Une petite histoire trouvée sur un site russe.
Chapitre 1
Zhenya ouvrit le plus silencieusement possible la porte avec sa clé. La dernière chose qu'il voulait à cet instant précis était d'être vu par sa mère. Il comptait se faufiler dans sa chambre et essayer de s'y enfermer jusqu'au lendemain, mais sa mère entendit le bruit de l'ouverture de la serrure et quitta la cuisine.
"Tu t'es encore battu?" Sa voix était pleine de compassion.
Zhenya hocha la tête d'un air sinistre. Les ecchymoses et les écorchures parlaient d'elles-mêmes. Il était le plus petit de sa classe. Timide et réservé, il n'avait jamais eu la force de se défendre, et ses camarades de classe en profitaient pour le brimer. Pas une semaine ne se passait sans que le jeune garçon ne rentre avec un œil au beurre noir ou la lèvre fendue. Zhenya retirait son uniforme scolaire sale et se changeait dans sa chambre lorsque sa mère entra dans la pièce.
"J'ai de bonnes nouvelles pour toi," sourit-elle, "Nous avons droit à un appartement dans le nouveau quartier et cet été, nous allons déménager. Tu comprends ce que ça signifie?"
"Quoi?" Demanda Zhenya. Il avait du mal à comprendre pourquoi c'était une bonne nouvelle.
"Tu iras dans une nouvelle école. Tes anciens camarades de classe ne seront plus là, et tu arrêteras enfin de rentrer à la maison couvert de bleus."
La joie du garçon n'avait pas de limites. Il allait se rendre dans une nouvelle école, où il rencontrerait sans doute de bons copains. Plus personne n'allait le battre, et il allait enfin pouvoir respirer librement. Il passa la fin de cette journée à rêver à sa nouvelle vie.
Le lendemain, quand sa mère accueillit Zhenya à son retour de l'école, son humeur sembla très sombre. Sa mère l'examina. Il lui semblait qu'il n'y avait aucune nouvelle ecchymose, alors quel était le problème?
"Mauvaise nouvelle." Déclara Zhenya en retirant ses chaussures.
"Que se passe-t-il?"
"C'est horrible. Aujourd'hui, Dimka m'a dit que ses parents avaient trouvé un appartement dans le nouveau quartier, et qu'à la rentrée, il irait dans une nouvelle école." Zhenya renifla, "dans la même école que moi."
Dimka était en quelque sorte le chef de la bande de gars qui ne cessait d'infliger des brimades à Zhenia. Il trouvait toujours de nouvelles idées d'humiliations qu'il testait avec ses amis sur les élèves les plus fragiles. Tous les espoirs de Zhenya d'avoir une nouvelle vie s'étaient effondrés. S'il retrouvait Dimka dans sa nouvelle école, celui-ci allait rapidement se trouver de nouveaux amis pour s'attaquer aux plus faibles, et toutes les mésaventures de Zhenya allaient recommencer.
Le jeune garçon était assis sur son lit en se lamentant quand sa mère entra. Elle s'assit à côté de lui et lui caressa la tête.
"Allons, ne t'en fais pas. Ton père et moi allons trouver une solution. L'été commence bientôt. Nous irons nous reposer à la datcha, et nous trouverons une solution à ce problème."
Zhenya aimait bien se détendre à la campagne. Il pouvait faire du vélo toute la journée, jouer avec des amis, nager ou prendre un bain de soleil. Pendant les vacances, il oublia presque ses soucis, mais, alors que la rentrée des classes approchait, il recommença à s'inquiéter. Certes, sa mère lui avait promis de l'aider, mais que pouvait-elle faire concrètement?
Habituellement, Zhenya rentrait à la maison une semaine avant la rentrée, pour acheter un nouvel uniforme, un cartable, des cahiers. Il passait chez le coiffeur et faisait d'autres préparatifs. Mais cette fois, ses parents ne le ramenèrent que la veille de la rentrée.
"Mais, on ne va jamais avoir le temps de m'acheter des cahiers, des stylos, et tout ça…" Dit le garçon, surpris, "Et puis, je ne peux pas aller à l'école avec des cheveux longs."
En effet, au cours de l'été, les cheveux de Zhenya avaient poussé presque jusqu'aux épaules, et le garçon voulait s'en débarrasser au plus vitre pour retrouver son habituelle coupe de cheveux courte. Sa mère, le voyant inquiet, lui dit:
"Ne t'inquiètes pas, ton père et moi t'avons acheté tout ce dont tu as besoin." Elle fit une pause, comme si elle hésitait à dire la suite… "Tu te souviens que je t'ai promis de trouver une solution contre les brimades de tes camarades?"
"Oui, et je me demande quelle idée tu as pu trouver."
"Ton père et moi y avons beaucoup réfléchi," poursuivit sa mère, "et nous avons eu une idée. Tu m'avais bien dit que Dimka ne s'était jamais attaqué aux filles?"
"Non, jamais, en général, il préfère se tenir loin d'elles."
"Voilà, c'est pourquoi nous avons pensé à cela: et si tu allais à l'école en tant que fille? Personne ici ne te reconnaitra. Et en robe, il est peu probable que Dimka te reconnaisse." Dit sa mère avec un sourire.
"Comment? En fille? Je ne veux pas. Je suis un garçon! Je préfère encore prendre des coups que je mettre une robe!"
Après un instant de silence, sa mère lui dit:
"J'ai bien peur qu'il ne soit trop tard pour changer quelque chose. Tu es inscrit dans ta nouvelle école sous le nom d'Evgenia Selivanova, et nous t'avons acheté de nouveaux vêtements. Tes anciennes affaires ont été jetées lors du déménagement. Au fait, tu n'as pas encore vu ta nouvelle chambre, allons-y, je vais te la montrer."
La nouvelle chambre de Zhenya était spacieuse et lumineuse, avec un bureau, un nouveau lit, et des rideaux roses devant la fenêtre. En regardant dans le placard, Zhenya se rendit compte que sa mère ne plaisantait pas. Au lieu de ses vêtements de garçon, il ne trouva que des robes, des jupes, des collants, des chemisiers, et d'autres affaires de fille.
"Tu es vraiment sérieuse?" Demanda-t-il à sa mère, effrayé.
"Absolument. Tu vas vivre en fille pendant un an, et puis après, on verra comment les choses évoluent. Bon, au lit! Tu vas avoir une journée chargée demain." Et sa mère quitta la pièce en fermant la porte derrière elle.
Zhenya ne trouva que difficilement le sommeil cette nuit-là. Il ne cessa de se tourner et de se retourner dans son lit, rejetait sa couverture, avant de se couvrir à nouveau. Une quantité de pensées lui venaient à l'esprit: "Je vais devoir porter une robe devant tout le monde… Et si quelqu'un voit que je suis un garçon? Et si je fais quelque chose qui pourrait me trahir? Merde, je ne peux plus penser à autre chose?"
Finalement, épuisé, Zhenya s'endormit.
Chapitre 2
Sa mère le réveilla très tôt:
"Debout, petite paresseuse, ton petit déjeuner est déjà prêt."
Zhenya s'étira à contrecœur, se leva et alla se laver. De retour dans sa chambre, il trouva ses vêtements posés sur son lit, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se souvint de la conversation de la veille. Sur le lit, il y avait un ensemble de lingerie, une robe d'écolière brune, un tablier blanc, des collants blancs, et pour la rentrée, une cravate rouge. Alors qu'il restait paralysé devant cette vision, sa mère entra dans la pièce.
"Dépêche-toi de t'habiller, tu vas être en retard."
Les mains tremblantes, Zhenya commença à s'habiller. Tout lui semblait si inhabituel et effrayant, et il ne parvint à nouer sa cravate qu'après cinq essais. Sa mère coiffa ses cheveux et le poussa devant un miroir. Zhenia vit devant lui une jolie fille de 15 ans effrayée et habillée d'une robe d'école festive. Ses cheveux étaient coiffés et maintenus par une jolie épingle à cheveux.
"N'ai pas peur. N'oublie pas de parler de toi au féminin, et tout ira bien."
Sa mère l'embrassa, puis lui fit enfiler une paire de chaussures.
"Allez, va! Tout ira bien."
Zhenya, après un profond soupir, prit le chemin de sa nouvelle école.
Lui qui n'avait jamais fait très attention aux autres avait l'impression que tout le monde ne regardait que lui. Quand il dut aller au tableau pendant le cours de mathématiques, la craie lui échappa plusieurs fois des mains tant il était nerveux, et il dut faire des efforts pour se rappeler de faire attention en se baissant pour la ramasser. Quand finalement, Zhenya put rentrer chez lui, sa nervosité le quitta peu à peu. Personne ne l'avait reconnu comme garçon, et il avait même réussi à se lier d'amitié avec quelques élèves. Sa mère lui dit qu'il devait s'habituer à être une fille, alors après avoir quitté son uniforme scolaire, il enfila une robe pour rester ainsi jusqu'à la fin de la journée.
Progressivement, il s'habitua à son nouveau rôle, et il retrouva son calme. Sa mère commença à lui donner des pilules, et son apparence commença à changer peu à peu. Sa voix resta douce, contrairement à celle des autres gars, les formes de son corps s'arrondirent peu à peu, et de petits seins se développèrent sur sa poitrine.
Comme il l'avait imaginé, son pire ennemi Dimka avait rapidement trouvé de nouvelles victimes à brimer. Un soir, alors que Zhenya était de service et était resté seul dans la salle de classe pour nettoyer le tableau, il entendit du bruit qui venait du couloir. Il alla voir ce qui se passait et il vit Dimka et deux de ses amis qui avaient pris les lunettes d'un jeune garçon, et qui jouaient au foot avec son classeur. Zhenya se souvint avoir vécu le même genre de situation un an plus tôt, et il se sentit soudainement si offensé en voyant cette scène qu'il fit quelque chose qu'il n'aurait jamais osé faire auparavant. Il s'approcha du petit groupe et dit:
"Bon ça suffit, rendez-lui ses lunettes et son classeur! Si vous voulez vous battre, allez donc au 3e étage. Il y a là-bas des gars plus grands. Ils vous donnerons une bonne leçon!"
Il s'approcha alors de Dimka et lui prit les lunettes des mains, et les rendit au garçon effrayé.
"Qu'est-ce que tu regardes? Tu veux que j'appelle le directeur?"
Comme l'espérait Zhenya, Dimka n'osa pas s'en prendre à une fille et s'en alla avec ses comparses. Il se réjouit de sa petite victoire.
Les garçons n'oublièrent pas l'incident, et quelques jours plus tard, l'un d'eux, comme par accident, en passant devant le pupitre de Zhenya pendant une leçon de dessin, renversa une bouteille d'encre, ruinant le dessin de Zhenya, ainsi que sa robe et ses collants.
Mais cette fois, Zhenya ne se laissa pas intimider. Il continua à intercéder pour tous ceux qui étaient injustement offensés, et personne n'osa plus porter la main sur lui, sur la "fille fragile". Progressivement, tout le monde commença à regarder Zhenya avec respect comme "la fille qui défendait les plus faibles". Désormais, Zhenya pouvait traverser l'école la tête fièrement relevée.
Progressivement, les garçons arrêtèrent leurs bêtises, et comme c'était de leur âge, ils commencèrent à accorder un peu plus d'attention aux filles. Un jour, Zhenya remarqua de Dimka le regardait d'une manière étrange. A ce moment-là, il avait l'apparence d'une fille élancée et très attirante, avec de jolis petits seins.
Quelque temps plus tard, sur le chemin de retour de l'école, Dimka l'attendit au coin de la rue. Un instant, une idée lui traversa l'esprit:
"Est-ce qu'il m'a reconnu, et qu'il m'attend pour refaire de moi sa victime?"
Mais à sa grande surprise, Zhenya comprit que Dimka attendait la jolie fille qu'il était devenu.
"Bonjour Evgenia, je me suis dit, nous sommes presque voisins… Pourquoi ne pas faire le chemin ensemble… Ton sac est lourd, laisse-moi le porter pour toi…"
A ces mots, il prit gentiment le sac des mains de Zhenya à le raccompagna chez lui.
Zhenya se dit alors : "Eh bien, je crois que c'est l'occasion de refaire son éducation…"
Et Zhenya sourit en imaginant sa vie future.
Bientôt, Zhenya irait à l'hôpital pour devenir une vraie fille. Est-ce que Dimka allait venir lui rendre visite là-bas? Elle se disait: "Je devrais peut-être lui dire que j'aime vraiment les fraises et la crème, j'espère que ça ne sera pas trop impudent de ma part."
Bonsoir. L'histoire est-elle complète et sinon sur quel site l'avez-vous trouvée? Merci d'avance pour votre réponse.
RépondreSupprimerOui Pierre, l'histoire est complète. J'ai bien aimé cette histoire à cause de l'aspect original du changement de personnalité du personnage principal (et parce qu'elle est courte, et donc rapide à traduire).
RépondreSupprimerLe site russe sur lequel j'ai trouvé cette histoire est fermé. Un nouveau site le remplace avec une partie des anciennes histoires: https://julijana.su/liter/femin/
Je précise que je ne maîtrise pas le russe. Je traduis avec "google traductions", ce qui me permet de comprendre le sens général de l'histoire. Après je réécris l'histoire en un français qui me semble correct.
Très belle histoire bien que le début sois un peux tristounet mais l'histoire fini bien au final
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