, je parvenais à me détendre, d'autant que mes amis étaient tous les trois très chaleureux avec moi.
En fin de soirée, l'alcool aidant, j'étais parfaitement détendu, sans doute un peu trop. Je me retrouvais dans les bras de Christian, tandis qu'Agathe et Nicole reformaient leur couple lesbien. De retour à l'appartement, Nicole et Agathe, un peu excitées, nous laissèrent seuls, Christian et moi. Elles voulaient se retrouver, ce que nous acceptâmes de bon cœur.
Soudain, je me retrouvais seul avec Christian dans cet appartement que nous partagions depuis des mois. Nous sommes restés un long moment silencieux, à nous regarder dans les yeux. Je me plongeais avec délectation dans la douceur du regard de Christian, avant de réaliser soudain qu'il ne me regardait pas comme son vieux copain, mais comme une jeune femme qu'il désirait.
Intérieurement, je me mis à paniquer. Pourtant, je parvins à garder mon calme. Je remerciais Christian pour la bonne soirée, et, sans savoir moi-même pourquoi, je l'embrassais sur la joue avant d'aller rapidement m'enfermer dans ma chambre.
Je dormais peu cette nuit-là. J'essayais de comprendre ce qui m'arrivait, sans y parvenir. Je me posais également des centaines de questions sur mon ami Christian. Est-ce qu'il me désirait comme j'en avais eu l'impression? Etait-il possible que mon ami ait des désirs homosexuels? Et surtout, est-ce que cette idée me dérangeait tant que cela?
Mon dérèglement hormonal avait-il une influence sur mes propres désirs?

Les semaines suivantes furent pénibles pour moi. J'essayais de rester le garçon que j'avais été jusque-là en portant uniquement mes vêtements masculins, mais je fus progressivement obligé d'y renoncer. Avec mes fesses qui s'arrondissaient, je ne parvenais plus à enfiler mes anciens pantalons.
Dans un premier temps, je ne portais pas de soutien-gorge, sauf quand mes amis m'y encourageaient. Pourtant, l'inconfort causé par mes seins qui grossissaient de plus en plus ne me laissa pas d'autre choix. Le temps qui se rafraichissait me permettait de cacher ma poitrine sous des pulls amples.
Je cherchais, sans succès, un nouvel emploi, et je dépendais financièrement de Christian et d'Agathe. Tous ces problèmes, ainsi que mes doutes et angoisses m'empêchaient de me concentrer en cours. J'accumulais les échecs pendant mes examens partiels.
De son côté, Christian devenait nerveux et irritable. A la moindre occasion, il se montrait de plus en plus impatient. Nous nous disputions parfois.

Sans la douceur et l'enthousiasme de Nicole et Agathe, que je voyais deux ou trois fois par semaine, j'aurais sans doute sombré dans une grave dépression dans cette période. Pourtant, je ne me sentais pas toujours très à l'aise en leur présence.
Quand elles m'emmenaient faire du shopping, ce qui était indispensable avec les changements qui se produisaient dans mon corps, j'étais gêné parce qu'elles me poussaient de plus en plus à essayer des articles féminins. Par exemple, Agathe m'offrit un ensemble pantalon et veste bleu pâle. Si sa forme pouvait évoquer un costume masculin, la couleur était bien trop tendre pour ne pas être une tenue féminine.
Avec l'arrivée du froid, j'acceptais de commencer à porter des collants sous mes pantalons. Cette étape fut sans doute la plus facile pour moi. Les collants étaient très agréables à porter, et chauds. Le même jour, Agathe m'acheta des bottines. Quand je vis qu'elles avaient des petits talons,  je voulus refuser de les porter, mais comme toujours, les gestes de tendresse de mes deux amies m'incitèrent à cette nouvelle concession.   

C'est un week-end que tout bascula. J'étais seul avec Nicole dans ma chambre. Une fois de plus, je lui faisais part de mes angoisses de ne plus être un homme.
Comme elle l'avait fait précédemment, elle me fit une magnifique fellation, mais cette fois, elle s'arrêta alors que mon sexe était parvenu difficilement à l'érection. Elle se retourna, me présenta ses fesses, et baissa sa petite culotte:
"Viens, prends-moi!"
Je restais un bref instant surpris. Même si j'en rêvais depuis notre première rencontre, je n'espérais plus bénéficier d'une telle invitation de la part de Nicole. Je commençais d'abord timidement à lui caresser les fesses, puis, enhardi et très excité, je me plaçais derrière elle et commençais lentement à la pénétrer. Un long gémissement de Nicole m'encouragea à continuer. D'abord lentement, je commençais à aller et venir entre ses fesses. Progressivement, encouragé et excité par les soupirs de mon amie, j'accélérais le mouvement. Peu après, sans pouvoir retenir un cri, je jouissais pour la première fois dans le cul de Nicole, et je m'écroulais sur elle, complètement essoufflé.
Peu après, j'avais l'impression d'être au paradis tandis que je m'allongeais sur le lit, à côté de Nicole. Elle se redressa, puis vint se placer au-dessus de moi avec les yeux brillants pour m'embrasser comme jamais. Sans perdre contact avec ses lèvres, je me redressai et commençais à la caresser sur tout le corps. Je voulais que cet instant unique dure éternellement, et j'en voulais plus. Pendant que je continuais à embrasser Nicole, mes mains ne cessaient pas d'explorer son corps tout entier. A chaque fois que mes mains s'approchaient de sa petite culotte, elle tentait de me retenir, mais finalement, je parvins à mes fins.
Je baissais enfin la petite culotte de mon amie, mais une surprise de taille m'attendait. Nicole recula brusquement, tentant vainement de cacher son entre-jambe, où je découvris avec effroi un sexe masculin!

L'espace d'un instant, incrédule, je restai incapable de réagir. Nicole semblait elle aussi paralysée. Je lisais de l'inquiétude ou même de la peur dans son regard.
Mon amie, voyant que je ne réagissais pas, s'approcha et posa une main sur mon épaule. Elle tremblait, moi aussi. Sa main, toujours tremblante, commença à me caresser.
Nicole, progressivement, colla son corps contre le mien et me prit dans ses bras. Elle chuchota à mon oreille:
"Tu vois, on est pareils!"
"Mais, comment? Comment est-ce possible?"
"C'est compliqué…"
"Mais tu es si féminine, si jolie, si…"
"Merci, mais tu sais, j'ai beaucoup changé. Avant, j'étais un garçon un peu perdu… Et puis, les choses ont changé."
"Mais comment? Tu as la même chose que moi? Un dérèglement hormonal?"
Nicole semblait confuse:
"Euh, oui, enfin non, je prends un traitement hormonal de féminisation."
"Ah? Mais alors ce n'est pas comme moi. Tu veux être une femme!"
"Comme je l'ai dit, c'est compliqué…"
Nicole me prit par la main, m'entraina hors de ma chambre, puis dans la chambre de Christian, où mon ami dormait avec Agathe. Ils se réveillèrent en sursaut et Nicole annonça dans un sanglot:
"Il sait!"

Mes amis m'entourèrent, me firent assoir sur le lit, et me prirent dans leurs bras. Au bout d'un moment, Christian prit un siège pour s'installer en face de moi. En me regardant dans les yeux, d'abord hésitant, il commença à m'expliquer:
"Il faut qu'on t'avoue quelque chose. Mais c'est compliqué."
Effrayé par le ton de mon ami, je lui fis signe de continuer:
"Tu te souviens? Cette nuit où tu avais trop bu?"
"Oui…"
"C'était une occasion unique pour moi. J'avais deux nanas magnifiques pour moi tout seul. J'avais déjà couché avec Agathe, mais je désirais aussi sa copine."
Agathe confirma ce que Christian me disait. Il continua:
"Je pensais que Nicole était lesbienne, bon d'une certaine manière, elle l'est!"
Je me tournais vers Nicole, qui faisait timidement "oui" de la tête. Mon ami poursuivait son récit:
"Cette nuit-là, avec Agathe, on a réussi à persuader Nicole de me faire une fellation. Tu n'imagines pas à quel point c'était agréable!"
"Euh, si, je sais…"
"Ah? Oui, bien sûr!"
Après un petit rire nerveux, Christian continua:
"Nicole me rendait fou! Elle m'avait fait jouir comme jamais! Du coup, je me suis jeté sur elle et je l'ai déshabillée. Elle se débattait, mais je suis allé jusqu'au bout, et j'ai découvert… Enfin, tu sais…"
Pendant que Christian parlait, je regardais Nicole qui baissait les yeux.
"Elle, ou bien il? Je ne sais pas vraiment comment dire… Elle m'a rendu complètement dingue. J'avais déjà fantasmé sur les transsexuelles, sans savoir comment je réagirais si j'en rencontrais une. Et là, j'en tenais une dans mes bras. Je n'avais plus qu'une envie, c'était de coucher avec elle. J'étais excité comme jamais!"
"Et donc, vous avez couché ensemble!"
"Non, jamais! Nicole a toujours refusé, et Agathe la soutenait totalement. Tout ce que j'ai obtenu, c'est de pouvoir coucher avec Agathe en présence de Nicole… C'était la dernière fois que j'ai touché une femme!"
"Hein? Pas possible! Tu as passé presque tous tes week-ends avec Agathe dans ta chambre!"
"Oui, mais c'est Nicole que je désirais… Ou quelqu'un comme elle…"
Agathe intervint:
"Alors j'ai dit à Christian qu'il devait se trouver un transsexuel, ou, plus simple, un garçon à féminiser. Je lui ai raconté comment j'avais féminisé Nicole… On s'est dit qu'il n'était peut-être pas nécessaire de chercher très loin."
Un interminable moment de silence s'installa, avant que je comprenne avec horreur ce qu'Agathe essayait de me dire: je ne souffrais pas d'un dérèglement hormonal, mais mes amis me faisaient prendre contre ma volonté des hormones féminisantes!
"Mais, c'est impossible! Sylvie est médecin, elle aurait remarqué que ce n'était pas naturel, que ce n'était pas un simple dérèglement hormonal!"
Agathe me prit dans ses bras:
"Ma pauvre chérie, Sylvie est au courant de tout. Elle m'a aussi aidé à féminiser Nicole!"
Je ne sais pas ce qui me rendit le plus furieux. Le fait que mes amis avaient comploté ainsi contre moi, le fait qu'un médecin pouvait être leur complice, ou le fait qu'Agathe s'était permis à l'instant de me parler au féminin.
Je la repoussai violemment, couru vers ma chambre où je m'habillai en vitesse, avant de remplir un sac de voyage avec quelques affaires et de fuir dans la nuit.

En pleurant, je courais vers la gare. J'allais prendre le premier train possible pour rentrer chez mes parents. Dans le hall de la gare, je grelotais de froid en attendant le train. J'étais bouleversé, et incapable d'être lucide.
Après deux heures de voyage, je m'étais calmé, et j'étais presque soulagé en passant la porte de la maison de mes parents. Hélas, mes parents, eux, n'avaient pas changé! C'est à peine s'ils me demandèrent pourquoi j'étais là, sans avoir prévenu que je rentrerais. Une fois de plus, je ne pouvais qu'assister à l'un de leurs perpétuels conflits. Chacun de mes parents me prenait à témoin pour reprocher à l'autre ses défauts, réels ou imaginaires. Ils se disputaient, et n'écoutaient pas ce que je pouvais avoir à leur dire. Ce n'était pas la première fois que j'assistais à une telle scène, mais là c'était trop!
Pleurant de frustration et de rage, je me précipitai vers ma chambre où je pris les rares affaires qui pouvaient encore m'être utiles, avant de repartir comme j'étais venu.
Je marchais au hasard dans la rue pendant plusieurs heures, sans savoir où aller. J'étais complètement frigorifié et j'avais faim. Je n'avais rien mangé depuis la veille. Je m'assis sur un banc pour essayer de réfléchir.
Où pouvais-je aller? Retourner chez mes parents? Pour y faire quoi? Je ne pouvais pas poursuivre mes études sur place.
Devais-je retourner à l'appartement? Retrouver ceux que j'avais fait l'erreur de prendre pour mes amis?
Je n'avais plus confiance en eux. Mais à qui pouvais-je faire confiance?
Je n'avais pas d'autre choix, je dépensais mes derniers Euros pour acheter un billet de train de retour.
Dans la nuit, je rentrais finalement à l'appartement, fiévreux et épuisé. Christian était là. Sans un regard pour lui, je m'écroulais sur le divan en grelotant.

Christian s'approcha de moi, visiblement très inquiet. Je tentai faiblement de le repousser quand il me prit dans ses bras et me souleva pour m'emmener dans la salle de bain. Il me déshabilla et me fit prendre une douche très chaude. Après, il m'enveloppa dans son peignoir, trop grand pour moi, mais dans lequel je n'aurais pas froid. Il me frotta vigoureusement le dos et les épaules pour me réchauffer. Pendant tout ce temps, il ne cessa de répéter:
"Pardon, je n'aurais jamais dû faire ça. Tu es mon ami, et je ne t'obligerais plus jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas."
J'étais dans une demi-conscience, mais je jurerais avoir entendu la voix de Christian me dire:
"Je t'aime!"
Alors que je commençais à me sentir mieux, Christian me prépara un chocolat chaud, puis, m'aida à me coucher.

Le lendemain, je me réveillai dans mon lit. Nicole était là, à mon chevet. Elle me tenait la main. Comme l'avait fait Christian, elle me demanda pardon. Quand je demandai où était mon ami, Nicole m'expliqua qu'il était allé se coucher, qu'il m'avait veillé toute la nuit. Elle voulut aller le réveiller, mais je la retins.
J'avais besoin de comprendre, et Nicole était sans doute la mieux placée pour m'expliquer.
Au cours d'une interminable conversation, je lui demandai de me raconter sa vie, ses joies, ses peines, ses regrets. Je lui demandai comment tout avait commencé pour elle, comment un garçon avait pu devenir une fille. Elle me raconta tout, sans rien me cacher, de sa rencontre avec Agathe, de sa féminisation pas complètement volontaire. Elle me parla longuement de ses frustrations, de ses peurs, mais aussi des instants de bonheur qu'elle partageait avec Agathe…

(Note de l'auteur: Vous pourrez trouver tous les détails de la vie de Nicole dans mon histoire "les féminisatrices")

Ce jour-là, j'étais encore très faible et fiévreux, mais je partageais plus de choses avec Nicole que je l'avais fait avec quiconque dans mon existence. Nous pleurions ensemble, nous riions ensemble. Je comprenais qu'elle avait vécu la même chose que moi, avec les mêmes angoisses, les mêmes doutes. Si quelqu'un pouvait me guider dans les choix que je devais faire, c'était bien elle.
Je restais encore quelques jours couché. Nicole passa de nombreuses heures à mon chevet. Nous parlions ensemble, mais surtout, nous échangions nos secrets les plus intimes. Nicole m'avoua des choses qu'elle cachait même à Agathe, et pour la première fois de ma vie, je parlais à quelqu'un de mes désirs et de mes peurs les plus intimes.
Nous parlions également de rapports sexuels. Nicole me décrivait en détails ses nuits d'amour avec Agathe. Elle me disait comment elle passait des heures entre les jambes de son amante, à la lécher et à la caresser. Elle m'expliquait, que parfois, quand elle parvenait à avoir une érection malgré les hormones, Agathe lui permettait de lui faire l'amour comme un homme. Elle me décrivait le plaisir intense qu'elle ressentait quand Agathe la prenait par derrière avec un godemichet ou un vibromasseur.
En écoutant Nicole, je repensais à la fois où Agathe m'avait fait jouir, simplement en me pénétrant avec ses doigts. Je devenais de plus en plus intrigué par le plaisir anal.

Finalement, après quelques jours, je pris une décision. Je confiai mon idée à Nicole, qui, ravie, accepta de m'aider.

Quelques jours plus tard, j'allais beaucoup mieux. Tandis que Christian était à son travail, je passais la journée avec Nicole et Agathe pour me préparer. Nicole était enthousiaste, et Agathe accepta de payer tout ce dont j'avais besoin. Nous allions passer une soirée exceptionnelle, et je voulais que tout soit parfait.
Le soir, quand Christian rentra, il eut la surprise de sa vie en me découvrant, debout à l'attendre entre mes deux amies.

J'étais morte de trac. Je portais la petite robe noire qui m'avait tant fait craquer quand Nicole l'avait essayée quelques semaines auparavant. Mes longues jambes épilées étaient gainées de bas noirs, et j'étais perchée sur mes premiers talons aiguille dans lesquels je m'étais entrainé à marcher une partie de l'après-midi. Un pendentif mettait en valeur mon décolleté, où mes petits seins étaient rehaussés par un Wonder Bra. Des boucles ornées de pierres brillantes avaient remplacé mes boutons d'oreilles. Ma coiffure, prolongée par des extensions en cheveux naturels, était nouée en un élégant chignon. Un savant maquillage mettait en valeur mes yeux, tandis que mes lèvres étaient peintes du même rouge vif que mes faux-ongles.
Christian resta un long moment bouche bée, puis, finalement bredouilla:
"Pierre, c'est bien toi?"
"Oui, j'ai beaucoup réfléchi ces derniers jours. Après tout, je n'ai jamais vraiment été heureux en garçon. Du coup, je crois que j'ai envie d'essayer autre chose..."
Avec un clin d'œil à Nicole, j'ajoutais:
"Ce soir, ne m'appelle pas Pierre. Appelle-moi Perrine!"
Christian hésita un moment, puis s'approcha lentement de moi. Sa main me prit le menton, et il posa ses lèvres sur les miennes.
………………………

Deux ans ont passé. Alors que Christian dort à côté de moi, je me remémore mes premiers instants en femme. Je n'ai jamais regretté ma décision de changer d'identité.
Je vois toujours Nicole, ma meilleure amie. Nous couchons encore ensemble, parfois devant Christian, pour l'exciter. Je vois moins souvent Agathe, qui s'occupe beaucoup du bébé qu'elle a eu. C'est amusant à dire de cette manière: Nicole est devenue papa!

Je n'arrive pas à dormir. J'admire les reflets qui se forment sur le diamant que je porte au doigt à la lumière de la pleine lune. Ce soir, Christian m'a demandé de l'épouser!

Je crois que je vais dire oui…

Petit Pierre

4 commentaires:

  1. Wow, c'est une belle histoire. Je crois que je vais la garder en mémoire pour la relire plus tard.
    En la lisant, je me suis demandé si je serais capable d'en écrire une aussi belle.

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  2. Merci Frenchie!
    Il ne faut pas hésiter à écrire des histoires si tu le souhaites! J'ai débuté en écrivant les histoires que j'aurais aimé lire... fais la même chose! :-)

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  3. J'aime beaucoup beaucoup merci.

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  4. Ayako, merci pour tous vos commentaires!

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